Prédication du père Cantalamessa : Faire l’expérience du salut du Christ aujourd’hui

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En présence du pape et de la curie

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ROME, Vendredi 23 décembre 2005 (ZENIT.org) – « L’expérience du salut du Christ aujourd’hui » : c’est le thème de la quatrième et dernière prédication de l’Avent que le père Raniero Cantalamessa OFMCap., prédicateur de la Maison Pontificale, a prononcée ce vendredi matin, en présence du pape et de la curie romaine.

Le père Cantalamessa a expliqué qu’en dehors de la foi chrétienne, il existe « deux grandes positions face au salut : celle des religions et celle de la science ».

Pour celles que l’on appelle les « nouvelles religions », issues du « New Age », « le salut ne vient pas de l’extérieur mais se trouve de manière potentielle dans l’homme lui-même ; il consiste à entrer en harmonie, ou en vibration, avec l’énergie et la vie de tout le cosmos. Il n’y a donc pas besoin de sauveur », explique-t-il.

Le prédicateur capucin précise que « cette position a été réfutée une fois pour toute par l’affirmation de Paul : « Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu – et ils sont justifiés par la faveur de sa grâce en vertu de la rédemption accomplie dans le Christ Jésus ».

Pour ce qui est de la position de la science, le père Cantalamessa cite celle que le biologiste français Jacques Monod a rendue populaire : « L’homme sait enfin qu’il est seul dans l’immensité indifférente de l’univers dont il a émergé par hasard ». « Dans cette vision, précise le père Cantalamessa, le problème du salut ne se pose même pas. L’univers avance dans le noir, mu uniquement par le hasard et la nécessité ».

Le prédicateur de la Maison Pontificale explique que la foi en Jésus Christ nous sauve d’abord « de l’immensité de l’espace ».

« La foi en Jésus Christ nous libère de la nécessité de faire notre chemin dans la vie, de dépasser nos limites à n’importe quel prix, pour être quelqu’un ; elle nous libère également de l’envie par rapport aux grands, elle nous réconcilie avec nous-mêmes et avec notre place dans la vie, elle nous donne la possibilité d’être heureux et pleinement épanouis là où nous sommes », explique-t-il.

« La venue du Christ dans l’incarnation, poursuit-il, maintenue vivante au long des siècles par l’Eucharistie, fait de toutes les places, la première place. Avec le Christ dans le cœur, on se sent au centre du monde même dans le village le plus perdu de la terre ».

Le Christ nous sauve du temps.

« Le problème est toujours le même, explique le père Cantalamessa, et il s’appelle la mort ».
Que dit la foi chrétienne de la mort ?

« Une chose simple et grandiose, s’exclame le prédicateur : que la mort existe, que c’est notre plus grand problème, mais que le Christ a vaincu la mort ! La mort humaine n’est plus la même qu’avant, un fait décisif est intervenu. Elle a perdu son aiguillon, comme un serpent dont le venin n’est désormais capable que d’endormir sa victime pendant quelques heures, mais pas de la tuer. La mort n’est plus un mur devant lequel tout se brise ; c’est un passage, c’est une Pâque. C’est «passer à ce qui ne passe pas», dirait saint Augustin ».

Le père Cantalamessa conclut en soulignant l’importance de reconnaître le Christ non seulement comme le sauveur du monde mais comme le sauveur de chaque personne en particulier, comme « mon » sauveur.

« L’épisode de Pierre qui coule dans le lac, est un merveilleux exemple de l’expérience de salut que l’on fait avec le Christ, explique le prédicateur de la Maison Pontificale. Nous faisons chaque jour l’expérience de couler : dans le péché, la tiédeur, le découragement, l’incrédulité, le doute, la routine… La foi elle-même est une marche au bord d’un ravin, avec la sensation permanente qu’à chaque instant nous pourrions perdre l’équilibre et tomber ».

Mais « la main du Christ » est là, souligne-t-il, « prête à nous soulever, si seulement nous la cherchons et la saisissons ».

« Nous devons recréer les conditions pour un retour de la foi en Jésus Christ. Reproduire l’élan de foi duquel est né le symbole de Nicée, conclut le père Cantalamessa. Il faut renouveler l’élan de foi qu’il y eut alors dans la divinité du Christ et qui n’a plus eu d’équivalent au cours des siècles ».

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ZENIT Staff

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