Pourquoi prier le chapelet tous les jours ?

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Entretien avec le père Jesús Castellano Cervera, Professeur de théologie

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ROME, dimanche 24 octobre 2004 (ZENIT.org) – Au cours de l’audience générale du mercredi 6 octobre, veille de la fête liturgique de la Bienheureuse Vierge du Rosaire, le Souverain Pontife Jean-Paul II a adressé une exhortation aux croyants : « Faites du Rosaire votre prière quotidienne ».

Afin de comprendre le sens et les implications de cet appel, ZENIT a interviewé le père Jesús Castellano Cervera, o.c.d., Professeur de Théologie sacramentelle et de spiritualité à la Faculté pontificale de Théologie et à l’Institut pontifical de spiritualité « Teresianum ».

Zenit : Pourquoi le Saint-Père invite-t-il les chrétiens à prier le Rosaire chaque jour ?

J. Castellano Cervera : Pour de nombreuses raisons. Avant tout parce qu’il le fait lui-même et donne l’exemple à tous. Je me rappelle, que précisément au début de son pontificat, en octobre 1978, il recommandait déjà à tous cette prière qu’il définissait comme sa prière préférée.

Il la propose aujourd’hui, après la Lettre apostolique sur le Rosaire du mois d’octobre 2002, parce qu’il veut donner une impulsion dans la manière de prier le Rosaire en communion avec Marie, en contemplant et en vivant les mystères de Jésus, et en élevant la prière pour ainsi dire parlée, au rang de prière contemplative.

Zenit : Qu’est-ce que le Rosaire a de différent par rapport aux autres prières et pourquoi est-il si important d’adresser notre propre supplique à Marie ?

J. Castellano Cervera : Le Rosaire, comme le démontre sa naissance et son organisation progressive est une prière simple et intense qui rappelle les mystères de notre rédemption.

Le centre de la contemplation est offert par la méditation progressive des mystères du Christ et de Marie : joyeux (incarnation et enfance), lumineux (vie publique), douloureux (passion et mort), glorieux (résurrection et glorification du Christ et de Marie). Il s’agit du noyau essentiel de notre foi et du mystère du Christ.

La contemplation se réalise avec le soutien des prières du Notre Père, de l’Ave Maria et Sainte Marie, du Gloire au Père.

Tout cela effectué dans un rythme contemplatif qui assimile les mystères pour les déposer dans le cœur et les revivre.

Mais toutes les prières ne sont pas des suppliques à Marie. Le Notre Père nous met en relation avec le Père, à travers le Christ et dans l’Esprit. La première partie de l’Ave Maria a un caractère d’invocation et de contemplation du mystère de la Vierge Marie, Mère du Seigneur, et prend fin avec l’évocation du nom et de la personne de Jésus.

La vraie supplique est contenue uniquement dans la deuxième partie de l’Ave Maria, adressée à la Vierge Marie, Mère de Dieu, pour nous pécheurs et dans la perspective du salut éternel. Le Gloria nous ramène à nouveau à la Trinité, source et sommet de notre vie et de notre prière.

Zenit : Beaucoup se plaignent du stress d’une vie ou l’on a peu de temps à disposition et donc à consacrer à la prière. Comment peut-on alors réciter le chapelet ?

J. Castellano Cervera : La récitation du chapelet est simple. Elle ne requiert pas un lieu particulier, ni un livre, pas même une halte silencieuse. On peut le réciter partout, dans la rue, en voiture, dans le métro, en se promenant. Il demande seulement un peu d’attention de l’esprit et du cœur. Il aide même à atténuer le stress, parce que c’est une prière qui donne la paix au cœur et à l’esprit, et nous permet en ajoutant une intention à chaque mystère, comme le faisait le Bienheureux Jean XXIII, d’entrer en communion avec tous et d’intercéder avec Marie pour le salut de tous.

Zenit : Avec le Rosaire le Saint-Père invite les croyants à prêter une grande attention à l’Eucharistie. Quel lien existe entre la prière à Marie et l’Eucharistie ?

J. Castellano Cervera : Dans la célébration eucharistique nous vivons tout le mystère du Christ en son noyau fondamental qu’est le mémorial de sa mort et de sa résurrection sous forme sacramentelle et éminemment ecclésiale.

Avec la récitation du Rosaire nous prolongeons personnellement ou en groupe la méditation, la contemplation et la communion avec le Seigneur, à travers chaque mystère du Christ et de Marie, de l’Annonciation jusqu’au couronnement de la Vierge Mère, en passant par tout le chemin évangélique du Christ et de la Mère. Le chapelet nous prépare à l’Eucharistie et prolonge dans la contemplation la communion avec le Christ et avec Marie.

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ZENIT Staff

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