« Pour une Eglise pleinement chinoise et pleinement catholique »

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Note du P. Lombardi à Radio Vatican

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ROME, Jeudi 5 juillet 2007 (ZENIT.org) – La lettre de Benoît XVI aux catholiques de Chine indique la voie « Pour une Eglise pleinement chinoise et pleinement catholique », explique le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, de Radio Vatican et du Centre télévisuel du Vatican, le P. Lombardi.

Le P. Federico Lombardi, sj, à en effet rédigé, le 30 juin, une note en italien pour Radio Vatican à propos de la lettre de Benoît XVI aux catholiques de Chine.

« La lettre du pape aux catholiques de Chine ne déçoit pas la longue attente, elle surprend même positivement. Elle a un style original, qui évoque les grandes épîtres du Nouveau Testament, écrites par les apôtres dans la foi pour fortifier et orienter les communautés lointaines des croyants dans l’épreuve, dans un esprit de communion dans la plus ample comunauté de l’Eglise universelle », affirme le P. Lombardi.

Incompréhensions et limitations
Le P. Lombardi rappelle que les « messages des papes pour l’Eglise et le peuple de Chine » n’ont pas manqué jusqu’ici, ni les « orientations » parvenues aux évêques qui le demandaient. Mais ici, ajoute-t-il, il s’agit d’un « document ample, explicite, public, qui dit à tous avec une très grande clarté et sérénité ce qu’est et ce que veut être la communauté de l’Eglise catholique qui vit dans le pays le plus peuplé du monde, où elle doit encore faire face à une situation difficile du fait des incompréhensions et des limitations qui empêchent sa vie et sa croissance en pleine liberté ».

C’est une « réponse », disait-il, à des « questions nées dans une situation de souffrance et de désorientation, adressées en pleine confiance, depuis de nombreuses années à Rome, au pape comme la seule personne d’où puisse venir une réponse avec une autorité véritable ».

Discours essentiellement religieux et pastoral

« La lettre de Benoît XVI est donc, continue le P. Lombardi, animée par deux grands amours : pour la Chine, et pour l’Eglise catholique dans sa vraie nature, comme elle apparaît de la tradition et de la doctrine la plus authentique. Le discours, selon le style caractéristique du pape, est en même temps dense d’affection et de gratitude pour le témoignage fidèle de tant de catholiques chinois, et en même temps, dense de théologie de l’Eglise, avec d’amples citations qui vont du Nouveau Testament au concile Vatican II. C’est un discours essentiellement religieux et pastoral, adressé justement aux membres de l’Eglise catholique en Chine, et il ne veut pas entrer dans des questions politiques ou diplomatiques ».

Une unique Eglise

Le P. Lombardi insiste sur l’esprit de cette lettre : « Le pape n’entre en conflit avec personne. Il ne prononce d’accusations vis-à-vis de personne, ni à l’intérieur ni à l’extérieur de l’Eglise ; il conserve toujours un ton serein et plein de respect même lorsqu’il doit se référer à des limitations de la liberté, aux attitudes inacceptables, aux tensions internes à l’Eglise. Une Eglise qui est toujours considérée comme une unique Eglise, profondément désireuse d’union avec le pape, et à l’intérieur, même si elle est apparemment divisée. L’exhortation à l’union, à la réconciliation, au pardon réciproque est l’un des des messages les plus intenses qui traversent tout le message ».

En outre, le P. Lombardi fait observer que la « claire exposition de la nature caractéristique de la communauté ecclésiale et du rôle des évêques conduit nécessairement à toucher les points délicats de la nomination des évêques et de l’action des organismes d’Etat qui visent à mettre en œuvre en Chine dans la vie de l’Eglise des principes inconciliables avec la vision catholique come ceux de ‘l’indépendance, autonomie et autogestion’ ».

Disponibilité de l’Eglise au dialogue

« Oui, fait observer le P. Lombardi, du côté des autorités chinoises, on craint traditionnellement une interférence extérieure dans la vie interne du pays ; du côté de l’Eglise, on sent en revanche le risque d’une interférence indue de l’Etat dans sa vie interne. C’est pourquoi le pape s’efforce d’expliquer la distinction correcte entre le plan politique et le plan religieux, entre les responsabilités des autorités civiles et celles de l’Eglise, et il déclare avec confiance la disponibilité de l’Eglise au dialogue pour surmonter les incompréhensions et les points controversés, y compris dans le processus de nomination des évêques. La voie de la normalisation des rapports entre le Saint-Siège et la Chine n’est donc pas le thème de la lettre, mais au fond, on souhaite clairement son développement positif grâce au dialogue sur des points concrets ».

Révocation significatives

Le directeur de la salle de presse soulignait en outre la récente croissance de l’Eglise en Chine. « Du reste, la lettre manifeste à plusieurs reprises que l’Eglise qui est en Chine a non seulement grandi en nombre, au cours des dernières décennies, mais qu’elle sent aussi aujourd’hui qu’elle peut avancer de façon plus normale, avec des espaces de mouvement plus amples que par le passé, ajoutait le P. Lombardi. Dans ce sens, est significative – même si ce n’est peut-être pas immédiatement évident au non spécialistes en droit canon – la révocation des facultés exceptionnelles accordées par le passé pour des situations particulièrement difficiles de l’Eglise en Chine. Ce qui revient à dire : l’Eglise qui est en Chine peut et doit aujourd’hui suivre les normes communes de toute l’Eglise universelle ».

Insérée dans l’histoire de son peuple

Pour ce qui est de la fin de la lettre, le P. Lombardi l’analyse en ces termes : « Depuis les premiers paragraphes qui évoquent avec attention, sympatie et participation, le grand et difficile engagement de développement de la Chine d’aujourd’hui, jusqu’aux paragraphes de la conclusion, qui s’adressent aux différentes composantes de la communauté catholique, toute la lettre regarde dans une perspective très positive et riche d’espérance vers la croissance d’une Eglise qui soit pleinement chinoise et pleinement catholique. Une Eglise insérée de façon vitale et constructive dans l’histoire de son peuple, et de sa culture, solidaire et capable de lui apporter la richesse spirituelle de l’Evangile, et de son témoignage actif de foi. L’Eglise veut et peut être vraiment chinoise, veut être pour la Chine, pour lui offrir l’Evangile de Jésus, et sans rien chercher pour elle même. Elle sera et pourra vraiment être chinoise dans la mesure où qu’elle pourra être vraiment elle-même. Tel est, en dernière analyse, le message du pape, grand, confiant et merveilleux ».

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ZENIT Staff

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