Pour une économie au service de l'homme

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Par le card. Bagnasco

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ROME, vendredi 2 mars 2012 (ZENIT.org) –  Une économie au service de l’homme et de son intégrité, qui exalte « la capacité de donner et d’aimer son prochain » : c’est ce que propose l’Eglise face à la crise économique mondiale actuelle.

Le président de la Conférence épiscopale italienne (CEI), le cardinal Angelo Bagnasco, est revenu sur le sujet la semaine dernière, lors d’une conférence à la London School of Economics (LSE), à l’invitation de l’Italian Society.

« Il n’y a aucune économie qui puisse fonctionner sans le respect de valeurs non négociables et sans assumer l’anthropologie de l’humanisme chrétien qui exalte la capacité de donner à son prochain et de l’aimer », a-t-il expliqué.

 Décrivant cette situation de crise comme un monde fait de « superbes lumières et de graves ombres », le cardinal Bagnasco a souhaité que les lumières puissent un jour « vraiment éclairer tout le monde, hommes et peuples,  afin que les évidentes et inacceptables disparités qui existent aujourd’hui soient réduites et, si possible, éliminées ».

« Quand l’économie, devient ‘économisme’, a-t-il souligné,  autrement dit tournée vers elle-même et sans considération pour sa valeur la plus haute qu’est la personne, tôt ou tard  celle-ci finit par imploser »

A ce propos, le président de la CEI a rappelé que l’homme me saurait se réduire à un « amas de matière » dans la mesure où sa nature lui permet de se dépasser, de dépasser sa propre matérialité, grâce à la connaissance qui lui permet de vivre, de regarder en face, l’univers entier ».

« Cette irréductibilité à la matière, a-t-il ajouté, devient visible aussi dans l’expérience de l’amour, de la fidélité qui est, comme affirmait G. Marcel, une ‘donne’ de Dieu lui-même  pour qu’elle rapproche l’homme de l’éternité, c’est-à-dire du ‘pour toujours’ ».

Selon l’archevêque de Gênes, la profondeur et l’unicité de l’être humain se révèlent et se touchent du doigt en voyant aussi que « nous sommes capables de vivre comme un don, c’est-à-dire en sortant de nous-mêmes, de notre périmètre, pour aller à la rencontre de l’autre et l’accueillir en nous mettant radicalement en jeu ».

Pour lui, la personne est « un sujet » doté d’une « densité relationnelle élevée » qui est en relation avec les choses matérielles, mais aussi avec « les autres », « pour partager et cheminer ensemble, pour trouver cette complémentarité qui, avant d’être fonctionnelle (autrement dit nécessaire à la vie concrète) est d’ordre spirituel et moral ».

Mais cela ne suffit pas, l’homme a besoin de « vivre en relation avec l’Absolu, avec la Transcendance, avec Dieu », a jouté le cardinal Bagnasco en citant l’encyclique de Benoît XVI « Caritas in Veritate », car « sans Dieu l’homme ne sait pas où aller ni ne parvient à comprendre qui il est ».

Le pape écrit dans son encyclique : « Le premier capital à sauvegarder et valoriser est l’homme, la personne, dans son intégrité » et « la question sociale est devenue une question radicalement anthropologique ». 

C’est dans ce contexte que le président de la CEI a proposé cet ensemble de valeurs fondamentales et auxquelles on ne saurait renoncer, ces dernières constituant ce qu’on appelle « une éthique de la vie ». Ces valeurs sont, dit-il : « la vie depuis sa conception jusqu’à sa mort naturelle, la famille, formée d’un homme et d’une femme fondée sur le mariage, la liberté de religion et d’éducation ».

Cet ensemble de valeurs, a commenté le cardinal Bagnasco, est comme « une racine qui ne peut être coupée sans tuer l’arbre ». Elles sont donc « non négociables ».  Mais, a-t-il conclu, il constitue aussi « une souche toujours vivante » qui fait pousser ces valeurs, considérant l’éthique sociale sous ses divers aspects ».

Antonio Gaspari 

Traduction d’Isabelle Cousturié

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ZENIT Staff

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