Pour un « écosystème » entre silence, parole, images et sons

Communications sociales : Message de Benoît XVI

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ROME, mardi 24 janvier 2012 (ZENIT.org) – Benoît XVI recommande aux catholiques un équilibre vital – un « écosystème » – entre « silence, parole, images et sons ».

« Silence et Parole: chemin d’évangélisation »: c’est le thème du Message de Benoît XVI pour la Journée mondiale des Communications sociales (20 mai 2012), centré sur le « rapport entre silence et parole ».

Le message a été présenté au Vatican ce mardi matin, 24 janvier, en la fête de saint François de Sales, par Mgr Claudio Maria Celli, président du Conseil pontifical pour les communications sociales (cf. Documents, pour le texte intégral en français).

Il est nécessaire, écrit Benoît XVI, de « créer une atmosphère propice, comme une sorte d’« écosystème » qui sache équilibrer silence, parole, images et sons ».

La connaissance de soi et de l’autre

Pour le pape, le silence permet la connaissance de soi-même : « Le silence fait partie intégrante de la communication et sans lui aucune parole riche de sens ne peut exister. Dans le silence nous écoutons et nous nous connaissons mieux nous-mêmes ; dans le silence, la pensée naît et s’approfondit, nous comprenons avec une plus grande clarté ce que nous voulons dire ou ce que nous attendons de l’autre, nous choisissons comment nous exprimer ».

Le pape souligne l’enjeu des relations humaines et du dialogue : « Silence et parole sont deux moments de la communication qui doivent s’équilibrer, se succéder et se compléter pour parvenir à un dialogue authentique et à une profonde proximité entre les personnes ».

« Se taire, précise-t-il,  permet à l’autre personne de parler, de s’exprimer elle-même, et à nous de ne pas rester, sans une utile confrontation, seulement attachés à nos paroles ou à nos idées. Ainsi s’ouvre un espace d’écoute mutuelle et une relation humaine plus profonde devient possible ».

Le silence, explique le pape, est une « forme de communication » entre des êtres qui s’aiment : « Le silence permet donc une communication bien plus exigeante, qui met en jeu la sensibilité et cette capacité d’écoute qui révèle souvent la mesure et la nature des liens ».

Discernement et raison

Il permet aussi une certaine décantation, un discernement, le travail de la raison : « Là où les messages et l’information sont abondants, le silence devient essentiel pour discerner ce qui est important de ce qui est inutile ou accessoire. Une réflexion profonde nous aide à découvrir la relation existante entre des événements qui à première vue semblent indépendants les uns des autres, à évaluer, à analyser les messages ; et cela permet de partager des opinions pondérées et pertinentes, donnant vie à une connaissance authentique partagée ».

Evoquant les réseaux sociaux, Benoît XVI fait observer que « le silence est précieux pour favoriser le nécessaire discernement parmi tant de sollicitations et tant de réponses que nous recevons, précisément pour reconnaître et focaliser les questions vraiment importantes ».

Il fait observer que ces réseaux abordent « les questions ultimes de l’existence humaine : Qui suis-je ? Que puis-je savoir ? Que dois-je faire ? Que puis-je espérer ? »

Surtout le pape recommande un « dialogue profond », loin de questions-réponses superficielles : « Il est important, fait observer le pape, d’accueillir les personnes qui formulent ces interrogations, en ouvrant la possibilité d’un dialogue profond, fait de parole, de confrontation, mais également d’invitation à la réflexion et au silence. Parfois, celui-ci peut être bien plus éloquent qu’une réponse hâtive et permettre à qui s’interroge de descendre au plus profond de lui-même et de s’ouvrir à ce chemin de réponse que Dieu a inscrit dans le cœur de l’homme. »

Le silence du Christ

Plus encore, le pape évoque « l’inquiétude » qui habite le cœur des hommes et affirme : « Tous, nous sommes des chercheurs de vérité et partageons ce profond désir ».

Pour ce qui est des réalités en ligne, le pape constate qu’elles « peuvent aider l’homme d’aujourd’hui à vivre des moments de réflexion et d’interrogation authentique », mais « peuvent aussi l’aider à trouver des espaces de silence, des occasions de prière, de méditation ou de partage de la Parole de Dieu ».

On lit une allusion à « Twitter » dans cette remarque où le pape insiste sur la culture de l’intériorité : « Dans la substance de brefs messages, souvent pas plus longs qu’un verset biblique, on peut exprimer des pensées profondes à condition que personne ne néglige le soin de cultiver sa propre intériorité ».

Evoquant l’incarnation et le sacrifice du Christ sur la Croix, le pape souligne l’importance du silence du grand samedi et le message d’amour délivré à Pâques: « Dans le silence de la Croix, l’éloquence de l’amour de Dieu vécu jusqu’au don suprême, parle. Après la mort du Christ, la terre demeure en silence et le Samedi Saint, lorsque « le Roi dort et le Dieu fait chair réveille ceux qui dorment depuis des siècles », résonne la voix de Dieu remplie d’amour pour l’humanité. »

Contemplation et mission

Puis Benoît XVI revient au lien entre parole et silence dans la relation à Dieu et souligne le lien entre « contemplation » et « mission » : « La contemplation silencieuse nous immerge dans la source de l’Amour, qui nous conduit vers notre prochain, pour sentir sa douleur et lui offrir la lumière du Christ, son Message de vie, son don d’amour total qui sauve. »

Le dessein de salut de Dieu va concerne la création et , fait-il remarquer avant de souligner que les questions des hommes ont reçu une réponse où s’enracine la mission: « Ce dessein de salut culmine dans la personne de Jésus de Nazareth, médiateur et plénitude de toute la Révélation. Il nous a fait connaître le vrai Visage de Dieu Père et par sa Croix et sa Résurrection, il nous a fait passer de l’esclavage du péché et de la mort à la liberté des enfants de Dieu. La question fondamentale sur le sens de l’homme trouve dans le Mystère du Christ la réponse capable d’apaiser l’inquiétude du cœur humain. C’est de ce Mystère que naît la mission de l’Église, et c’est ce Mystère qui pousse les chrétiens à se faire messagers d’espérance et de salut, témoins de cet amour qui promeut la dignité de l’homme et construit justice et paix. »

Enfin, le pape souligne la nécessité d’une éducation à la communication qui passe par l’écoute et par la contemplation, et sue cela doit imprégner la façon des baptisés d’annoncer l’Evangile : « Silence et parole sont les deux éléments essentiels et parties intégrantes de l’action de communiquer de l’Église, pour un renouveau de l’annonce du Christ dans le monde contemporain ». Et il indique en Marie un modèle.

Anita Bourdin

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ZENIT Staff

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