Pour Jean-Paul II, "la paix est toujours possible, le conflit jamais inévitable"

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Message de Jean-Paul II pour la rencontre « Hommes et religions » de Milan

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CITE DU VATICAN, Mercredi 8 septembre 2004 (ZENIT.org) – « Que les religions guident les cœurs pour pacifier la terre ! » : Jean-Paul II lance cet appel à l’occasion de la rencontre internationale « Hommes et religions ».

Le pape Jean-Paul II a en effet adressé un message au cardinal Walter Kasper, président du conseil pontifical pour la Promotion de l’Unité des chrétiens, à l’intention des participants de la XVIIIe rencontre internationale « Hommes et religions » qui s’est tenue à Milan du 5 au 7 septembre. Le message est en date du 3 septembre et il est publié aujourd’hui en italien par la salle de presse du Saint-Siège.

Ces rencontres sont promues par la communauté de Sant’Egidio (www.santegidio.org), cette année, sur le thème : « Religions et cultures : le courage d’un nouvel humanisme », avec la collaboration du diocèse de Milan et de son archevêque le cardinal Dionigi Tettamanzi. Elles rassemblent des représentants des Eglises et des communautés ecclésiales, ainsi que des grandes religions du monde.

« C’est pour moi un motif de grande joie et de réconfort, écrit Jean-Paul II, de voir que le pèlerinage de paix, que j’ai lancé à Assise en octobre 1986, ne s’est pas arrêté, mais continue et grandit, en nombre de participants et en fruits ».

Le pape remercie le cardinal Tettamanzi et la communauté de Sant’Egidio qui continue de promouvoir ce qu’il a appelé « l’esprit d’Assise » et « continue de le proposer avec audace et persévérance, en alimentant l’engagement sur un chemin si nécessaire pour notre monde, marqué par de profondes incompréhensions et de graves conflits ».

« En 1993, les responsables religieux, réunis pour la première fois à Milan pour la VIIe rencontre « Hommes et religions », lançaient au monde un appel : « Qu’aucune haine, aucun conflit, aucune guerre ne trouve dans les religions un prétexte. La guerre ne peut être motivée par les religions. Que les paroles de la religion soient toujours des paroles de paix ! Que le chemin de la foi ouvre au dialogue et à la compréhension ! Que les religions conduisent les cœurs à pacifier la terre ! » Au cours des années passées, les personnes ayant reçu cet appel se sont mises au service de la paix et du dialogue dans les pays du monde les plus différents. Souvent, l’esprit de dialogue et de compréhension a conduit des parcours de réconciliation. Hélas, de nouveaux conflits ont surgi, et au contraire une mentalité s’est répandue selon laquelle le conflit entre les mondes religieux et les civilisations est considéré quasi comme un inévitable héritage de l’histoire ».

« Il n’en est pas ainsi ! La paix est toujours possible !, proteste Jean-Paul II. On doit toujours coopérer pour éradiquer de la culture et de la vie les semences d’amertume et d’incompréhension présentes en elles, ainsi que la volonté de dominer l’autre, l’arrogance de son propre intérêt et le mépris de l’identité d’autrui. Il y a en effet dans de tels sentiments les présupposés pour un avenir de violence et de guerre. Le conflit n’est jamais inévitable ! Et les religions ont le devoir important de rappeler à la conscience de tous les hommes et les femmes, ce constat qui est à la fois don de Dieu et fruit de l’expérience historique de nombreux siècles.

Jean-Paul II explique : « C’est cela que j’ai appelé l’ »esprit d’Assise ». Notre monde a besoin de cet esprit. Il a besoin que surgissent de cet esprit des convictions et des comportements qui rendent la paix solide, par le renforcement des institutions internationales et la promotion de la réconciliation. L’ »esprit d’Assise » stimule les religions à offrir leur contribution à ce nouvel humanisme dont le monde contemporain a tant besoin ».

« En particulier, écrit encore le pape, le chemin qui part d’Assise en 1986 et continue avec la participation engagée de tant de responsables religieux est nourri et stimulé par le « lien intrinsèque qui unit une attitude religieuse authentique et le grand bien de la paix » (Assise 1986, Discours de conclusion). A Assise, d’abord en 1986, et ensuite en 2002, j’ai voulu souligner ce lien précieux que je considère comme fondamental pour le chemin entrepris alors. De fait, – comme je l’ai écrit dans le Message de la Rencontre de Louvain-Bruxelles -, « la prière faite côte à côte, sans effacer les différences, manifeste un lien profond qui fait de nous tous d’humbles chercheurs de cette paix que Dieu seul peut donner » (10-9-1992) ».

« Le monde a besoin de paix, insiste Jean-Paul II. Chaque jour nous parviennent des nouvelles de violences, d’attentats, terroristes et d’opérations militaires. Le monde serait-il en train d’abandonner l’espérance d’arriver à la paix ? On a parfois l’impression d’une accoutumance progressive à l’usage de la violence et à l’effusion du sang innocent. Face à ces données préoccupantes, je réfléchis en me penchant sur les Ecritures et j’y trouve les paroles réconfortantes de Jésus : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je vous la donne non pas comme le monde la donne. Que votre cœur ne se trouble pas » (Jn 14, 27. Ce sont des paroles qui éveillent l’espérance en nous, chrétiens, qui croyons en Lui, « notre paix » (Ep. 2, 14) ».

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ZENIT Staff

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