Pour approfondir "l'Instrument de travail" du synode

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Par Mgr Pierre-Marie Carré

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ROME, mardi 10 juillet 2012 (ZENIT.org) – Mgr Pierre-Marie Carré, archevêque de Montpellier, a été nommé Secrétaire spécial du synode des évêques sur la Nouvelle évangélisation (Rome, 7-28 octobre 2012).

Il se prépare donc à un été studieux pour approfondir « l’instrument de travail », l’Instrumentum laboris du prochain synode et les points d’attention qu’il souligne, dans cet entretien exceptionnel réalisé et publié par le site de la Conférence des évêques de France. Nous le reproduisons grâce à l’aimable autorisation du portail.

Comment l’Instrumentum laboris a-t-il été élaboré ?

La première étape a été la rédaction des Limeamenta pour cadrer le sujet. Leur objectif essentiel était de susciter des réponses. 70 questions étaient posées pour recueillir les expériences ou les opinions sur tout ce que brasse le sujet de la Nouvelle Evangélisation. Beaucoup ont répondu. Une équipe a fait une première synthèse qui a été présentée au Secrétariat du Synode fin novembre 2011. C’est à partir de cette synthèse qu’a été élaboré l’Instrumentum laboris. Cette préparation a demandé 6 mois de travail. Le texte original, en italien, a dû être traduit en plusieurs langues. L’Instrumentum laboris est le document de travail du Synode. Il balise les débats, signale des sujets qui devraient être abordés, mais les interventions des membres du Synode sont libres.

Quelles nouveautés relevez-vous dans ce texte ?

Je note qu’à une vingtaine de reprises le texte relève des points à approfondir : comment être chrétien dans ce monde qui évolue ? (§68) ; les nouvelles formes de la mission dans le contexte de la mondialisation (§70) ; le manque de prêtres (§84)… Sur ces questions, le Synode est attendu. Puisqu’il y aura des évêques du monde entier, les évêques qui ont souligné ces points prendront sans doute la parole pour insister en ce sens. Cela s’exprimera aussi dans les propositions pratiques.

L’Instrumentum laboris se divise en 4 chapitres. La première partie souligne que Jésus-Christ est le premier évangélisateur : « Jésus-Christ, Evangile de Dieu pour l’homme ». Tout part de Lui. J’ai fait un certain nombre d’interventions sur la Nouvelle Evangélisation, dans mon diocèse et en d’autres lieux. Parfois, en début de conférence, je me suis amusé à poser la question : « Qui construit l’Eglise ? » On me répond facilement : « Nous ». Je rappelle que Jésus a dit à Pierre : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église » (Matthieu 16, 18). Spontanément, nous regardons ce que nous faisons. Or il nous faut découvrir l’œuvre de Dieu en nous. Bien sûr, Il nous appelle à collaborer avec lui, mais ce n’est pas d’abord notre affaire. La Nouvelle Evangélisation demande un retournement de perspectives. Le premier chapitre veut rappeler cela.

Quelles sont les prochaines étapes d’ici le Synode ?

Les lecteurs de l’Instrumentum laboris peuvent adresser leurs remarques aux quatre évêques français délégués au Synode ou à moi-même. Délégué au synode précédent qui portait sur la Parole de Dieu, j’ai reçu plusieurs messages, surtout de mes frères évêques. J’ai ainsi eu le sentiment de ne pas venir seulement en mon nom propre. En effet, un Synode, ce n’est pas seulement des évêques qui se rencontrent pour réfléchir entre eux : toute l’Eglise s’y trouve impliquée.

J’attends des délégués français qu’ils expriment qu’en France nous sommes affrontés à ces questions depuis longtemps. Je pense que c’est la raison pour laquelle le Saint-Siège a choisi un évêque français pour être Secrétaire spécial du Synode. Qu’ils témoignent des différents discernements qui ont été réalisés : Mgr Claude Dagens, évêque d’Angoulême, membre de l’Académie française, pourrait le dire fort bien. Il y a ensuite les expériences des uns et des autres dans la délégation : à la Mission de France (Mgr Yves Patenôtre, archevêque de Sens-Auxerre), au sein de la Communauté de l’Emmanuel (Mgr Yves Le Saux, évêque du Mans), un diocèse avec ses initiatives (Mgr Pascal Wintzer, archevêque de Poitiers). Dans l’assemblée, le temps de parole est de 4 minutes mais chacun peut laisser une contribution écrite. Les groupes linguistiques sont moins formels : les délégués peuvent s’exprimer beaucoup plus longuement.

Pour ma part, je me réserve un été studieux ! Sur les points d’attention soulignés, je vais préparer des fiches. Pour préparer des synthèses, il vaut mieux avoir des éléments pour classer les propos entendus.

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ZENIT Staff

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