Portugal : L’urgence d’une « éducation intégrale »

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Réflexion du président de la Conférence épiscopale, Mgr Ortiga

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ROME, Lundi 7 février 2011 (ZENIT.org) – « Eduquer et témoigner de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ est une vraie urgence dans la mission de l’Eglise », a déclaré lors d’une conférence, samedi 29 janvier, Mgr Jorge Ortiga, archevêque de Braga et président de la Conférence épiscopale portugaise (CEP).

A une époque qui demande « des efforts continus » pour « repenser les modèles d’éducation », Mgr Ortiga a mis en garde contre le risque des courants pédagogiques de la « facilité » et de la loi du « moindre effort », contre les « pédagogies centrée sur l’autoréalisation individuelle » et contre la disparition de cultures comme celles de « la fraternité et du partage des valeurs ».

Un ensemble de faits qui, selon lui, a contaminé la famille, l’école et même l’Eglise.

La famille, a-t-il déploré, « dans sa forme maternelle et paternelle, n’ose plus contrarier les enfants et permet précocement, par ‘démission’ ou omission, toutes les expériences qui nuisent à l’équilibre intégral de la personne », alors que l’école, « dans sa perspective réductrice d’une formation pluriculturelle, n’a pas été capable de tracer les contours d’une projet éducatif respectueux et promoteur d’une culture réellement humaine ».

Concernant l’Eglise et son rôle « incontournable » en matière d’éducation, à la lumière de la pensée chrétienne, l’archevêque de Braga a reconnu qu’elle « n’a pas toujours été capable de proposer un itinéraire de croissance et de dialogue entre la raison et la foi ».

La formation des éducateurs au sein de l’Eglise est extrêmement urgente, a poursuivi Mgr Braga, dans la mesure où « nous sommes en train de perdre les seules occasions de témoigner par la vie l’annonce primordiale de la foi chrétienne ».

Et en cela, « l’utilisation des nouvelles technologies, la création d’équipes de journalistes pour élaborer des bulletins paroissiaux, la formation d’équipes de volontariat d’action sociale, la promotion d’initiatives de nature culturelle, où la pensée chrétienne est présentée de manière créative et originale » sont selon lui, autant de « ministères possibles pour affronter cette situation.

Pour Mgr Ortiga, « on ne peut exiger des catholiques qu’ils s’approchent uniquement de l’Eucharistie le dimanche ». Il faut que « la communauté accueille avec joie les diverses synergies et les dons au service de l’Evangile ».

Mais Mgr Ortiga s’est aussi dit préoccupé par la « réduction de l’instruction » au Portugal « à une certaine démagogie idéologique », réaffirmant que l’enseignement privé ne saurait être vu comme une contraposition à l’enseignement public, dans la mesure où l’enseignement privé est « un enseignement public car au service de toute la société » pour ce qui est de la formation des cadres supérieurs et du tissu productif du pays.

Même si la question financière n’est pas à ignorer, a-t-il ajouté, il est nécessaire de « garantir le droit des familles à pouvoir choisir le modèle d’éducation pour leurs propres enfants ».

Mgr Ortiga a donc appelé à « une éducation intégrale » qui soit le résultat d’un témoignage de vie et de la compétence technique de tous ceux qui accompagnent les enfants et les jeunes dans leur vocation, une instruction qui ne soit pas une simple « autoréalisation » mais qui éduque les nouvelles générations à une « citoyenneté exigeante et active dans la lutte pour un progrès juste et humain »

Le président des évêques du Portugal a enfin demandé aux chrétiens de « proposer une éducation catholique, universelle et diversifiée, qui affronte les grandes questions de notre existence ».

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ZENIT Staff

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