Plus de 200 millions de chrétiens discriminés dans le monde

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L’observateur permanent du Saint-Siège à la tribune de L’ONU

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ROME, Mercredi 28 octobre 2009 (ZENIT.org) – Même si « aucune religion au monde n’échappe à la discrimination », la religion chrétienne est la plus persécutée, a dénoncé le 21 octobre dernier à New York, Mgr Celestino Migliore, nonce apostolique et observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies.

« On sait de source sûre que les chrétiens sont le groupe religieux le plus discriminé », vu que « plus de 200 millions d’entre eux, de diverses confessions, se trouvent dans des situations difficiles à cause de leurs structures légales et culturelles pour lesquelles ils subissent des actes de discrimination », a rappelé Mgr Migliore dans une nouvelle intervention à la 64ème session de l’Assemblée générale de l’organisme sur l’item 69 (b), « Promotion et défense des droits de l’homme ».

« Bien que sans cesse rappelé par la communauté internationale, et proclamé dans les constitutions de la plupart des Etats », le droit à la liberté religieuse « est encore aujourd’hui largement violé », a-t-il relevé.

« Actes d’intolérance et violations de la liberté religieuse sont toujours à l’ordre du jour, perpétrés sous tant de formes différentes », comme le montre l’augmentation croissante des cas portés devant les tribunaux ou soumis à l’attention des corps internationaux pour les droits de l’homme ».

La menace des lois sur le blasphème

Les mois derniers, a rappelé l’observateur permanent du Saint-Siège, dans certains pays d’Asie et du Moyen-Orient, les communautés chrétiennes ont subi des attaques, « avec beaucoup de morts et de blessés », la destruction ou l’endommagement de leurs églises et maisons, qui ont été incendiées.

« Des actes commis par des extrémistes, a-t-il poursuivi, en réponse à des accusations contre certains individus sur la base de lois anti-blasphèmes ».

Dans ce contexte, Mgr Migliore a fait savoir que sa délégation « loue et soutient » la promesse du gouvernement pakistanais de « revoir et d’amender ces lois ».

Les dispositions législatives sur le blasphème, a-t-il poursuivi, sont devenues un « prétexte pour les extrémistes de persécuter tous ceux qui choisissent de suivre une tradition de foi autre que la leur » et ont été utilisées pour « fomenter l’injustice, la violence sectaire et la violence entre religions ».

Face à cette situation, les gouvernements doivent « affronter les causes qui sont à la base de l’intolérance religieuse et abroger ces lois que l’on utilise comme moyens pour commettre des abus ».

Volonté de changer

La législation qui restreint la liberté d’expression « ne peut changer d’attitude », a déclaré Mgr Migliore, mais  « la volonté de changer » est par contre possible, et cela est nécessaire.

Pour y arriver, a-t-il poursuivi, il faut « intervenir sur la conscience des individus, les conduire à mieux comprendre la nécessité de respecter toutes les personnes, indépendamment de leur foi ou de leur background culturel ».

Les Etats, quant à eux, « devraient éviter d’adopter des restrictions à la liberté d’expression qui ont souvent porté les autorités à commettre des abus et à faire taire les voix en désaccord, surtout celles d’individus appartenant à des minorités ethniques et religieuses ».

« Une vraie liberté d’expression peut aider à faire grandir le respect pour tous, et être l’occasion de s’exprimer contre des violations comme l’intolérance religieuse et le racisme, de promouvoir la même dignité pour tous », a-t-il indiqué.

Aux vues d’une haine et d’une violence persistante envers certaines religions dans plusieurs régions, renvoyant à une situation caractérisée par l’intolérance, « il est impératif que les peuples des différentes traditions de foi collaborent afin de grandir dans la compréhension réciproque. Il y a un vrai besoin de changement d’esprit et de cœur ».

Cet objectif, a-t-il ajouté, on peut l’atteindre surtout « en éduquant à l’importance de la tolérance et du respect pour la diversité culturelle et religieuse ».

« La coopération entre les religions, a conclu Mgr Migliore, est la première des qualités requises pour transformer une société », et ainsi « construire une vraie culture de la tolérance et de la coexistence pacifique entre les peuples ».

Roberta Sciamplicotti

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ZENIT Staff

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