Philippines : les évêques pour la négociation avec la Malaisie

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« Parce que des vies sont en jeu »

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Les évêques catholiques de Mindanao, aux Philippines, appellent à la fin des violences à Sabah et plaident pour une négociation avec la Malaisie, rapporte « Eglises d’Asie » (EDA), l’agence des Missions étrangères de Paris, dans une dépêche du 11 mars 2013.

L’assaut que les forces de sécurité malaisiennes mènent à Sabah depuis une dizaine de jours contre les soldats de fortune de Jamalul Kiram III, « sultan de Sulu », se révèle meurtrier et provoque un début d’exode des populations philippines installées à Sabah.

Les autorités malaisiennes font état de 62 morts (8 policiers malaisiens et 54 philippins), sans qu’il soit possible de recouper ces chiffres.

Selon l’agence, les évêques des quinze diocèses catholiques de Mindanao, dans le sud philippin, ont lancé un appel, samedi 9 février, au gouvernement philippin pour que celui-ci trouve une issue pacifique à la crise, « parce que des vies sont en jeu et que la paix est menacée ».

Sur le fond de cette histoire qui voit un ancien sultan réfugié depuis des décennies à Manille réclamer la souveraineté sur Sabah pour son sultanat disparu, les évêques voudraient que le gouvernement philippin « rouvre une négociation diplomatique [avec la Malaisie] pour trouver une solution à ce problème », les héritiers du sultanat de Sulu ayant « délégué » ce pouvoir de négociation à Manille.

Pour les évêques de Mindanao, le gouvernement philippin doit « soutenir l’appel que les Nations Unies ont lancé pour une cessation immédiate des violences à Sabah ». Les évêques craignent notamment que cette crise ne fasse dérailler le fragile processus de paix entamé à Mindanao entre Manille et le Front moro de libération islamique (MILF).

Les Philippines doivent aussi s’assurer que « les forces en présence dans cette région puissent se retirer avec les honneurs », ajoutent les évêques qui évoquent les Philippins morts dans ce conflit « parce qu’ils estimaient qu’ils avaient le droit de revendiquer un territoire riche en ressources naturelles pour lequel ils ne percevaient chaque année qu’un maigre paiement ».

Or, ajoutent-ils, « nous ne pouvons pas laisser d’autres personnes sacrifier leur vie pour cette cause ». Ils concluent en priant pour toutes les victimes de ce conflit, malaisiennes comme philippines.

Du côté malaisien, dans la partie péninsulaire du pays, l’opinion semble acquise à l’utilisation de la manière forte pour mettre fin à ce qui est perçu comme une incursion sur le territoire national et une revendication dénuée de justification, précise EDA. Le 7 mars, le Premier ministre malaisien a rejeté l’offre de trêve : « Nous exigeons que les activistes capitulent sans condition et rendent les armes ».

Du côté philippin, poursuit l’agence, « l’embarras gouvernemental est palpable ». Des ONG demandent l’arrêt immédiat des combats et la mise en place d’un « couloir humanitaire » pour permettre d’évacuer les populations civiles.

A New York, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a appelé la Malaisie à « agir en plein accord avec les normes du droit international ». Le porte-parole de Jamalul Kiram III a ajouté qu’au cas où la Malaisie ne tiendrait pas compte de l’appel du secrétaire général de l’ONU, le sultan de Sulu saisirait l’OIC (Organisation de la coopération islamique).

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ZENIT Staff

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