La Conférence des évêques catholiques des Philippines (CBCP) exhorte la population à ne pas céder aux appels à la réintroduction de la peine de mort, rapporte « Églises d’Asie » (EDA), l’agence des Missions étrangères de Paris dans une dépêche du 2 juillet 2014.
La peine de mort a été abolie en 2006 par les Philippines. Mais de nombreux appels à sa restauration ont été lancés ces dernières semaines par des groupes anti-criminalité, face à la hausse de la criminalité dans le pays.
Les évêques condamnent « la nature atroce de certains crimes commis récemment ». Mais « aussi horrible soit le crime, rien ne justifie pour un État d’envoyer le message pervers selon lequel la vie humaine est une chose si peu importante qu’il peut en disposer comme bon lui semble », dénonce le communiqué, signé par Mgr Socrates Villegas, président de la Conférence épiscopale.
Pour les évêques, « une justice punitive » va à l’encontre d’un « système établissant pleinement la justice ». Seule « une réponse morale, chrétienne (…) permettant la mise en place d’une éducation constructive en matière de respect de la vie et de la dignité humaine » pourra donner à la justice sa véritable vocation, celle de « restaurer les liens brisés ainsi que la cohérence sociale altérée par l’acte criminel ».
Ils poursuivent : « L’Évangile que nous prêchons est un Évangile de vie, mais notre façon de voir peut également se défendre sur un terrain non religieux. (…) Le fait d’exécuter un être humain ne peut contribuer en aucune façon à ce qu’il y ait plus de justice. »
Ils rappellent enfin que les Philippines sont signataires du deuxième Protocole facultatif du Pacte international des Nations Unies relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), qui a pour but d’abolir définitivement la peine de mort. « Nous ne pouvons pas, et nous ne devons pas renier nos engagements vis-à-vis de la communauté internationale », conclut la déclaration.
