Philippines: "Ce n'est pas facile d'être sourd"

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Témoignage de la famille Cruz à Manille

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« Ce n’est pas facile d’être sourd », raconte Renato Cruz dont la famille a témoigngé devant le pape François et quelque 20 000 personnes au palais des sports de Manille, le 16 janvier, lors de la rencontre du pape et des familles. Voici notre traduction intégrale du témoignage donné en anglais.

Témoignage de la famille Cruz

Je m’appelle Renato G. Cruz . Je suis avec ma femme, Anastacia, et mes enfants, Anne Zernice, Reanne, Ann Jeizel et Azrick-Jon. Ma femme et moi-même, nous sommes sourds, mais nos enfants entendent.

Ce n’est pas facile d’être sourd. Du lundi au samedi, nous restions presque toujours à la maison. Pas d’amis sourds avec qui parler, parce qu’ils habitent loin de chez nous. Pas de voisins à qui parler parce qu’ils entendent tous et qu’ils ne savent pas communiquer avec nous. Ils nous saluent simplement en disant bonjour ou salut mais ils ne parlent pas davantage avec nous.

En général, je participe à des activités dans une école, mais je trouve difficile de tout comprendre parce qu’il n’y a pas d’interprète disponible. Bien que mes enfants sachent la langue des signes et comment interpréter, nous sommes parfois loin les uns des autres et c’est difficile qu’ils interprètent pour moi. Alors, quand le conférencier commence à parler, je n’ai aucune idée de ce qu’il dit et je ne comprends rien. Je m’appuie simplement sur les présentations sur « powerpoint » et sur les gestes des autres parents.

C’est très important d’avoir foi en Dieu. Nous enseignons à nos enfants l’importance de Dieu dans nos vies. Nous leur apprenons à prier, à offrir à Dieu leurs intentions personnelles. Ce qui nous aide beaucoup, c’est que les grands-parents de nos enfants sont très religieux. Et ils peuvent apprendre des choses sur la prière à nos enfants. Quand mes enfants étaient encore jeunes, nous allions à l’église tous les dimanches. Mais en grandissant, ils ont leurs propres choix, ils vont à l’église de leur côté ou avec leurs amis. Parfois, ils ont du travail le dimanche. Avec ma femme, nous essayons toujours d’aller à la messe là où il y a un interprète en langue des signes, comme à la paroisse de Quiapo et à Saint Joseph, dans Quezon City. J’enseigne la langue des signes. Mais j’enseigne aussi le catéchisme à des enfants sourds qui vont à l’école publique. Je leur explique les sacrements et je les prépare à la confession et à la première communion. Pendant longtemps, j’ai fait partie de l’Organisation catholique des adultes et des jeunes sourds et j’ai aussi participé au Service catholique des personnes sourdes.

J’encourage toujours les parents sourds comme moi à suivre des retraites et des récollections dans l’Église. Je leur dis toujours qu’il faut avoir l’esprit ouvert et je m’assure qu’ils deviennent des modèles pour les autres.

Toute ma famille est très reconnaissante envers le Seigneur parce qu’il nous aide à surmonter toutes les épreuves et les défis. Puissent toutes les familles être remplies de miséricorde et de compassion et être toujours fortes et unies. Merci beaucoup.

Traduction Constance Roques

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ZENIT Staff

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