"Pas de paix sans justice, pas de justice sans pardon", Message pour la Paix

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Célébration de la Journée mondiale de la Paix, le 1er janvier 2002

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CITE DU VATICAN, Mardi 11 décembre 2001 (ZENIT.org) – « Il n’y a pas de paix sans justice, il n’y a pas de justice sans pardon : je ne me lasserai pas de répéter cet avertissement à ceux qui, pour un motif ou un autre, nourrissent en eux la haine, des désirs de vengeance, des instincts destructeurs », affirme Jean-Paul II dans son Message pour la célébration de la Journée mondiale de la Paix, le 1er janvier 2002, en date du 8 décembre et publié ce mardi 11 décembre.

Jean-Paul II développe successivement, au cours de cette dizaine de pages, les thèmes suivants: La paix, œuvre de justice et d’amour, Le phénomène du terrorisme, On ne tue pas au nom de Dieu !, La nécessité du pardon, Le pardon, voie royale, Compréhension et coopération interreligieuses, La prière pour la paix.

Le pape affirme que la crise mondiale qui s´est déclenchée le 11 septembre ne pourra être surmontée que par la mise en place de ces « piliers » de la paix véritable que sont « la justice et cette forme particulière de l´amour qu´est le pardon ».

Le pape propose en effet une analyse inédite du phénomène terroriste avec ses nouvelles caractéristiques. Jean-Paul II réaffirme le « droit à se défendre » en s´en tenant aux règles morales et juridiques. « Il existe un droit de se défendre contre le terrorisme, écrit le pape. C´est un droit qui, comme tout autre droit, doit répondre à des règles morales et juridiques tant dans le choix des objectifs que dans celui des moyens ».

Jean-Paul II lance également un appel à la résolution du conflit opposant depuis plus de cinquante ans Israéliens et Palestiniens, par la négociation.

Le pape affirme sa « conviction » que « le mal, le mysterium iniquitatis, n´a pas le dernier mot dans les vicissitudes humaines ».

Justice et pardon

Le pape reprend ce thème augustinien: « la vraie paix est le fruit de la justice », et le pardon ne s´y oppose pas, ni la justice, « car il ne consiste pas à surseoir aux exigences légitimes de réparation de l´ordre lésé ».

Le pardon, au contraire, affirme Jean-Paul II, « vise plutôt cette plénitude de justice qui mène à la tranquillité de l´ordre, celle-ci étant bien plus qu´une cessation fragile et temporaire des hostilités: c´est la guérison en profondeur des blessures qui ensanglantent les esprits. Pour cette guérison, la justice et le pardon sont tous les deux essentiels ».

Or une telle conviction, confie le pape, est le fruit de son expérience de vie, et de sa constatation « des souffrances indicibles des peuples et des individus » – y compris, écrit Jean-Paul II, « beaucoup de mes amis et de personnes que je connaissais » – qui ont été « causées par les totalitarismes nazi et communiste », et ont toujours suscité en lui « des interrogations « , et ont « stimulé » sa prière.

Terrorisme, justice et pardon

Jean-Paul II estime que le terrorisme constitue « un authentique crime contre l´humanité ». D´une part donc, la justice reconnaît « un droit de se défendre contre le terrorisme ». « C´est un droit qui, comme tout autre droit, doit répondre à des règles morales et juridiques tant dans le choix des objectifs que dans celui des moyens », affirme Jean-Paul II.

Mais pour sa part, la réconciliation doit « résoudre avec courage et détermination les éventuelles situations d´oppression et de marginalisation qui seraient à l´origine des desseins terroristes ». Le terrorisme, lorsqu´il affirme sa « prétention » d´agir « au nom des pauvres » est « une flagrante imposture ».

C´est dans ce cadre que le pape explique le sens de l´invitation adressée aux responsables religieux de se retrouver le 24 janvier à Assise: « On ne tue pas au nom de Dieu! « , s´exclame Jean-Paul II.

Le pape estime que la justice et le pardon sont aussi la voie de la résolution du conflit au Moyen Orient. « Le recours continuel à des actes de terrorisme ou de guerre » ne mène à rien et la paix ne viendra que par la recherche « de manière équitable  » de « droits » et des « exigences  » de chacun.

Le message se conclut par une demande de prière pour les victimes du terrorisme et de la guerre afin que « ne soient pas exclus du rayon de lumière de notre prière ceux-là mêmes qui offensent gravement Dieu et l´homme par ces actes impitoyables: qu´il leur soit accordé de rentrer en eux-mêmes et de se rendre compte du mal qu´ils accomplissent; qu´ils soient ainsi poussés à renoncer à toute volonté de violence et à demander pardon! « 

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ZENIT Staff

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