Pas de bonheur pour les corrompus, les esclavagistes, les trafiquants d'armes

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Qu’ils écoutent le signal d’alarme intérieur, avertit le pape

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Les corrompus, les esclavagistes, les trafiquants d’armes ne seront pas heureux dans la vie éternelle, avertit le pape, pourtant, un signal d’alarme intérieur les prévient, c’est le « don de crainte » : cette crainte révérencielle face à la grandeur et à l’amour de Dieu donne en effet la force de fuir le mal, ou d’y renoncer. L’enjeu, c’est bien le bonheur éternel.

Le pape François a achevé ce mercredi matin, 11 juin, place Saint-Pierre, en présence de quelque 35 000 visiteurs, son cycle de catéchèse sur les sept dons du Saint-Esprit, en présentant l’un des plus méconnus: le don de « crainte ».

« Il n’y a aucune raison d’avoir peur » de Dieu, a déclaré le pape, parce que «nous savons que Dieu est notre Père, qui nous aime et veut notre salut ». La crainte de Dieu est «le don de l’Esprit qui nous rappelle combien nous sommes petits devant Dieu et devant son amour, et que notre bien-être c’est de nous abandonner entre ses mains avec humilité, respect et confiance ».

Mais, avertit en substance le pape, quand une personne se rend coupable de blasphème, d’exploitation des autres, de tyrannie, quand il ne vit que pour l’argent, la vanité, le pouvoir, l’orgueil, un signal d’alarme se déclenche, grâce à la « crainte de Dieu ».

Ce signal dit au cœur de qui a choisi le mal : « Attention ! Avec tout ce pouvoir, avec tout cet argent, avec tout ton orgueil, et toute ta vanité, tu ne seras pas heureux » : « On ne peut emporter avec soi dans l’au-delà ni argent ni pouvoir ni vanité ni orgueil : rien ! On ne peut emporter que l’amour que Dieu le Père nous donne », et « ce que nous avons fait pour les autres ».

Le pape a averti « ceux qui ont la responsabilité des autres et se laissent corrompre », ou ceux qui se rendent coupables de la « traite des êtres humains » et de faire travailler les autres comme des « esclaves », ceux qui fabriquent « des armes pour fomenter des guerres ».

Puis il a interpellé la foule : « Combien d’entre vous sont des fabricants d’armes ? Personne, personne, parce qu’ils ne viennent pas écouter la Parole de Dieu ! Ils fabriquent la mort, ce sont des marchands de mort, qui font ce commerce de la mort. »

Le pape a continué, sous les applaudissements : « Pensez-vous que ces gens seront heureux de l’autre côté? » Et d’expliquer : on doit « rendre des comptes à Dieu dans l’au-delà ! » Il a dit espèrer que « la crainte de Dieu » aide ces personnes à comprendre cela.

Le pape a alors prié avec les mots du psaume 34: « Quand un malheureux crie, le Seigneur entend, il le sauve de toutes ses détresses ». Et il a invité les personnes présentes place Saint-Pierre à demander avec lui à Dieu, « d’ajouter (leur) voix à celle des pauvres, pour recevoir le don de la crainte de Dieu ».

Le 31 mai dernier déjà, le pape avait dénoncé qui arme les parties en conflit en Syrie, demandant que cette « guerre s’arrête » et donc qu’on cesse d’armer les belligérants.

La crainte de Dieu prend ainsi « la forme de la docilité » spirituelle accompagné de « gratitude » et de « louange », a expliqué par ailleurs le pape.

Il a souligné l’incapacité humaine à s’assurer « le bonheur et la vie éternelle ». Mais, dans cette catéchèse sur l’Esprit Saint et néanmoins très « trinitaire » – on fête la Sainte Trinité dimanche prochain –  le pape ajoute qu’à partir de cette expérience « de nos limites et de notre pauvreté », c’est l’Esprit Saint qui « nous réconforte et nous fait sentir que la seule chose importante est d’être conduits par Jésus dans les bras du Père ».

C’est encore cette « crainte de Dieu» qui conduit l’humanité « à suivre le Seigneur avec humilité, docilité et obéissance ». Et ceci non pas de façon « passive et résignée», mais « avec l’émerveillement et la joie d’un enfant qui se reconnaît aimé par le Père ».

La crainte de Dieu ne produit pas « des chrétiens timides », mais au contraire elle donne « le courage et la force ». Ce don est « un cadeau » qui rend les chrétiens « convaincus, enthousiastes » parce que « séduits par l’amour » de Dieu.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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