Paroles du pape François à l'angélus (texte intégral)

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Le vrai combat: renoncer au mal et choisir le bien

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Le pape François demande de renoncer à la « haine fratricide », au « mensonge » et au « commerce illégal des armes ». Il invite à continuer à prier pour la paix et confie cette intention à la Vierge Marie. Il cite la Syrie, le Liban, l’Irak, Israël et la Palestine, et l’Egypte.

Le pape a en effet prié l’angélus dominical à midi place Saint-Pierre en présence de dizaines de milliers de visiteurs.

Paroles du pape avant l’angélus

Chers frères et sœurs,

Dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus insiste sur les conditions pour être ses disciples : ne rien préférer à l’amour de Lui, porter sa croix et le suivre. En effet beaucoup de gens s’approchaient de Jésus, voulait faire partie de ses disciples ; cela arrivait spécialement après tel signe prodigieux qui l’accréditait comme le Messie, le Roi d’Israël. Mais Jésus ne veut tromper personne. Il sait bien ce qui l’attend à Jérusalem, quel est le chemin que le Père lui demande de prendre : c’est le chemin de la croix, du sacrifice de soi pour le pardon de nos péchés.

Suivre Jésus ne signifie pas participer à un cortège triomphal ! Cela signifie partager son amour miséricordieux, entrer dans sa grande œuvre de miséricorde pour chaque homme et pour tous les hommes. Et ce pardon universel passe par la croix. Mais Jésus ne veut pas accomplir cette œuvre tout seul : il veut nous impliquer nous aussi sans la mission que le Père lui a confiée. Après sa résurrection, il dira à ses disciples : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie… Ceux à qui vous pardonnerez les péchés seront pardonnés » (Jn 20,21.22).

Le disciple de Jésus renonce à tous les biens parce qu’il a trouvé en Lui le Bien plus grand, dans lequel tout autre bien reçoit sa valeur et sa signification plénières : les liens de famille, les autres relations, le travail, les biens culturels, et économiques… Le chrétien se détache de tout et retrouve tout, dans la logique de l’Evangile, la logique de l’amour et du service.

Pour expliquer cette exigence, Jésus utilise deux paraboles : celle de la tour à construire et celle du roi qui part à la guerre. Cette seconde parabole dit : « Quel roi, partant en guerre contre un autre roi, ne s’assied pas d’abord pour examiner s’il peut affronter avec dix mille hommes celui qui vient à sa rencontre avec vingt mille ? Sinon, alors que l’autre est encore loin, il lui envoie des messagers pour demander la paix » (Lc 14,31-32).

Ici, Jésus n’a pas l’intention d’affronter le thème de la guerre, ce n’est qu’une parabole. Mais, en ce moment où nous prions fortement pour la paix, cette Parole du Seigneur nous touche vivement, et en substance, elle nous dit : « Il y a une guerre plus profonde que nous devons combattre, tous ! C’est la décision forte et courageuse de renoncer au mal et à ses séductions et de choisir le bien, prêts à payer de notre personne : c’est cela de suivre le Christ, prendre sa croix ! »

Cela comporte, entre autres, de dire non à la haine fratricide et aux mensonges dont elle se sert, à la violence sous toutes ses formes, à la prolifération des armes et à leur commerce illégal. Voilà les ennemis à combattre ensemble et avec cohérence, en ne suivant pas d’autres intérêts que ceux de la paix et du bien commun.

Chers frères, aujourd’hui nous rappelons aussi la Nativité de la Vierge Marie, une fête particulièrement chère aux Eglises orientales. Jésus est le soleil, Marie est l’aurore qui annonce à l’avance son lever. Hier soir, nous avons veillé en confiant à son intercession notre prière pour la paix dans le monde, spécialement en Syrie et dans tout le Moyen Orient. Invoquons-la maintenant comme la Reine de la Paix.

Après l’angélus

Je voudrais remercier tous ceux qui, de différentes façons, ont adhéré à la veillée de prière et de jeûne d’hier soir. Je remercie toutes les personnes qui y ont uni l’offrande de leurs souffrances. Je remercie les autorités civiles, ainsi que les membres d’autres communautés chrétiennes ou d’autres religions, les hommes et les femmes de bonne volonté qui ont vécu, en cette circonstance, des moments de prière, de jeûne, de réflexion.

Mais l’engagement continue : avançons, avec la prière et les œuvres de paix ! Je vous invite à continuer à prier pour que cesse immédiatement la violence et la dévastation en Syrie et que l’on travaille avec un engagement renouvelé pour une solution juste au conflit fratricide. Prions aussi pour les autres pays du Moyen Orient, en particulier pour le Liban, afin qu’il trouve la stabilité désirée et qu’il continue à être un modèle de coexistence ; pour l’Irak, afin que la violence sectaire laisse la place à la réconciliation ; et pour le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens, afin qu’il progresse avec décision et courage. Et prions pour l’Egypte, afin que tous les Egyptiens, musulmans et chrétiens, s’engagent à construire ensemble la société pour le bien de toute la population. La recherche de la paix est longue et elle requiert patience et persévérance !

A Rovigo, Maria Bolognesi a été proclamée bienheureuse : une fidèle laïque de cette terre, née en 1824 et morte en 1980. Elle a passé toute sa vie au service des autres, spécialement des pauvres et des malades, en supportant de grandes souffrances en union profonde avec la passion du Christ.  Rendons grâce à Dieu pour ce témoin de l’Evangile.

Le pape a ensuite salué différents groupes avant de conclure :

A tous bon dimanche, et bon déjeuner !

Traduction de Zenit, Anita Bourdin

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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