ROME, mardi 5 juin 2012 (ZENIT.org) – Mgr Shaw dénonce la confiscation illégale et la démolition d’un complexe religieux appartenant à l’Eglise, dans un communiqué de l’Aide à l’Eglise en détresse. Les chrétiens sont des « proies faciles », estime-t-il, car ils ne réagissent « jamais par la violence ».
Construit en 1987, le centre jouait un rôle très important à l’intérieur de la communauté parce qu’il comprenait des logements pour les pauvres, une maison de retraite pour les personnes âgées, une école de couture pour les jeunes filles de milieu défavorisé, une chapelle et un monastère. Mais le 9 janvier, il a été complètement détruit « sous le contrôle de plusieurs fonctionnaires du gouvernement ».
«Toutes les semaines, explique Mgr Sebastian Francis Shaw, administrateur apostolique de l’archidiocèse pakistanais de Lahore, nous entendons de nouvelles promesses, toujours vaines. Il y a quelque temps, un représentant du gouvernement provincial nous a personnellement assurés de la restitution immédiate de la propriété, mais rien n’a suivi. »
Mgr Shaw indique que le complexe a été illégalement retiré à l’Eglise en 2007 quand une femme, convertie à l’Islam et hébergée dans cette structure par la Caritas, a réclamé des droits sur son logement. Le gouvernement a alors confisqué toute la propriété en prétextant qu’elle était inutilisée. « C’est injuste ! » s’exclame l’administrateur apostolique qui appartient à l’ordre des frères mineurs ; « même s’ils nous rendent le terrain, maintenant tout a été rasé au sol et nous devrons payer nous-mêmes la reconstruction ».
Comme condition à la restitution du terrain, les autorités demandent que l’Eglise y construise une école, à ses propres frais. « C’est tout simplement une nouvelle façon de retarder la restitution car ils savent très bien que nous trouverons difficilement l’argent pour ouvrir une école », déplore-t-il.
Alors que l’archevêché a chargé un de ses collaborateurs de la révision de tous les documents relatifs aux propriétés de l’Eglise sur son territoire, la frustration et la colère grandissent parmi les fidèles : « Les chrétiens aussi sont nés au Pakistan et contribuent au bien et au développement de ce pays. Et ils ne comprennent pas pourquoi le gouvernement ne fait rien pour les protéger », poursuit l’administrateur apostolique pakistanais.
« Nous, chrétiens, nous sommes des proies faciles, parce que tout le monde sait que nous ne réagirons jamais par la violence », déclare-t-il par ailleurs.
L’Aide à l’Eglise en détresse soutient l’Eglise pakistanaise depuis des années et, parmi les derniers projets qu’elle a approuvés, l’un d’eux prévoit la construction d’une Eglise située justement dans l’archidiocèse de Lahore.
A quarante kilomètres de la capitale du Punjab, se trouve la paroisse de Sheikhupura qui comprend 135 villages et 35 habitations chrétiennes. Fondée en 1934 par des missionnaires belges, c’est une des paroisses les plus anciennes du territoire.
La communauté catholique s’est beaucoup développée depuis et la vieille église Sainte Thérèse est désormais trop petite pour les 2.283 familles. Les fidèles sont très pauvres, la plupart étant des paysans, mais ils ont rassemblé une partie de l’argent nécessaire à la construction, dans un grand esprit de sacrifice. L’Aide à l’Eglise en détresse s’est engagée à couvrir le reste du montant, pour récompenser leurs efforts et leur foi inébranlable par une église neuve et plus accueillante.
L’Aide à l’Eglise en détresse (AED), fondation de droit pontifical fondée en 1947 par le P. Werenfried van Straaten, réalise des projets pour soutenir la pastorale de l’Eglise là où elle est persécutée ou privée de moyens pour remplir sa mission. En 2010, elle a recueilli plus de 65 millions de dollars dans les 17 pays où elle possède un siège national, et a réalisé plus de 5.500 projets dans 153 pays.
