Pakistan: L’avocat qui défend plusieurs chrétiens menacé de mort

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Menaces signifiée par téléphone chez lui

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CITE DU VATICAN, Mardi 2 juillet 2002 (ZENIT.org) – Des menaces de mort ont été reçues par l’avocat qui défend plusieurs chrétiens accusés de blasphème contre le prophète, indique la revue des Missions étrangères de Paris (MEP), Eglises d’Asie (EDA, eglasie.mepasie.org) dans son édition du 1er juillet.

Un avocat chrétien, Khalil Tahir, travaillant en collaboration étroite avec la Commission ‘Justice et paix’ de la Conférence des évêques catholiques du Pakistan et ayant défendu plusieurs inculpés chrétiens accusés au nom de la loi sur le blasphème, vient de recevoir des menaces de mort le concernant, lui et sa famille. L’épouse de ce juriste qui assure actuellement la défense de Ranjha Masih, accusé de blasphème, depuis trois ans déjà, a reçu un coup de téléphone le 28 mai dernier, dans sa résidence, lui affirmant qu’elle, son mari et toute sa famille étaient assurés d’une fin violente et prochaine si son époux continuait à plaider pour Ranjha. La personne qui a proféré ces menaces a déclaré s’appeler Shabir Bashra. L’épouse de Tahir a immédiatement passé la communication à son époux à qui ont été répétées les mêmes menaces.

L’avocat a aussitôt fait part de ces menaces au commissaire principal de police tandis que Mgr Joseph Coutts, évêque de Faisalabad, dans une lettre adressée à la police, lui demandait d’assurer la protection de l’avocat et de sa famille. Les services de sécurité auraient déclaré avoir trouvé la trace de l’auteur du coup de téléphone dans une cabine publique et avoir arrêté le responsable de la cabine. Cependant, dans l’attente des résultats de l’enquête, la question de la sécurité immédiate de la famille menacée est loin d’être résolue et cette dernière vit dans une frayeur permanente. Pour le moment, les mêmes services se sont contentés d’interdire à l’épouse de Tahir, une enseignante, et à ses trois enfants de se rendre dans leurs écoles respectives. Une escorte de policiers en uniforme a été chargée de protéger l’avocat.

Ranjha Masih, le chrétien accusé de blasphème défendu par Tahir, est un vendeur de rue qui avait été arrêté à Faisalabad le 8 mai 1998, au cours d’une manifestation qui avait accompagné l’arrivée du corps de Mgr John Joseph dans la ville, après que celui-ci se fût donné la mort deux jours plus tôt pour protester contre la loi sur le blasphème. Ranjha avait été accusé d’avoir endommagé à coups de pierres un panneau comportant la profession de foi musulmane : “ Il n’y a pas d’autre Dieu qu’Allah et Mahomet est son prophète. ”

En vertu de l’article 295, alinéas B et C, du Code pénal, les plaintes pour blasphème contre le Coran ou contre le prophète sont enregistrées sans aucune enquête préalable, rappelle EDA. A ce titre, le vendeur est incarcéré à la prison centrale de Faisalabad sans qu’aucun procès n’ait encore eu lieu. La date de la confrontation avec la justice a été en effet repoussée plusieurs fois faute de preuve.
© EDA

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ZENIT Staff

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