Paix et développement pour l’Afrique

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Débat au Meeting de Rimini sur la manière d’arrêter la traite des réfugiés

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ROME, Lundi 24 août 2009 (ZENIT.org). – Au cours d’une conférence de presse qui s’est déroulée hier dimanche au Meeting de Rimini, le ministre des affaires étrangères italien, Franco Frattini, le vice-président de Sierra Leone, Alhaji Abu Bakarr Sidique Sam-Sumana, et le premier ministre du Kenya, Raila Amollo Odinga, sont tombés d’accord sur l’importance d’encourager et de favoriser le développement de l’Afrique et mettre fin à l’exploitation inhumaine des réfugiés, dénoncée comme une « nouvelle traite d’esclaves ». 

Suite à la tragédie des réfugiés érythréens morts en mer Méditerranée, le ministre italien Frattini a souligné avec force que la politique de l’Italie était de sauver toutes les personnes en danger de mort et que « l’Italie n’est pas responsable de cette dernière tragédie ». 

Le ministre des affaires étrangères a rappelé les nombreuses personnes sauvées par la Marine italienne et par les forces qui patrouillent sur les côtes. Il a rappelé que quand il y a danger de mort, l’intervention se fait toujours et partout. 

« Les Italiens – a-t-il ajouté – sont ceux qui, de loin, ont sauvé le plus grand nombre de vies humaines en mer ». 

Concernant les politiques pour réguler l’immigration, selon Franco Frattini, les réfugiés sont aidés et répartis dans toute l’Europe et « ils ne peuvent pas seulement être le problème du pays où ils débarquent ». 

Dans ce contexte, le ministre des affaires étrangères italien a accusé « le silence de l’Europe » et a souligné la nécessité de garantir aux pays de provenance des alternatives réelles à l’émigration « causée par la faim et le désespoir ». 

Franco Frattini a accusé l’exploitation des réfugiés de la part de personnes sans scrupules qu’il a défini de « négriers » gérant une forme de « nouvel esclavage ». 

Concernant l’aide au développement de l’Afrique, le ministre a rappelé l’engagement du gouvernement italien dans le domaine national comme dans le domaine international (G8), qui travaille pour accroître le volume et la qualité des aides économiques. 

Les propositions de Franco Fratini ont été accueillies avec beaucoup de satisfaction de la  part des dirigeants du Kenya et de Sierra Leone. 

Raila Amollo Odinga, premier ministre du Kenya a rappelé l’appel lancé par Benoît XVI durant son récent voyage sur le continent, pour une collaboration plus étroite entre les nations africaines et les pays occidentaux, « pour créer les conditions pour que la population ne cherche plus à fuir ». 

Odinga a remercié pour les aides financières allouées pour le développement de l’Afrique, tout en soulignant la nécessité d’investissements et la liberté de commerce. 

Le premier ministre kenyan a assuré que « cette fois-ci, l’argent ne se perdrait pas dans un puits sans fond mais servirait à aider la population à demeurer en Afrique ». 

Concernant l’avancée des processus démocratiques, Odinga a précisé que le chemin africain allant des dictatures militaires à la démocratie n’était pas facile et que le multipartisme ne suffisait pas à le garantir. 

« La situation est désastreuse à cause de la sécheresse et des inondations – a-t-il expliqué. Le tourisme et les exportations se sont effondrés, ainsi que les départs des émigrés. Mais nous n’avons pas tant besoin de bienfaisances que d’investissements ». 

S’exprimant sur le même thème, Sam-Sumana, vice-président de Sierra Leone, a rappelé que son pays est sorti depuis peu « de la pire guerre civile du monde ». Sam-Sumana a indiqué certains problèmes dont celui très urgent du chômage des jeunes qui touche 60 % d’entre eux et le développement de l’économie « pour conjuguer des énergies humaines et des ressources naturelles ». 

Franco Frattini a conclu en rappelant que le récent sommet du G8 à L’Aquila avait définitivement conclu une époque. 

« Il faut que ces quelques pays riches qui imposent leurs décisions aux autres cessent, a-t-il affirmé. Les pays africains doivent devenir protagonistes pour trouver des solutions à leurs problèmes ainsi que dans la politique internationale comme, par exemple, la prochaine réforme des devoirs et des organismes des Nations unies ». 

Antonio Gaspari

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ZENIT Staff

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