Paix de Noël : Devenir des artisans de paix dans le monde

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Homélie de la messe de minuit (3/3)

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ROME, Dimanche 25 décembre 2005 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI invite les hommes de notre temps à devenir des artisans de paix dans le monde, et il souligne combien l’Eucharistie est source de paix.

« Avec le terme «paix», nous sommes arrivés à la troisième parole-guide de la liturgie de cette sainte Nuit », expliquait le pape dans son homélie pour la messe de minuit.

« L’Enfant qu’Isaïe annonce est appelé par lui «Prince de la paix». On dit de son règne: «La paix n’aura pas de fin». Aux bergers sont annoncées dans l’Évangile la «gloire de Dieu au plus haut des cieux» et «la paix sur terre…». Autrefois on lisait: «…aux hommes de bonne volonté»; dans la nouvelle traduction, on dit: «…aux hommes, qu’il aime». Que signifie ce changement? La bonne volonté ne compte-t-elle plus? Posons mieux la question: qui sont les hommes que Dieu aime et pourquoi les aime-t-il? Dieu est-il partial? Aime-t-il seulement des personnes déterminées et abandonne-t-il les autres à elles-mêmes? »

Le pape répond : « L’Évangile répond à ces questions en nous présentant quelques personnes particulières aimées de Dieu. Ce sont des personnes précises – Marie, Joseph, Élisabeth, Zacharie, Siméon, Anne, etc. Mais il y a aussi deux groupes de personnes: les bergers et les sages de l’Orient, ceux qu’on appelle les rois mages ».

Le pape a évoqué les Rois mages à Cologne, en août dernier : il choisit de s’arrêter, « en cette nuit », sur les bergers. Et il s’interroge encore : « Quelle sorte d’hommes sont-ils? Dans leurs milieux, les bergers étaient méprisés; ils étaient considérés comme peu fiables et, au tribunal, ils n’étaient pas admis comme témoins. Mais qui étaient-ils en réalité? Ils n’étaient certainement pas de grands saints, si par ce terme nous entendons des personnes de vertu héroïque. C’étaient des âmes simples ».

Et d’expliquer : « L’Évangile met en lumière une caractéristique qui, par la suite, dans les paroles de Jésus, aura un rôle important: c’étaient des veilleurs. Cela vaut avant tout dans le sens extérieur: de nuit, ils veillaient auprès de leurs moutons. Mais cela vaut aussi dans un sens plus profond: ils étaient disponibles à la parole de Dieu. Leur vie n’était pas fermée sur elle-même; leur cœur était ouvert. D’une certaine façon, au plus profond, ils L’attendaient. Leur vigilance était disponibilité – disponibilité à écouter, disponibilité à se mettre en route; elle était une attente de la lumière qui leur indiquerait le chemin. C’est cela qui intéresse Dieu. ».

Benoît XVI soulignait que cette qualité n’est pas si répandue : « Dieu aime tous les hommes parce que tous sont ses créatures. Mais certaines personnes ont fermé leur âme; son amour ne trouve aucun accès auprès d’eux. Ils croient qu’ils n’ont pas besoin de Dieu; ils ne le veulent pas. D’autres, qui peut-être moralement sont aussi pauvres et pécheurs, souffrent au moins de cela. Ils attendent Dieu. Ils savent qu’ils ont besoin de sa bonté, même s’ils n’en ont pas une idée précise. Dans leur cœur ouvert à l’attente, la lumière de Dieu peut entrer et, avec elle, sa paix. Dieu cherche des personnes qui apportent sa paix et qui la communiquent. Demandons-lui de faire en sorte qu’il ne trouve pas notre cœur fermé. Faisons en sorte de pouvoir devenir des porteurs actifs de sa paix – précisément dans notre temps ».

A propos de l’Eucharistie, le pape faisait observer : « Chez les chrétiens, le mot paix a pris ensuite une signification toute spéciale: elle est devenue un nom pour désigner l’Eucharistie. En elle, la paix du Christ est présente. Grâce à tous les lieux où se célèbre l’Eucharistie, un réseau de paix s’étend sur le monde entier. Les communautés rassemblées autour de l’Eucharistie constituent un règne de paix, vaste comme le monde ».

« Quand nous célébrons l’Eucharistie, nous nous trouvons à Bethléem, dans la «maison du pain», affirmait le pape. Le Christ se donne à nous et nous donne avec cela sa paix. Il nous la donne pour que nous portions la lumière de la paix au plus profond de nous-mêmes et que nous la communiquions aux autres; pour que nous devenions des artisans de paix et que nous contribuions ainsi à la paix dans le monde ».

Benoît XVI concluait par cette prière : « Seigneur, réalise ta promesse! Fais que là où se trouve la discorde naisse la paix! Fais que là où règne la haine jaillisse l’amour! Fais que là où dominent les ténèbres surgisse la lumière! Fais-nous devenir des porteurs de ta paix! Amen ».

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ZENIT Staff

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