P. Cantalamessa : Les malades sont les membres les plus actifs de l’Eglise

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Méditation de l’Evangile du dimanche 5 février

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ROME, Vendredi 3 février 2006 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le commentaire de l’Evangile de ce dimanche, proposé par le père Raniero Cantalamessa OFM Cap, prédicateur de la Maison pontificale.

Evangile de Jésus Christ selon saint Marc 1, 29-39

29 En quittant la synagogue, Jésus, accompagné de Jacques et de Jean, alla chez Simon et André. 30 Or, la belle-mère de Simon était au lit avec de la fièvre. Sans plus attendre, on parle à Jésus de la malade. 31 Jésus s’approcha d’elle, la prit par la main, et il la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait.
32 Le soir venu, après le coucher du soleil, on lui amenait tous les malades, et ceux qui étaient possédés par des esprits mauvais. 33 La ville entière se pressait à la porte. 34 Il guérit toutes sortes de malades, il chassa beaucoup d’esprits mauvais et il les empêchait de parler, parce qu’ils savaient, eux, qui il était.
35 Le lendemain, bien avant l’aube, Jésus se leva. Il sortit et alla dans un endroit désert, et là il priait. 36 Simon et ses compagnons se mirent à sa recherche. 37 Quand ils l’ont trouvé, ils lui disent : « Tout le monde te cherche. » 38 Mais Jésus leur répond : « Partons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame la Bonne Nouvelle ; car c’est pour cela que je suis sorti. »
39 Il parcourut donc toute la Galilée, proclamant la Bonne Nouvelle dans leurs synagogues, et chassant les esprits mauvais.

© AELF

Le passage de l’Evangile de ce dimanche nous offre le compte-rendu fidèle d’une journée type de Jésus. En quittant la synagogue, Jésus se rendit d’abord chez Pierre. Il guérit la belle-mère de Pierre qui était au lit avec de la fièvre. Le soir venu, on lui amena tous les malades et il guérit un grand nombre d’entre eux, atteints de maladies diverses. Le lendemain, il se leva, alors qu’il faisait encore nuit et se retira dans un lieu isolé pour prier ; puis il partit pour prêcher le Royaume dans d’autres villages.

Si l’on en croit ce compte-rendu, on en déduit que la journée de Jésus était partagée entre la guérison des malades, la prière et la prédication du royaume.

Nous allons consacrer notre réflexion à l’amour de Jésus pour les malades, également parce que dans quelques jours, lors de la fête de Notre Dame de Lourdes, le 11 février, on célébrera la Journée mondiale des malades.

Les transformations sociales de notre siècle ont profondément changé la condition des malades. Dans de nombreuses situations, la science donne une espérance de guérison raisonnable, ou prolonge au moins beaucoup les temps d’évolution du mal, dans le cas de maux incurables. Mais la maladie, comme la mort, n’est pas encore et ne sera jamais complètement éradiquée. Elle fait partie de la condition humaine. La foi chrétienne peut soulager cette condition et lui donner également un sens et une valeur.

Deux discours différents s’imposent : un pour les malades eux-mêmes et un pour ceux qui doivent prendre soin des malades. Avant la venue du Christ, la maladie était considérée comme étant étroitement liée au péché. En d’autres termes, on était convaincu que la maladie était toujours une conséquence d’un péché personnel à expier.

Avec Jésus quelque chose a changé à cet égard. Il « a pris nos souffrances, il a porté nos maladies » (Mt 8, 17). Sur la croix il a donné un sens nouveau à la souffrance humaine, y compris la maladie : non plus le sens d’une punition mais celui de rédemption. La maladie unit à lui, sanctifie, affine l’âme, prépare le jour où Dieu sèchera toute larme et où il n’y aura plus ni maladie, ni pleurs, ni souffrance.

Après une longue hospitalisation à la suite de l’attentat dont il avait été victime sur la place Saint Pierre, le pape Jean-Paul II écrivit une lettre sur la souffrance dans laquelle il disait entre autres : « souffrir signifie devenir particulièrement réceptif, particulièrement ouvert à l’action des forces salvifiques de Dieu offertes à l’humanité dans le Christ » (Salvifici Doloris, n. 23). La maladie et la souffrance ouvrent un canal de communication particulier entre Jésus sur la croix et nous. Les malades ne sont pas des membres passifs dans l’Eglise. Ce sont les membres les plus actifs, les plus précieux. Aux yeux de Dieu, une heure de leur souffrance, supportée avec patience, peut avoir plus de valeur que toutes les activités du monde, si elles ne sont menées que pour elles-mêmes.

Un mot maintenant à ceux qui doivent s’occuper des malades, à la maison ou dans des centres d’accueil et de soin pour les malades. Le malade a certes besoin de soins, de compétences scientifiques, mais il a encore plus besoin d’espérance. Aucun médicament ne peut soulager le malade autant que d’entendre le médecin lui dire : « J’ai de bons espoirs pour toi ».

Lorsqu’il est possible de le faire sans tromper, il faut donner de l’espérance. L’espérance est la meilleure « tente à oxygène » pour un malade. Il ne faut pas l’abandonner dans sa solitude. Une des œuvres de miséricorde est de rendre visite aux malades et Jésus nous a prévenus que l’un des points du jugement final portera précisément sur cela : « J’étais malade et vous m’avez visité… J’étais malade et vous ne m’avez pas visité » (cf. Mt 25, 36-43).

Il y a une chose que nous pouvons tous faire pour les malades : prier pour eux. Presque tous les malades de l’Evangile ont été guéris parce que quelqu’un les a amenés à Jésus et lui a adressé une prière pour eux. La prière la plus simple, que nous pouvons tous faire nôtre, est celle que les sœurs Marthe et Marie ont adressée à Jésus, à l’occasion de la maladie de leur frère Lazare : « Seigneur, celui que tu aimes est malade ! »

[Texte original : italien – Traduction réalisée par Zenit]

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ZENIT Staff

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