Ouganda : Les missionnaires protègent les lycéennes contre les violences

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CITE DU VATICAN, Jeudi 17 février 2005 (ZENIT.org) – Face aux violences dont sont victimes les étudiantes dans le nord de l’Ouganda, les missionnaires construisent un hébergement pour les lycéennes, annonce l’agence vaticane Fides.

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« Je suis ici avec les ouvriers ; nous construisons une auberge pour les jeunes filles » : c’est ce que déclare à l’Agence Fides un missionnaire qui travaille dans le nord de l’Ouganda, la région la plus oubliée du pays, où une grande partie de la population vit dans des camps de réfugiés, à cause des attaques contre les civils, faites par les membres de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA).

« Avec l’auberge, nous voulons créer un lieu protégé pour les filles qui étudient au lycée. Malheureusement, tant que dure l’instabilité, les plus jeunes, et surtout les fillettes, sont menacées de violences… Il est bien difficile pour une fille de terminer ses études au lycée sans être enceinte », explique le missionnaire, qui décrit ainsi l’état de l’éducation dans la région. « Les écoles sont délabrées, il y a peu d’enseignants et le matériel didactique manque. Nous autres missionnaires, nous offrons le soutien aux familles en payant les frais pour 300 garçons et filles qui étudient au lycée. L’Association de Volontariat pour le Développement International (AVSI) fournit du matériel didactique. Nous travaillons en outre avec d’autres groupes, dans un esprit œcuménique, pour soutenir par tous les moyens les étudiants de cette région de l’Ouganda ».

Sur la situation générale dans la région, le missionnaire déclare : « Pour ce qui concerne la sécurité, il y a sans aucun doute des améliorations ; le nombre des embuscades a diminué et les gens se sentent un peu plus en sécurité. Mais au plan social, la plus grande partie de la population vit encore dans les camps de réfugiés qui dépendent de l’aide internationale. Nous sommes désormais entrés dans la saison des semailles, et nous espérons que la sécurité plus grande encouragera les paysans à retourner pour ensemencer leurs champs. Il est triste de voir toute une population dépendre de l’aide internationale, quand il y a les conditions pour se suffire à soi-même : la terre est fertile, et des organisations humanitaires distribuent des semences ».

Ces jours derniers, des nouvelles avaient couru selon lesquelles l’armée ougandaise aurait recruté des enfants dans ses propres rangs pour combattre les rebelles. « Je dirais que ces nouvelles ne sont pas fondées. Il pourrait y avoir quelques cas, mais il ne me semble pas qu’il y ait un recrutement systématique d’enfants dans les rangs de l’armée régulière. Il s’agit de milices locales, patronnées par des militaires, ayant pour tâche de protéger leur propre village des attaques des rebelles. La chose qui laisse perplexes c’est que, après un certain temps, les hommes de la milice sont englobés dans l’armée régulière, et l’on recrute d’autres hommes pour la garde du village. Pourquoi donc ce recrutement massif, s’il y a des négociations de paix en cours ? » se demande le missionnaire qui déclare : « Parmi les recrues, il y a aussi malheureusement des criminels, et même des évadés des prisons. On comprend alors que les soldats ne se comportent pas toujours de manière correcte vis-à-vis de la population civile ».

Depuis des mois, sont en cours des négociations de paix de la part de l’ancien ministre Betty Bigombe, pour parvenir à une solution politique de la guerre qui ensanglante le nord de l’Ouganda depuis près de 20 ans. Pour aider les négociations, le gouvernement avait décidé un cessez-le-feu dans une petite région. Le cessez-le-feu est arrivé à échéance à la fin de l’année écoulée ; mais le président ougandais, M. Museveni a décidé de le prolonger.

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ZENIT Staff

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