OSCE: Le Vatican réclame le respect effectif de la liberté religieuse

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Comme l’expression de l’authentique nature démocratique des Etats

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CITE DU VATICAN, Jeudi 12 septembre 2002 (ZENIT.org) – Le Saint-Siège demande le respect effectif de la liberté religieuse par les Etats membres de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE), comme « l’expression de leur authentique nature démocratique ».

La réunion annuelle des pays membres de l’OSCE s’est ouverte en effet lundi dernier, 9 septembre à Varsovie, pour examiner la mise en œuvre des engagements concrets pris par les 55 Etats membres sur la « dimension humaine » de l’Europe. L’assemblée s’achèvera le 19 septembre.

Le chef de la délégation du Saint-Siège à la conférence, Mgr Ettore Balestrero, a plaidé pour le plein respect de la liberté religieuse par tous les Etats membres.

« La liberté religieuse doit être respectée par tous, garantie à chacun et en tout lieu », demandait le représentant du Saint-Siège.

Cet appel est apparu comme une allusion implicite aux cinq récentes expulsions de prêtres catholiques du territoire de la Fédération de Russie.

Aucune « loi relative aux communautés religieuses ne saurait être utilisée pour en limiter les activités, qui sont l’expression même de cette liberté des communautés et des personnes », soulignait Mgr Balestrero.

Mgr Balestrero insistait sur le fait que « dans le cadre de leurs ordonnancements législatifs », « les Etats membres de l’OSCE doivent s’engager à rejeter toute pression exercée dans leur juridiction par quelque confession religieuse que ce soit pour ne pas entamer la liberté des communautés d’autres religions présentes sur leur propre territoire ».

Le prélat ajoutait que la liberté religieuse devrait être garantie « même si une religion particulière jouit d’un statut spécial dans un pays ».

Mgr Balestrero a ainsi dénoncé les discriminations concernant « la concession de visas » pour le personnel non résident.

« La liberté religieuse est une liberté fondamentale, rappelait le représentant du Saint-Siège, elle appartient directement à la personne, avant même toute loi civile (…) et la défense de ce droit pose des limites aux Etats et elle est l’expression de leur authentique nature démocratique ».

Le représentant du Saint-Siège a également souligné que l’OSCE représente les droits de l’homme dans le contexte de la sécurité. « Pour affirmer ces droits, il est nécessaire de remplir les engagements assumés et de les mettre en œuvre avec sérieux et cohérence, même lorsqu’il s’agit de répondre au terrorisme ».

« Lorsque les convictions religieuses sont choisies librement et vécues de façon cohérente, disait Mgr Balestrero, elles représentent une ressource, plus qu’un danger potentiel; une opportunité pour chaque individu et pour la société entière, plutôt qu’une expression du fanatisme et de la restriction mentale ».

Dans ce contexte, le représentant du Saint-Siège citait la récente Déclaration de Berlin disant: « Nationalité ou religion ne peuvent en aucune façon être liées au terrorisme ».

Le représentant pontifical avait tout d’abord évoqué la « Déclaration des Droits de l’Homme » d’Helsinki, affirmant la nécessité de « maintenir vive la flamme allumée alors ».

« Sans une législation effective, il est impossible de faire front efficacement contre le terrorisme, continuait Mgr Balestrero. Et lorsque des moyens spéciaux deviennent nécessaires, ils ne devraient pas constituer des facteurs potentiels de changement de la qualité ou de la nature des systèmes démocratiques ou judiciaires. En d’autres termes, il convient d’éviter de saper les bases mêmes de la démocratie et de la loi sous le prétexte de les défendre ».

A propos du trafic des êtres humains, « qui a été appelé l’Esclavage du XXIe siècle », Mgr Balestrero déplorait que « jusqu’ici, les Etats ne sont pas parvenus à éliminer ce trafic ».

« Mais, ajoutait-il, il ne faudrait pas céder à une démagogie, qui pourrait gêner la mise en place de solutions nouvelles comme l’application des solutions actuelles ».

Pour ce qui concerne la question de l’émigration, le Saint-Siège a rappelé sa position: sa régularisation, au moyen de projets respectueux des émigrés comme des populations d’accueil, se fera au profit de tous, à condition que les « droits humains et les libertés fondamentales de tous soient clairement garantis ».

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ZENIT Staff

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