« Orientation pour une pastorale des Gitans », nouveau document du Vatican

Print Friendly, PDF & Email

Présentation au Vatican

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

ROME, Mardi 28 février 2006 (ZENIT.org) – « Orientation pour une pastorale des Gitans » : c’est le titre d’un nouveau document romain présenté mardi matin par le cardinal Stephen Fumio Hamao, président du conseil pontifical pour la Pastorale des Migrants, et par Mgr Agostino Marchetto, secrétaire de ce dicastère.

Ce Document est le résultat d’une étude, qui a rassemblé l’expérience des agents pastoraux, y compris gitans, et des experts. Ses six chapitres sont répartis en deux sections, l’une traitant de « l’Eglise et des Gitans » en général, l’autre, de la « question pastorale ».

Il est important, disait Mgr Marchetto, « d’inclure dans la catéchèse un dialogue qui leur permette d’exprimer leur façon de percevoir et de vivre leur rapport avec Dieu ».

Il annonçait donc que « les textes liturgiques, les livres de prière et la Bible devront être traduits dans la langue utilisée par les différents groupes ethniques ».

Le cardinal Hamao a fait observer que cette pastorale particulière remonte à la première moitié du siècle dernier, à l’initiative de prêtres français, allemands, espagnols et italiens, auxquels le Saint-Siège a reconnu une mission spéciale en 1965, à l’occasion du premier pèlerinage gitan à Rome. Le Secrétariat international de l’apostolat des nomades fut alors constitué, avant d’être intégré dans la Commission pontificale pour la pastorale des Migrants et du Tourisme instituée en 1970 par Paul VI.

« Bien que le document se réfère aux Gitans, qui sont environ 15 millions en Europe, il est aussi valable pour d’autres groupes de nomades, qui partagent leurs mêmes conditions de vie », a souligné le cardinal japonais.

« Le nomadisme, disait-il, n’est pas la seule caractéristique des Gitans, également du fait que beaucoup d’entre eux sont désormais sédentarisés, car il faut tenir compte de la diversité ethnique, de la culture et des traditions. C’est pourquoi les Eglises locales pourront trouver une inspiration pastorale dans ces orientations, mais ils devront aussi les adapter aux circonstances, aux nécessités et aux exigences de chaque groupe », recommandait le cardinal Hamao.

Il a en outre souligné les nombreux signaux d’évolution positive du mode de vie des Gitans, comme « le désir croissant de s’instruire et de suivre une formation professionnelle, une plus grande conscience sociale et politique…, ou la participation aux administrations locales et nationales dans certains pays, la présence accrue de la femme dans la vie sociale et civile ».

Il soulignait aussi la forte présence communautaire lors de la béatification du martyr espagnol Ceferino Jiménez Malla, le premier Gitan dans l’histoire de l’Eglise à être élevé aux honneurs des autels, le 4 mai 1997.

Si la situation très particulière du Gitan, toujours en mouvement, et si son droit à l’identité rencontre encore indifférence ou opposition, « on passe des préjugés habituels à des marques de refus qui, souvent, ne suscitent ni réactions ni protestations de la part de ceux qui en sont témoins », déplorait le cardinal.

Le cardinal Hamao déplorait les persécutions dont les Gitans ont été victimes dans l’histoire, en particulier au siècle dernier. Et il ajoutait : « l’Eglise reconnaît leur droit à avoir une identité propre, et travaille à obtenir pour eux une plus grande justice ».

« Au fond, faisait-il remarquer, la vie gitane est le témoignage vivant d’une liberté intérieure face aux liens de la société de consommation et aux fausses sécurités fondées sur l’autosuffisance présumée de l’homme ».

« Ces ‘Orientations’, a-t-il conclu, sont donc le signe du souci de l’Eglise pour les Gitans, qui ont besoin d’une pastorale spécifique, attentive à leur culture…car elle accueille tout le monde, et ne connaît elle-même ni marginalisation ni exclusion ».

Mgr Marchetto a pour sa part dénoncé « l’absence de garanties politiques et de protection civile ».

« Le sort des Gitans en déplacement provoque généralement un phénomène de rejet, bien qu’ils soient souvent contraints de quitter des pays pauvres pour échapper aux persécutions religieuses, ethniques ou politiques », a fait observer Mgr Marchetto.

La situation, disait-il, ne pourra être réglée que grâce à une politique globale concertée, et il est « vital que les organisations internationales s’intéressent à ces populations », a insisté Mgr Marchetto.

Share this Entry

ZENIT Staff

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel