Ordonné à 66 ans: les noces du Christ et de l´Eglise

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Entretien avec le P. Patrick de Laubier

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CITE DU VATICAN, Dimanche 13 mai 2001 (ZENIT.org) – Le P. Patrick de Laubier, 66 ans, français, sociologue et sociologue de la religion, professeur à l´Université de Genève vient d´être ordonné prêtre aujourd´hui par le pape Jean-Paul II, avec 33 autres diacres du monde entier. Il voit d´abord l´ordination sacerdotale comme les Noces de l´Eglise et de l´Agneau, et son image d´ordination cite le chant du Bien-Aimé du Cantique des Cantiques. Nous l´avons rencontré à Rome à la veille de son ordination.

Pour le nouveau prêtre, l´ordination sacerdotale renvoie d´abord à ce mystère des Noces dont parlent les Ecritures et les Pères de l´Eglise. Il rappelle que lorsque Jean-Paul II confirme la tradition de l´Eglise selon laquelle seuls des hommes sont appelés au sacerdoce ministériel, il appuie cette tradition sur la symbolique sponsale: l´Eglise, la communauté, est l´Epouse du Christ, et le prêtre, agissant dans la liturgie « in persona Christi » représente l´Epoux.

– Comment vous êtes-vous senti appelé à vous consacrer à Dieu?
– Je me suis consacré à Dieu dans le célibat à l´âge de dix-sept ans, à Jérusalem, confie le P. de Laubier. J´ai déposé mon acte de consécration un matin, vers 5 heures, au Saint-Sépulcre, dans les mains d´un prêtre que je ne connaissais pas! Je voulais être consacré dans le célibat dans le monde. C´est l´autobiographie de sainte Thérèse d´Avila qui m´avait fait comprendre l´importance de l´oraison. Pendant un an, chez moi, dans ma famille, – le P. de Laubier à 6 frères et sœurs, et plusieurs dizaines de neveux et nièces, petits-neveux et petites-nièces – j´ai mené une vie quasi érémitique. Puis j´ai fait mon service militaire: 27 mois en Algérie, avant de rentrer faire une thèse de Sciences Politiques tout en travaillant chez Philips. J´ai ensuite passé un an à Harvard, et je suis arrivé au Bureau international du Travail à Genève. J´ai ensuite enseigné la sociologie et la sociologie des religions à l´université de Genève. J´ai pris ma retraite l´an dernier.

– Mais comment est venu l´appel spécifique au sacerdoce?
– En août 1998, à Moscou, la pensée de devenir prêtre s´est imposée à moi comme une évidence. J´ai alors entrepris une licence en théologie à Fribourg, tout en continuant d´enseigner à Genève. J´ai fait un mémoire sur la Russie en comparant les relations entre Rome et Moscou au cours des 15 premières années du XXe s. et des 15 années de la fin du siècle, indépendamment de la période communiste.

– Pourquoi être « incardiné » dans le diocèse de Rome?
– Depuis 1991, je fais partie d´une association Vladimir Soloviov. Nous avons écrit au pape en 1993, et depuis nous l´avons rencontré six fois. En outre j´étais membre laïc du conseil pontifical Justice et Paix. J´ai pu parler de mon appel à Rome, en particulier au cardinal Camillo Ruini. Je suis ordonné pour le diocèse de Rome, tout en restant missionnaire et à Genève.

– Vous parlez de témoignage de l´Evangile: où ce témoignage vous appelle-t-il?
– En Europe orientale, au Brésil et en Chine. Récemment, j´ai pu rencontrer des séminaristes de Shanghai, qui prient le rosaire tous les soirs pour le pape. Ils m´ont donné pour Jean-Paul II une petite state chinoise de la Vierge Marie. Le pape m´a demandé de leur transmettre sa bénédiction lorsque je les reverrai. L´évêque patriotique de Shanghai, Mgr Jin, m´a envoyé ses félicitations pour mon ordination.

– Vous venez de publier chez Téqui un livre qui reprend votre mémoire et parle de l´Eglise aussi en Ukraine: vous êtes optimiste pour le voyage de Jean-Paul II?
– Oui, je crois que les relations avec Moscou en bénéficieront, que l´Ukraine servira l´unité.

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ZENIT Staff

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