ONU : le Saint-Siège plaide pour la protection des civils

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Intervention de Mgr Tomasi à Genève

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Le Saint-Siège appelle à protéger les civils dans les conflits armés, alors que de plus en plus de conflits se déploient dans les zones urbaines.

Mgr Silvano M. Tomasi, représentant permanent du Saint-Siège aux Nations Unies à Genève, a pris la parole lors de la 8e Conférence des États parties à la Convention sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi de certaines armes classiques qui peuvent être considérées comme produisant des effets traumatiques excessifs ou comme frappant sans discrimination (CCAC), le 13 novembre 2014.

Le Saint-Siège s’est inquiété de l’utilisation d’armes explosives dans les zones peuplées : « Aujourd’hui, nous assistons à de nombreux conflits, dont une écrasante majorité se déploie dans les zones urbaines. Avec l’urbanisation croissante de la population mondiale, cette tendance augmentera. »

Ainsi les populations civiles « sont les premières victimes des conflits » : « Dans de nombreux cas, elles ne sont pas protégées », a dénoncé l’archevêque en déplorant dans les zones urbaines « des millions de réfugiés et de personnes déplacées, dont une majorité de civils, surtout des femmes et des enfants ».

En outre, on assiste dans ces lieux à « la destruction totale ou partielle de nombreux centres urbains; à la désorganisation totale de la vie sociale, scolaire, économique et politique; à l’exacerbation de la haine qui rend le rétablissement de la paix plus difficile, voire impossible », a-t-il poursuivi.

Mgr Tomasi a appelé l’ONU à réfléchir à cette situation : « Comment protéger les populations civiles ? Les infrastructures civiles ? Le droit international humanitaire actuel est-il suffisant ? Si non, comment le compléter et l’adapter ? »

Constatant « une certaine prolifération de la technologie des drones de combat et une utilisation croissante de l’informatique dans divers conflits », il a fait observer que cela posait des défis multiples, liés « au droit international humanitaire et aux droits de l’homme ».

« Les implications éthiques ne sont pas négligeables », a-t-il ajouté en mettant en garde contre « l’indifférence contre-productive » à ce sujet : « le fait de ne pas considérer ces problèmes au bon moment peut avoir des conséquences désastreuses et les rendre presque insolubles… Il est encore temps de s’intéresser aux drones avant qu’ils ne deviennent une source supplémentaire de déstabilisation alors que la communauté internationale a besoin plus que jamais de stabilité, de coopération et de paix ».

L’archevêque a également exprimé la préoccupation du Saint-Siège pour les systèmes d’armes létales autonomes, ou « robots tueurs » : « L’automatisation de la guerre et donc le risque de sa déshumanisation appelle des mesures indispensables » basées sur « une approche globale, scientifique, juridique, culturelle, économique, éthique et humanitaire » et non seulement « militaire », a-t-il estimé. 

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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