ONU : La liberté religieuse à la base de tous les droits de l’homme

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CITE DU VATICAN, Jeudi 20 novembre 2003 (ZENIT.org) – La liberté religieuse est à la base de tous les droits de l’homme, explique le représentant du Saint-Siège à l’Organisation des Nations Unies.

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Voici le texte intégral de l’intervention de l’Observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU, Mgr Celestino Migliore, devant le 3e comité de l’assemblée générale (thème 117 (B) de l’agenda), le 14 novembre, à New York, sur les « Questions touchant les droits humains, incluant des approches alternatives pour améliorer la jouissance effective des droits humains et les libertés fondamentales ». Nous traduisons (traduction rapide, de travail) d’après l’original anglais.

« M. le président,

« L’universalité des droits humains jaillit de la vérité indubitable que tous les êtres humains sont égaux en nature et en dignité. C’est pour cette raison que le Saint-Siège a constamment défendu et promu le respect des droits humains et des libertés fondamentales de tous les peuples. Ces droits et ces libertés ne dépendent pas de l’Etat ou de sa reconnaissance d’un Droit particulier. Plutôt, ils sont intrinsèques à la nature humaine même, et à ce qui est essentiel à cette nature.

« Parmi les libertés fondamentales de tout être humain, il y a la liberté de religion. Cette liberté se trouve à la base de l’édifice des droits humains parce qu’elle affecte la relation primordiale de l’être humain avec le Créateur.

« Un ordre social juste requiert que tous, en tant qu’individus et comme communauté, soient capables de professer leur foi et leurs convictions religieuses, avec un plein respect des autres. A notre époque, d’innombrables exemples montrent et nous confirment que lorsque la foi religieuse est librement choisie et vécue de façon cohérente, les religions jouent un rôle essentiel pour assurer la sécurité et promouvoir une coexistence pacifique de peuples, condition pour prévenir tout conflit effectif et outil puissant pour construire une paix durable.

« La liberté religieuse contribue aussi de façon décisive à développer les citoyens qui sont authentiquement libres et les aide à accomplir leurs devoirs avec une plus grande responsabilité. L’exercice de la liberté religieuse cultive en général le sens des autres et permet ainsi à l’individu qui professe sa foi de vivre avec son voisin dans une relation juste caractérisée par un critère objectif plutôt que subjectif. C’est aussi un important moyen de fortifier l’intégrité morale des gens. La société civile peut compter sur des croyants qui, à cause de leurs profondes convictions religieuses, ne succomberont pas facilement à des idéologies ou des clichés dominants mais leur permettront d’agir en accord avec leurs aspirations intérieures à ce qui est vrai et juste, ce qui est une condition essentielle pour assurer la paix.

« Le rapporteur spécial de la Commission des Droits humains sur la Liberté de religion ou de Croyance a souvent rappelé aux autorités dans différents pays les lois et les pratiques administratives qui continuent de limiter ou de violer les droits des croyants individuellement ou ceux des groupes qui sont reconnus formellement par leurs Constitutions. Ce dernier rapport exprime l’appréhension pour la nouvelle émergence dans les règlements administratifs sur la liberté de religion se référant en particulier l’enregistrement obligatoire et discriminatoire des groupes religieux et de l’imposition de règlements spécifiques dans certains pays de façon de voiler, en violation des critères internationaux, le droit à la liberté religieuse.

« Dans certains pays, des manifestations d’intolérance religieuse existent encore, comme de sérieuses interdictions de l’instruction religieuse des enfants et des jeunes; des restrictions dans la concession des visas au personnel religieux; un manque de liberté dans l’usage des mass media et d’autres moyens de communication sociale dans des buts religieux; la négation de permis de construire de nouveaux lieux de culte; la propagande de la haine; des déclarations trompeuses contre d’autres religions même de la part d’autorités publiques; la destruction et les dommages irréparables de sites sacrés; l’ »apartheid » religieuse dans certaines activités professionnelles; l’interdiction de prière publique; la violence contre des minorités religieuses, y compris l’assassinat de leaders religieux et de pèlerins. Il est regrettable que certaines législations nationales privent leurs citoyens de la liberté de changer de religion, même lorsqu’ils décident de faire ainsi après avoir cherché la vérité honnêtement, librement et de façon responsable, en accord avec l’injonction d e leur conscience. Ces formes d’intolérance religieuse et de discrimination – et d’autres subtiles – causent des souffrances et des difficultés à des millions de croyants.

« Chaque violation de la liberté religieuse, ouverte ou cachée, nuit fondamentalement à la cause de la paix. Cette année, en célébrant le 55e anniversaire de la Déclaration universelle des Droits humains, n’oublions pas que les peuples ont été des victimes du fait de leurs convictions religieuses dans différentes parties du monde. A cet égard, ma délégation partage ce point de vue que le dialogue et la coopération avec les religions peut contribuer aux efforts des Nations unies et d’autres organisations internationales, régionales et nationales pour arriver à la paix, à l’harmonie et à la compréhension dans le monde.

« L’accomplissement total de la liberté religieuse peut aider à fortifier la paix internationale et assurer le bien commun de chaque nation, de chaque société. Car lorsque des individus savent que leur droits fondamentaux sont protégés ils sont mieux disposés à travailler pour le bien commun. C’est pourquoi le Saint-Siège espère fortement que la communauté internationale continuera à sauvegarder la liberté des individus et des communautés à professer et à pratiquer leur religion, comme un instrument essentiel aussi de la promotion de la coexistence humaine pacifique, et pour permettre l’harmonie sociale et de la fraternité universelle parmi les Nations et les peuples.

« Merci, M. le président ».

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ZENIT Staff

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