ONU : La dignité de la personne humaine, « au centre » de ses droits

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60e anniversaire de la Déclaration des Droits de l’homme

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ROME, Lundi 10 décembre 2007 (ZENIT.org) – « L’important débat sur la relation entre la liberté de parole et d’expression d’un côté et le respect de la religion et des symboles religieux d’autre part, trouve sa solution dans la dignité humaine », déclare le Saint-Siège à l’ONU. Son représentant demande la promotion du « développement intégral de toute personne » et rappelle le caractère central, universel, de la « dignité » de la personne humaine.

Mgr Silvano M. Tomasi, nonce apostolique et observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU et auprès d’autres organisations internationales à Genève, est intervenu ce 10 décembre, à l’occasion du début de l’année de la commémoration du 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits humains.

Le respect des droits de l’homme est source de paix, a rappelé en substance Mgr Tomasi. Or, on est loin de les respecter, en conséquence, la sécurité des peuples n’est pas garantie : le Saint-Siège rappelle donc le droit et le devoir de chacun face à ces droits fondamentaux, dont la liberté religieuse.

Pour ce qui concerne la liberté religieuse, Mgr Tomasi a déclaré son lien intrinsèque avec la dignité humaine en disant : « L’important débat sur la relation entre la liberté de parole et d’expression d’un côté et le respect de la religion et des symboles religieux d’autre part, trouve sa solution dans la dignité humaine. Je ne peux qu’augmenter ma propre dignité, c’est-à-dire jouir pleinement des droits humains, lorsque je respecte celle des autres. La liberté de religion pour tous, et l’éducation à l’exercice de cette liberté, devient l’autoroute du respect de toutes les croyances et de toutes les convictions ».

« En effet, a ajouté le nonce, la dignité humaine et la base de la mise en application de tous les droits humains, et en même temps, le point de référence pour identifier les intérêts nationaux, en évitant le doule « danger » de l’individualisme extrême et du collectivisme. Elle est aussi la norme de l’adoption de mesures dans tous les domaines, là où la personne humaine s’exprime : dans le travail et l’économie, la science et la sécurité, la santé et des domaines semblables ».

« La Déclaration universelle reconnaît, a poursuivi Mgr Tomasi, que le respect de tous les droits humains est source de paix. Le concept de paix, tel qu’il s’exprime dans l’article 28, affirme que ‘toute personne a droit à ce que règne, au plan social et au plan international, un ordre tel que les droits et libertés énoncés dans la présente Déclaration puissent y trouver leur plein effet’ (cf. http://www.un.org, ndlr). La paix n’est pas conçue seulement comme une absence de violence, mais inclut aussi la coopération et la solidarité, aux niveaux local et international, comme la voie nécessaire pour promouvoir et défendre le bien commun de tous les peuples ».

Mgr Tomasi a souligné l’écart entre ces principes et la réalité en disant : « Soixante ans après la Déclaration, de nombreux membres de la famille humaine sont encore loin de jouir de leurs droits et de leurs besoins fondamentaux. La sécurité de l’humanité n’est pas encore assurée ».

« L’occasion du 60e anniversaire de la Déclaration, qui s’ouvre aujourd’hui, peut manifster que toute personne, en tant qu’individu, ou membre d’une communauté, a le droit et la responsabilité de défendre et de mettre en œuvre tous les droits humains », a dit le nonce apostolique.

Il a illustré son affirmation par cet aphorisme africain : « Etre humain, c’est affirmer sa propre humanité en reconnaissant l’humanité des autres, et sur cette base, établir des relations humaines avec toute personne ».

Mgr Tomasi n’a pas manqué de féliciter les organisateurs des célébrations de cet anniversaire. Il a rappelé en effet que le 10 décembre 1948, au Palais de chaillot, à Paris, l’assemblée générale des Nations Unies « a pris une décision historique en adoptant la Déclaration universelle des Droits de l’homme ».

Cette déclaration, a-t-il dit, « demeure la plus importante référence pour une discussion impliquant différentes cultures du monde sur la liberté et la dignité humaine, et représente un droit coutumier fondamental pour toute discussion sur les droits humains ».

Surtout, Mgr Tomasi a fait observer que les droits proclamés dans la déclaration « ne sont pas conférés par des Etats ou d’autres institutions, mais sont reconnus comme inhérents à toute personne, indépendamment, et souvent comme résultat de toutes les traditions éthiques, sociales, culturelles et religieuses ».

« La dignité humaine, a affirmé Mgr Tomasi, va au-delà de toute différence et elle réunit tous les humains en une seule famille ; en tant que telle, elle requiert que toutes les institutions, politiques et sociales, promeuvent le développement intégral de toute personne, en tant qu’individu et dans sa relation avec la communauté ».

« La dignité humaine, a-t-il insisté, concerne la démocratie, et la souveraineté, mais elle va plus loin. Elle appelle tous les acteurs, gouvernementaux et non-gouvernementaux… à travailler à la liberté, à l’égalité, à la justice sociale, pour tous les êtres humains, tout en respectant la mosaïque mondiale des cultures et des religions. Le fait que nous partagions une dignité humaine commune fournit la base indispensable qui soutient les liens internes et le caractère indivisible des droits de l’homme, [dans les domaines] social, civil et politique, culturel et économique ».

Le développement intégral de la personne trouve en effet « sa pleine réalisation », a ajouté le représentant du Saint-Siège à Genève, dans la « vie communautaire » qui, à son tour « trouve les racines de son existence dans les droits fondamentaux et la dignité dont toute personne est douée ».

Les droits reconnus par la Déclaration de 1948 « ne sont pas sujets à des hauts et des bas historiques ou à des interprétations complaisantes », a encore fait observer Mgr Tomasi, mais « ils trouvent leur équilibre dans le caractère central de la dignité humaine ».

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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