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ONU: empêcher le recrutement d'enfants par des groupes armés, par Mgr Auza

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La prévention des conflits dans la région des Grands lacs africains

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Le Saint-Siège plaide devant le Conseil de sécurité de l’ONU pour la prévention des conflits, par la diplomatie et pour l’éducation, de façon à prévenir le recrutement de jeunes ou d’enfants par des groupes armés.
Mgr Bernardito Auza, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies, à New York est en effet intervenu lors du débat ouvert du Conseil de sécurité des Nations unies sur « la prévention et la résolution des conflits dans la région des Grands Lacs », le 21 mars 2016.
Le Saint-Siège souhaite « un plus grand investissement dans la diplomatie préventive doit accompagner tous les efforts »: « La priorité de l’activité du Saint-Siège est l’action préventive ordonnée à la sauvegarde de la dignité inviolable de toute personne humaine, à la protection des droits humains fondamentaux, à l’accès à l’éducation et aux soins de santé pour tous, et à la promotion de l’identité de chaque peuple. »
Mgr Auza a aussi évoqué « le grave problème du recrutement de jeunes et d’enfants par des groupes armés et des organisations terroristes », qui « doit être définitivement jugulé par des investissements à la fois dans l’éducation et dans la création d’emplois qui pourraient offrir aux jeunes l’espoir d’un avenir meilleur ».
Voici notre traduction intégrale de l’intervention de Mgr Auza.
A.B.
Intervention de Mgr Auza
Monsieur le Président,
Le Saint-Siège se félicite que la Présidence d’Angola ait porté à l’attention de la communauté internationale le sujet de la prévention et de la résolution des conflits dans la région africaine des Grands Lacs. Pendant sa visite dans la région des Grands Lacs, en novembre dernier, le pape François a été frappé par la devise de la République centrafricaine, qui exalte les valeurs d’Unité, de Dignité et de Travail. Le pape voit dans cette triade une expression des aspirations de tous les Centrafricains et, bien sûr, de tous les habitants de la région des Grands Lacs.
Cette région continue de souffrir depuis des décennies de multiples conflits locaux et régionaux entretenus par, entre autres, l’instabilité et la mauvaise gouvernance, la corruption et l’extrême pauvreté, les divisions ethniques et l’exploitation abusive des ressources naturelles abondantes. Ma délégation croit que ces trois valeurs d’unité, de dignité et de travail sont les piliers de toute société prospère et pourraient donc grandement faciliter des solutions à l’ensemble des causes des conflits armés et du sous-développement dans la région.
Aucune solution aux nombreux problèmes de la région ne sera possible s’il y a des divisions au lieu de l’unité, de graves violations des droits humains au lieu du respect de la dignité pour tous, et l’extrême pauvreté au lieu d’un travail digne pour tous.
L’unité est une vertu cardinale pour l’harmonie des peuples dans toute leur diversité. Elle chasse la peur des autres tribus et communautés. Elle reconnaît la pluralité de vues politiques et de croyances religieuses. Elle rejette la corruption et l’avidité qui mettent en danger la justice et la solidarité. Traduire cette valeur fondamentale de l’unité dans la diversité en une réalité est un défi permanent, qui exige créativité, générosité, abnégation et respect des autres.
Ensuite, la dignité : le respect mutuel et la solidarité ne sont possibles que si tout le monde reconnaît la dignité inhérente et égale de tous. Ceux qui ont les moyens de jouir d’une vie décente, plutôt que de se préoccuper des privilèges, doivent chercher à aider les plus démunis à atteindre des conditions de vie dignes.
Enfin, le travail : un travail décent pour tous améliorerait grandement la vie des habitants de la région. S’adressant aux Centrafricains à Bangui, le pape François a exhorté tous les pays de la région à s’améliorer en exploitant avec sagesse les nombreuses ressources qui font de la région « l’un des deux poumons de l’humanité en raison de sa biodiversité d’une exceptionnelle richesse ».
La communauté internationale doit aider les pays de la région à empêcher que les abondantes ressources naturelles ne deviennent un fléau au lieu d’être une bénédiction, ne soient exploitées en faveur d’un petit nombre de privilégiés au lieu de demeurer le bien commun de tous. Il est sans nul doute superflu de souligner l’importance capitale d’une administration honnête de la part des autorités publiques.
Monsieur le Président,
Des gouvernements stables et légitimes requièrent des processus électoraux qui soient libres, crédibles, inclusifs et transparents pour décourager le recours aux armes. Les gouvernements et toutes les parties prenantes dans la région doivent être aidés à négocier et à affronter les différents problèmes actuels de la manière la plus impartiale possible, gardant à l’esprit uniquement le bien commun de tous les citoyens. La région est déstabilisée par la vaste prolifération d’armes et de groupes armés qui se battent sur le territoire. Il faut persuader ces groupes de désarmer et de s’engager à coopérer dans le développement de leurs pays respectifs. La communauté internationale doit assumer un plus grand rôle dans des programmes visant à contrôler le commerce légal et illégal d’armes.
Le Saint-Siège exprime sa satisfaction à l’égard des pays qui se sont déjà engagés sur cette voie. Un plus grand investissement dans la diplomatie préventive doit accompagner tous les efforts. La priorité de l’activité du Saint-Siège est l’action préventive ordonnée à la sauvegarde de la dignité inviolable de toute personne humaine, à la protection des droits humains fondamentaux, à l’accès à l’éducation et aux soins de santé pour tous, et à la promotion de l’identité de chaque peuple.
Le grave problème du recrutement de jeunes et d’enfants par des groupes armés et des organisations terroristes doit être définitivement jugulé par des investissements à la fois dans l’éducation et dans la création d’emplois qui pourraient offrir aux jeunes l’espoir d’un avenir meilleur.
Monsieur le Président, le pape François apprécie grandement tout ce que la communauté internationale a fait, et il appelle chacun à continuer sur le chemin de l’unité, de la dignité et du travail pour aider les pays de la région à obtenir le désarmement, la prospérité et une saine administration à tous les niveaux.
Je vous remercie, Monsieur le Président.
© Traduction de Zenit, Constance Roques

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Constance Roques

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