"On ne doit jamais se résigner à la guerre", déclare le card. Daoud

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Appel en faveur de la réconciliation en Terre Sainte

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CITE DU VATICAN, Jeudi 3 juin 2004 (ZENIT.org) – « On ne doit jamais se résigner à la guerre », déclare le cardinal Ignace Moussa Ier Daoud, préfet de la congrégation pour les Eglises orientales à son retour d’un voyage en Terre Sainte, en Turquie et en Bulgarie. Il lance un appel en faveur de la réconciliation en Terre Sainte et de la « charité des pèlerinages ». A Istanbul, il a rencontré le Patriarche œcuménique.

Au micro de Radio Vatican, le cardinal a en effet déclaré à son retour: « Nous sommes unis dans la prière au Saint-Père et à ses efforts continuels pour rapprocher les parties en conflit et favoriser toute entente possible en vue d’une paix juste et durable. Lors de l’inoubliable pèlerinage accompli en Terre Sainte, il a demandé au Christ Ressuscité d’abattre toute barrière de séparation entre les individus et les peuples. Se sont unis en prière les pasteurs et les communautés catholiques de rite latin et oriental et de nombreux représentants œcuméniques. A la guerre, on ne doit jamais se résigner, ni se plier. En tant que préfet de la congrégation pour les Eglises orientales, je demande de nouveau la « charité des pèlerinages ». Ils sont possibles, avec la prudence voulue, et l’organisation qu’il se doit. Oui, les pèlerinages! Pour recevoir et donner l’espérance! »

Pour ce qui est de son voyage en Turquie, le cardinal Daoud précise ses préoccupations: « Avant tout, la communauté catholique. Elle est numériquement petite, mais méritante pour son témoignage du Seigneur, dans ce contexte fortement islamique. J’ai rencontré la conférence épiscopale. J’ai prié dans la « Maison de Marie » (à Ephèse, ndlr), non loin du lieu où les pères du concile d’Ephèse l’ont proclamée « Mère de Dieu » (« Theotokos », en 431, ndlr). Le lui ai confié l’avenir de l’œcuménisme, aussi pour me préparer à la rencontre personnelle que je devais avoir avec le Patriarche œcuménique et avec le Patriarche arménien apostolique à Istanbul. J’ai visité Smyrne, Antioche, dont je porte le titre en tant que patriarche émérite de l’Eglise syro-catholique, Edesse, Nisibis, des lieux d’une importance extraordinaire pour la mémoire des Apôtres, des pères et des étapes décisives du développement de l’Eglise. A Mardin, je suis intervenu à une importante rencontre interreligieuse ».

Pour ce qui est du dialogue entre l’Islam et l’Eglise catholique, le cardinal étend la question « au dialogue entre les religions monothéistes ». « Il avance à petits pas, dit-il, mais il est marqué par un respect prometteur. Un exemple en a été le congrès de Mardin, dédié au thème de la paix, en présence du Patriarche œcuménique Bartholomaios Ier, du patriarche syro-orthodoxe Zakka, de représentants de différentes communions chrétiennes, du judaïsme et de l’islam, ainsi que des autorités turques. Une semence de dialogue et de collaboration! »

« Le pape est très aimé des catholiques et jouit de l’estime sincère de tous les Turcs, ajoute le cardinal Daoud: les chefs religieux ont mentionné sa visite lors des entretiens et ils ont exprimé leur appréciation convaincue pour son témoignage de foi, et sa généreuse œuvre de paix. Ils seraient heureux de le revoir parmi eux ».

En Bulgarie, le cardinal Daoud répondait à l’invitation des évêques à commémorer le second anniversaire de la visite du pape, en refaisant le voyage aux mêmes dates que ce « passage inoubliable ».

Pour ce qui est du dialogue avec les Orthodoxes il confie: « Mes impressions sont positives. A la nonciature, j’ai rencontré le métropolite Neofit et l’évêque de Rila, ainsi que certains prêtres orthodoxes. A Russe, trois métropolites ont participé à la Sainte messe que j’ai présidée dans la cathédrale en souvenir du bienheureux évêque Bossilkov martyrisé par le régime communiste. Le métropolite Kalinik est intervenu avec des paroles d’estime particulière pour le Saint Père. Métropolites et prélats catholiques m’ont ensuite accompagné à la cathédrale orthodoxe de Russe, pour une prière commune. Et finalement nous nous sommes retrouvés fraternellement dans la résidence de l’évêque catholique de Russe. Des signes positifs, donc! »

Il évoque aussi sa rencontre avec le patriarche orthodoxe bulgare Maxim: « Le patriarche, dit-il, m’a accueilli avec beaucoup de cordialité, ainsi que trois métropolites et il a eu des paroles d’estimes et de salutation fraternelle pour le Saint-Père. Nous avons exprimé le souhait de progresser sur le chemin vers l’unité, préparée par la collaboration toujours plus féconde dans le service commun de la société bulgare, et particulièrement des jeunes. Nous avons présenté au patriarche nos souhaits pour son imminent 90e anniversaire ».

Le cardinal Daoud conclut: « Je voudrais dire que, en Turquie, comme en Bulgarie, j’ai été accompagné de tant de souvenirs du bienheureux Jean XXIII, qui a été délégué apostolique pendant de longues années dans les deux nations. Pour l’anniversaire de sa mort, le 3 juin 1963, je confie à son intercession l’avenir des deux Eglises et des deux peuples, si intensément aimés de lui ».

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ZENIT Staff

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