Œuvres Pontificales Missionnaires : Discours de Benoît XVI

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« Allez, de toutes les nations faites des disciples »

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ROME, Mercredi 21 mai 2008 (ZENIT.org) – Benoît XVI rappelle aux missionnaires le mandat conféré par Jésus : « Allez, faites de toutes les nations des disciples ».

Voici le texte du discours de Benoît XVI lors de l’audience accordée, avant son départ pour Gênes, samedi 17 mai, aux 120 directeurs nationaux des Œuvres Pontificales Missionnaires, réunis à Rome pour leur Conseil supérieur annuel (15-21 mai). La traduction est publiée par le site français des OPM.

Monsieur le Cardinal, vénérés Frères dans l’Episcopat dans le Sacerdoce, Chers frères et sœurs,

Je suis particulièrement heureux d’avoir cette rencontre avec vous tous qui travaillez directement dans les Œuvres Pontificales Missionnaires, organismes au service du Pape et des Evêques des Eglises locales, pour réaliser le mandat missionnaire d’évangéliser les peuples jusqu’aux extrémités de la terre. A Monsieur le Cardinal Ivan Dias, Préfet de la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples, j’adresse en premier lieu mes remerciements cordiaux pour les paroles qu’il m’a adressées au nom de tous les présents. J’étends mon salut au Secrétaire et à tous les collaborateurs du Dicastère Missionnaire, prêtres, religieux et religieuses, laïcs et laïques. Très chers amis, c’est grâce à votre œuvre intense, que l’affirmation du Concile selon laquelle « toute l’Eglise est missionnaire par sa nature », devient une réalité effective. Les Œuvres Pontificales Missionnaires ont le charisme de promouvoir chez les chrétiens la passion pour le Royaume de Dieu, qu’il faut établir partout, par la prédication de l’Evangile. Nées avec ce souffle universel, elles ont été un instrument précieux dans les mains de mes Prédécesseurs, qui les ont élevées au rang d’Œuvres Pontificales, en recommandant aux Evêques de les établir dans leur Diocèse. Le Concile Vatican II en a reconnu à juste titre la première place dans la coopération missionnaire, « parce qu’elles sont les moyens pour mettre chez les catholiques, dès l’enfance, un esprit vraiment universel et missionnaire, et pour susciter une collecte adéquate de fonds en faveur de toutes les Missions, et selon les nécessités de chacune » (Ad Gentes, 3 e). Le Concile a approfondi particulièrement la nature – ajoute Benoît XVI – et la mission de l’Eglise particulière, en en reconnaissant la pleine dignité et la responsabilité missionnaire.

La Mission est une tâche et un devoir de toutes les Eglises qui, comme des vases communicants, partagent les personnes et les ressources pour la réaliser. Chaque Eglise locale est le peuple choisi parmi les nations, convoqué dans l’unité du Père et du Fils et du Saint-Esprit, pour « faire connaître les prodiges de Celui qui, des ténèbres, les a appelés à sa lumière admirable » (Lumen Gentium, 10). Elle est le lieu où l’Esprit se manifeste avec la richesse de ses charismes, en donnant à chaque fidèle l’appel et la responsabilité de la Mission. Sa mission est une mission de communion. Aux germes de désagrégation entre les hommes, que l’expérience quotidienne montre profondément enracinée dans l’humanité à cause du péché, l’Eglise locale oppose la force régénératrice de l’unité du Corps du Christ

Le Pape Jean Paul II pouvait déclarer avec joie que « les Eglises locales se sont multipliées, pourvues de leurs propres Evêques, du clergé et du personnel apostolique ; La communion entre les Eglises conduit à un échange vivace de biens spirituels et de dons ; une conscience nouvelle s’affirme : à savoir, que la Mission concerne tous les chrétiens, tous les Diocèses et paroisses, toutes les institutions et les associations ecclésiales » (R.M.I. 2). Grâce à la réflexion qu’elles ont développée ces dernières décennies, les Oeuvres Pontificales Missionnaires se sont insérées dans le contexte des nouveaux paradigmes d’évangélisation, et du modèle ecclésiologique de communion entre les Eglises. Il est clair qu’elles sont Pontificales, mais, par le droit, elles sont aussi épiscopales, en tant qu’instruments dans les mains des Evêques pour réaliser le mandat missionnaire du Christ : « Tout en étant les Œuvres du Pape, les Œuvres Pontificales Missionnaires sont aussi celle de l’Episcopat tout entier et de tout le Peuple de Dieu » » (Paul VI, Message pour la Journée Mondiale des Missions, 1968). Elles sont l’instrument spécifique privilégié et principal pour l’éducation à l’esprit missionnaire universel, pur la communion et pour la communion inter-ecclésiale au service de l’annonce de l’Evangile (cf. Statuts, 18).

Dans cette phase également de l’histoire de l’Eglise, qui s’est reconnue missionnaire par sa propre nature, le charisme et le travail des Œuvres Pontificales Missionnaires ne se sont pas épuisés, et ils ne doivent pas diminuer d’intensité, insiste Benoît XVI. La mission d’évangéliser l’humanité reste toujours urgente et nécessaire. La Mission est un devoir, auquel il faut répondre : « Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Evangile » (1 Corinthiens, 9, 16). L’Apôtre Paul, auquel l’Eglise consacre une Année Spéciale, en souvenir des deux mille ans de sa naissance, a compris, sur le Chemin de Damas, et il en a fait l’expérience durant le ministère qui l’a suivi, que la Rédemption et la Mission étaient des actes d’amour. C’est l’amour du Christ qui le pousse à parcourir les routes de l’Empire Romain, à être un héraut, un apôtre, un propagateur de l’Evangile (cf. 2 Timothée 2, 1, 11), et à se faire tout à tous, pour en sauver à tout prix quelques-uns (cf. 1 Corinthiens 10, 22). « Celui qui annonce l’Evangile participe à la charité du Christ, qui nous a aimés, et s’est livré pour nous (cf. Ephésiens 5, 2), il est son ambassadeur, et il supplie au Nom de Jésus : laissez-vous réconcilier avec Dieu ! (cf. 2 Corinthiens 5, 20). C’est l’amour qui doit nous pousser à annoncer à tous les hommes, avec franchise et avec courage, la vérité qui sauve (cf. Gaudium et Spes, 28). C’est un amour qui doit se répandre partout, et atteindre le cœur de tous les hommes. Les hommes en effet attendent le Christ.

Les paroles de Jésus, « Allez donc, et enseignez toutes les nations, les baptisant au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, en leur apprenant à observer tout ce que je vous ai commandé » (Mathieu 28, 19-20), sont toujours un mandat obligatoire pour toute l’Eglise, et pour chaque fidèle du Christ pris en particulier. Cet engagement apostolique est un devoir et aussi un droit auquel on ne peut renoncer, l’expression propre de la liberté religieuse, qui a ses conséquences éthiques et sociales, éthiques et politiques, qui en découlent (cf. Dignitatis Humanae, 6). Il est demandé aux Œuvres Pontificales de faire de la « Missio ad Gentes » le paradigme de toute l’activité pastorale. C’est à elles, et en particulier à l’Union Pontificale Missionnaire, que revient la tâche de « promouvoir, c’est-à-dire de répandre toujours plus, dans le peuple chrétien, le mystère de l’Eglise, à savoir cet esprit missionnaire efficace et actif » (Graves et Increscentes). Je sui sûr que vous continuerez à travailler avec tout votre enthousiasme, pour que vos Eglises locales assument avec une générosité toujours plus grande, leur part de responsabilité, dans la Mission universelle, conclut Benoît XVI. A tous, j’accorde ma Bénédiction.

© Copyright de l’original en italien : Libreria Editrice Vaticana

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ZENIT Staff

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