Œcuménisme : « Notre dialogue doit continuer ! »

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Traduction intégrale du message du pape François au Révérend Olav Fykse Tveit, secrétaire général du Conseil oecuménique des Églises (COE) pour le 50e anniversaire du groupe de travail mixte entre l’Église catholique et le COE.

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« Notre dialogue doit continuer ! J’encourage le groupe de travail mixte à poursuivre sa discussion sur les questions œcuméniques cruciales », déclare le pape François.

Le pape François a en effet adressé un message au Révérend Olav Fykse Tveit, secrétaire général du Conseil oecuménique des Églises (COE) l’occasion du cinquantième anniversaire du groupe de travail mixte entre l’Église catholique et le COE.

En outre, la collaboration œcuménique doit permettre aux chrétiens d’accompagner ensemble « l’humanité souffrante sur le chemin du Royaume », suggère le pape.

« Le groupe de travail mixte ne devrait pas être un forum introspectif. Il doit plutôt devenir de plus en plus un groupe de réflexion, ouvert à toutes les occasions et à tous les défis auxquels les Églises sont confrontées aujourd’hui dans leur mission d’accompagner l’humanité souffrante sur le chemin du Royaume, en imprégnant la société et la culture des vérités et des valeurs de l’Évangile », dit le pape François.

Il rappelle que le groupe a favorisé la collaboration dans différents domaines, « non seulement sur les questions œcuméniques, mais aussi dans les domaines du dialogue interreligieux, de la paix et de la justice sociale, ainsi que des œuvres de charité et d’aide humanitaire ».

Il suggère au groupe de s’orienter « vers la recherche de solutions aux préoccupations réelles des Églises à travers le monde ».

Voici notre traduction intégrale, de l’anglais, du message du pape.

Message du pape François

 À l’attention du Révérend Olav Fykse Tveit, secrétaire général du Conseil oecuménique des Églises

Le cinquantième anniversaire du groupe de travail mixte entre l’Église catholique et le Conseil oecuménique des Églises est une occasion de rendre grâce au Dieu tout-puissant pour la relation œcuménique significative dont nous jouissons aujourd’hui. De même, c’est le moment de remercier le Seigneur de tout ce que le mouvement œcuménique a réalisé depuis ses débuts il y a plus de cent ans, inspiré par le désir de l’unité que le Christ a voulue pour son corps, l’Église, et par le sentiment naissant de tristesse devant le scandale de la division des chrétiens.

Depuis son inauguration en 1965, le groupe de travail mixte a favorisé les conditions nécessaires à un plus grand témoignage commun de l’Église catholique et des Églises et communautés ecclésiales du Conseil oecuménique des Églises. En réfléchissant à ces cinquante dernières années, nous devrions être encouragés par la collaboration que le groupe de travail mixte a favorisée, non seulement sur les questions œcuméniques, mais aussi dans les domaines du dialogue interreligieux, de la paix et de la justice sociale, ainsi que des œuvres de charité et d’aide humanitaire. Le groupe de travail mixte ne devrait pas être un forum introspectif. Il doit plutôt devenir de plus en plus un groupe de réflexion, ouvert à toutes les occasions et à tous les défis auxquels les Églises sont confrontées aujourd’hui dans leur mission d’accompagner l’humanité souffrante sur le chemin du Royaume, en imprégnant la société et la culture des vérités et des valeurs de l’Évangile.

Dans mon exhortation apostolique Evangelii Gaudium, j’ai fait observer que les réalités sont plus importantes que les idées (cf. n.233). Le groupe de travail mixte doit être orienté vers la recherche de solutions aux préoccupations réelles des Églises à travers le monde. Ainsi, il sera mieux à même de proposer des pas de collaboration qui, non seulement rapprocheront les Églises les unes des autres, mais leur permettra aussi d’offrir une diaconie effective adaptée aux besoins des personnes.

En remplissant cette tâche, le groupe de travail mixte se distingue par son caractère et ses objectifs propres. Les neuf rapports présentés jusqu’ici témoignent d’une compréhension et d’une appréciation croissantes des liens de fraternité et de réconciliation qui, dans le contexte changeant de la situation de la chrétienté dans le monde moderne, soutiennent les chrétiens dans leur témoignage commun et dans leur mission commune d’évangélisation. Nous devons reconnaître toutefois qu’en dépit des nombreuses réalisations œcuméniques de ce dernier demi-siècle, la mission et le témoignage chrétiens souffrent encore de nos divisions. Des désaccords sur divers sujets – en particulier sur des questions anthropologiques, éthiques et sociales, ainsi que des questions liées à la compréhension de la nature et des conditions de l’unité que nous recherchons – requièrent davantage d’efforts soutenus. Notre dialogue doit continuer ! J’encourage le groupe de travail mixte à poursuivre sa discussion sur les questions œcuméniques cruciales et, en même temps, à promouvoir des moyens pour que les chrétiens témoignent ensemble de la communion, réelle bien qu’imparfaite, que partagent tous les baptisés. Puissions-nous être toujours certains que le Saint-Esprit continuera d’assister et de guider notre chemin, de manières souvent nouvelles et parfois inattendues.

Cet anniversaire est également l’occasion d’exprimer notre gratitude à l’égard de tous ceux qui, au cours de ces cinquante dernières années, ont inlassablement servi la cause de l’unité chrétienne et fait progresser la proclamation joyeuse de l’Évangile (cf. Mt 28,18-20). Unissons-nous pour implorer notre Père du ciel, par Jésus-Christ, notre Rédempteur, et dans la puissance du Saint-Esprit, de nous accorder le don de l’unité pleine et visible entre tous les chrétiens, de sorte que l’Église devienne toujours plus un signe d’espérance pour le monde et un instrument de réconciliation pour les peuples.

© Traduction de Zenit, Constance Roques

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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