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«Nous voulons cheminer ensemble avec les orthodoxes» déclare Mgr Shevchuk

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Rencontre avec la presse à Rome

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« Nous voulons cheminer ensemble avec les orthodoxes », déclare Mgr Shevchuk.
Mgr Sviatoslav Shevchuk, chef de l’Église gréco-catholique d’Ukraine, a confié ses impressions après la rencontre entre le pape et le patriarche orthodoxe russe Cyrille, mardi 23 février, lors d’une conférence de presse à Rome, au siège de l’association catholique ukrainienne Santa Sofia, inaugurée par Paul VI en 1969 en présence du cardinal Joseph Slipyj.
« Nous voulons cheminer ensemble avec les orthodoxes, construire non seulement la paix, mais nous voulons l’unité entre les Églises », a affirmé Mgr Shevchuk.
« « Finalement ! » : c’est cette expression que j’ai répétée, en voyant l’accolade entre le Pape et le Patriarche » : l’archevêque majeur de Kiev (Ukraine), a ouvert en ces termes sa rencontre avec les journalistes. « Je pense que cette accolade est vraiment une chose sacrée », une étape importante dans « le chemin œcuménique de l’Église », a-t-il ajouté.
Le pape François avait évoqué son amitié avec Mgr Shevchuk et la réaction de ce dernier à cette rencontre au cours de la conférence de presse avec les journalistes lors du vol Ciudad Juarez-Rome, le 18 février. Le pape avait confirmé la réaction positive de Mgr Shevchuk à la rencontre : « Sur le fait de la rencontre, il dit : “C’est le Seigneur, l’Esprit qui va de l’avant, l’étreinte.” : tout va bien. »
Le pape avait aussi souligné sa proximité et son amitié avec le chef de l’Église gréco-catholique d’Ukraine en rappelant qu’ils avaient travaillé ensemble à Buenos Aires pendant quatre ans : « C’est un homme pour lequel j’ai du respect et même une familiarité. »
Cependant, le texte de la Déclaration commune du pape et du patriarche orthodoxe a provoqué des réactions perplexes en Ukraine. L’utilisation du terme de « communautés ecclésiales » sans citer l’Église gréco-catholique d’Ukraine rend ce texte confus, a estimé Mgr Sviatoslav Shevchuk : « Dans la terminologie œcuménique moderne, ce terme est utilisé pour les communautés chrétiennes qui n’ont pas conservé la plénitude de la succession apostolique. Alors que nous sommes partie intégrante de la communion catholique. »
L’évêque a souligné que la façon de présenter la guerre en Ukraine, dans la Déclaration, a également suscité des réactions négatives : « Maintenant, on n’en parle plus tellement, et pourtant elle existe et c’est un drame, pour 45 millions de personnes. Chaque jour, il y a des morts, des blessés, des entrées de soldats russes et d’armes lourdes. En effet, il ne s’agit pas d’un conflit civil, mais d’une agression étrangère, et cela n’a pas émergé dans la Déclaration. »
Il a ajouté que le peuple ukrainien s’était senti blessé par la Déclaration et il a donné des explications : « Je comprends ces sentiments de mon peuple, c’est pour cela que je m’en suis fait le porte-voix, afin que nous ne soyons pas simplement entre nous, à nous complaindre. Le Saint-Père doit connaître ces sentiments, il a même dit qu’il respecte ces sentiments, et que le peuple ukrainien souffre vraiment, il souffre de la guerre, qui peut-être empêche de comprendre ce geste prophétique. »
Sviatoslav Shevchuk a avoué que « le Saint-Père avait apporté d’importantes clarifications » à ce sujet : « Il a rappelé qu’il avait rencontré les deux présidents, et il se référait autant au président Poutine qu’au président ukrainien Porochenko. Et ceci est vraiment beau et rassurant, car il a dit ainsi : « J’ai parlé à tous en disant : mais faites-la finir ! Faites la paix ! » »
« Nous, les pasteurs, a ajouté l’archevêque majeur de Kiev, nous avons la responsabilité de faire comprendre et de nous faire comprendre. Si les pas prophétiques accomplis par le pape sont l’œuvre de l’Esprit Saint, ils porteront leurs fruits. »
« Ce qui sert à la communion est le chemin, a rappelé le chef de l’Église gréco-catholique : en Ukraine, le niveau de collaboration est plus avancé que ce que l’on croit. Donc on peut partir du travail dans le cadre du Conseil pan-ukrainien des Églises, mais il faut toujours garder à l’esprit quelle est la richesse contenue dans la rencontre, et ne plus la craindre. »
Il a souligné que le dialogue entre les chrétiens devrait être libéré des intérêts politiques : « Les chrétiens pourront (…) s’écouter, se pardonner, faire la paix, faire un chemin vers l’unité pleine et visible, seulement quand ils seront libres de la géopolitique, de la soumission à un pouvoir temporel, libérés de la folie des puissants de ce monde. »

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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