« Nous avons besoin d’espérance pour vivre, comme d’oxygène pour respirer »

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Troisième prédication de l’Avent, par le père Raniero Cantalamessa

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ROME, Vendredi 21 décembre 2007 (ZENIT.org) – L’espérance en Dieu ne peut pas décevoir car si Dieu nous a donné son fils, comment peut-il ne pas nous accorder toute chose ? s’est interrogé ce vendredi le prédicateur de la Maison pontificale.

Dans sa troisième et dernière prédication de l’Avent, intitulée « Spe gaudentes, Joyeux dans l’espérance », en présence du pape et de membres de la curie romaine, le père Raniero Cantalamessa a voulu proposer une « application spirituelle et pratique du contenu théologique de l’encyclique » de Benoît XVI sur l’espérance.

« S’il nous a donné son Fils, a expliqué le prédicateur en citant saint Paul, ‘comment avec lui ne nous accordera-t-il pas toute faveur ?’ ».

« Voilà pourquoi ‘l’espérance ne déçoit point’, a-t-il poursuivi, toujours en citant saint Paul : le don du Fils est le gage et la garantie de tout le reste et, en premier lieu, de la vie éternelle ».

Le P. Cantalamessa a cité la parabole des vignerons injustes qui se disent entre eux : « Celui-ci est l’héritier : venez ! Tuons-le, que nous ayons son héritage ».

« Dans sa miséricorde toute-puissante, a expliqué le prédicateur, Dieu le Père a transformé en bien ce dessein criminel. Les hommes ont tué le Fils et ont véritablement eu l’héritage ! Grâce à cette mort, ils sont devenus ‘héritiers de Dieu et co-héritiers du Christ’ ».

Le P. Cantalamessa a poursuivi en disant que, même si l’on parle beaucoup moins souvent de l’espérance que des deux autres vertus théologales (la foi et la charité), c’est l’espérance qui entraîne les autres.

Il a cité un poème de Charles Péguy qui « compare les trois vertus théologales à trois sœurs ». La « petite espérance » marche entre ses deux grandes sœurs mais, contrairement aux apparences, ce ne sont pas la foi et la charité qui entraînent l’espérance, mais le contraire. « C’est la petite espérance qui entraîne les deux autres ; si elle s’arrête, tout s’arrête », raconte-t-il.

L’espérance théologale est comme un « fil qui vient d’en haut », a ajouté le prédicateur de la Maison pontificale, un fil « qui soutient par le centre toute l’espérance humaine ».

Il a précisé que l’on « n’abonde pas dans l’espérance sans la vertu de l’Esprit Saint » et qu’on ne peut « guérir de la maladie la plus pernicieuse de toutes : le désespoir, le découragement » sans l’Esprit Saint.

L’Esprit Saint est comme un « baume qui guérit », il est « l’effluve parfumée que Jésus a laissée derrière lui, en passant sur cette terre ».

« Nous, créatures humaines, avons besoin d’espérance pour vivre, comme d’oxygène pour respirer », a-t-il affirmé.

« L’espérance est miraculeuse : lorsqu’elle renaît dans le cœur, tout est différent même si rien n’a changé. ‘Les adolescents se fatiguent et s’épuisent, lit-on dans Isaïe, les jeunes ne font que chanceler, mais ceux qui espèrent en Yahvé renouvellent leur force, ils déploient leurs ailes comme des aigles, ils courent sans s’épuiser, ils marchent sans se fatiguer’ ».

« Là où renaît l’espérance renaît avant tout la joie », a-t-il ajouté.

Citant saint Paul il a expliqué que « les croyants sont spe salvi, ‘sauvés dans l’espérance’ et qu’ils doivent donc être spe gaudentes ‘joyeux dans l’espérance’. Non pas des personnes qui espèrent être heureuses mais des personnes qui sont heureuses d’espérer ; heureuses dès maintenant, pour le simple fait d’espérer ».

Gisèle Plantec

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ZENIT Staff

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