Notre Dame de Lorette veillera sur l’aéroport de Fiumicino

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Benoît XVI bénit la statue de la sainte patronne de l’aviation civile

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ROME, Mercredi 1er décembre 2010 (ZENIT.org) – Notre Dame de Lorette veillera bientôt sur l’aéroport romain de Fiumicino-Léonard de Vinci : Benoît XVI a béni ce matin, en la salle Paul VI du Vatican, une statue de bronze de la sainte patronne de l’aviation civile, de 2,50 m de haut.

Cette Vierge à l’Enfant, debout sur le globe terrestre suvolé de trois avions, sera placée dans l’aéroport le 10 décembre, en la fête de Notre-Dame de Lorette, et pour le 90e anniversaire de sa proclamation comme sainte patronne de l’Aviation civile.

La statue a été présentée à Benoît XVI par le président du Conseil pontifical de la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, Mgr Antonio Maria Vegliò, par le délégué pontifical pour le Sanctuaire de Lorette, Mgr Giovanni Tonucci, par l’évêque de Porto-S.Rufina, Mgr Gino Reali, et par l’aumônier de l’aéroport romain, Don Giorgio Rizzieri.

Selon la légende, la Sainte Maison de Joseph, Marie et Jésus à Nazareth, lieu de l’Annonciation, aurait été transportée par des anges, de Galilée jusqu’en Italie, sur la côte adriatique, au sud d’Ancône. Notre-Dame de Lorette semblait donc tout indiquée pour devenir patronne de tous ceux qui travaillent dans l’aviation. Cette décision fut officiellement approuvée par un décret de la Congrégation pontificale pour les sacrements du 24 mars 1920.

Des traces historiques et archéologiques indiquent que cette maison aurait d’abord fait un bref séjour en Dalmatie, avant d’être emportée en 1294 dans cette région qui appartenait alors aux Etats pontificaux et garantissait plus de sécurité aux pèlerins. Une fête locale fut autorisée en 1632 et a été étendue à toute l’Italie, à d’autres régions du monde et à des ordres religieux.

En 1921, un incendie détruisit la statue originale de la Vierge, mais une autre fut rapidement fabriquée, couronnée par le pape Pie XI en 1924, et replacée dans la châsse.

Les travaux historiques et archéologiques notamment sur les fondations de la maison, la taille des pierres et les graffitis, et la découverte d’un document nommant les pierres de la « sainte maison » de Marie, confirment aujourd’hui que des Croisés ont dû rapporter de Terre Sainte – pour les soustraire à la destruction des invasions – les trois murs de la maison de Marie, le quatrième étant formé, à Nazareth, par la paroi de la grotte de l’Annonciation à laquelle la maison était adossée.

Mais que les pierres aient été apportées par bateau ne modifie pas la désormais traditionnelle protection de la Vierge de Lorette sur ceux qui se déplacent par voie aérienne : avions, planeurs, parachutiste ou delta-planeurs, etc.

La maison, revêtue d’un écrin de marbre au XVIe s. sur des plans du Bramante, et abritée par une basilique crénelée et fortifiée, est l’un des sanctuaires les plus fréquentés d’Italie. Plus de 200 saints et bienheureux y sont passés, notamment sainte Thérèse de Lisieux, et de nombreux papes. On peut faire un pèlerinage guidé en ligne en italien ou en anglais sur le site du sanctuaire.

Le sanctuaire de la Sainte Maison de Lorette abrite les pierres sauvées après la chute du royaume des Croisés en Terre Sainte. L’un des archéologues qui se sont penchés sur l’origine de la Maison de Lorette est Nereo Alfieri.

Il n’était pas rare que sous la pression des invasions, les chrétiens d’Orient viennent mettre leurs reliques les plus précieuses à l’abri dans des sanctuaires d’Occident.

Les fouilles archéologiques opérées sous les trois murs de la maison, entre 1962 et 1968 ont confirmé ce qu’exprimait le poème du 15e s. indiquant que les pierres de la Maison de Nazareth, sauvées des invasions en Terre Sainte, et amenées d’abord en Illyrie et ensuite dans la région des Marches italiennes, avaient été déposées sur une voie publique, sans fondations.

Cinq croix d’étoffe rouge qui semblent renvoyer aux croisés et de nombreux fragments d’œufs d’autruche, symbole de la conception virginale, ont été trouvés sous la fenêtre de la chapelle de Lorette. On a aussi retrouvé des monnaies de 1452.

Plus intéressante encore, est l’étude d’une soixantaine de graffitis (en grec et en hébreu) tracés sur les pierres de la Sainte Maison, représentant notamment des croix de forme inhabituelle ressemblent aux graffitis que l’on retrouve aujourd’hui sur d’autres maisons de Nazareth.

Les Franciscains archéologues en Terre Sainte Emmanuele Testa et Bellarmino Bagatti, ont identifié les graffitis de Lorette comme étant d’origine judéo-chrétienne.

La façon de tailler les pierres a aussi révélé, au microscope, une manière inhabituelle pour la région des Marches italiennes, mais semblable aux techniques de Galilée au début du premier millénaire.

Enfin, de la maison de Nazareth, il n’y a que trois murs, d’environ trois mètres de haut. De fait, la basilique de l’Annonciation, à Nazareth, bâtie sur le site de la maison de la Vierge, abrite le – quatrième – mur naturel d’une grotte, contre la paroi de laquelle la maison s’appuyait, et l’on relève au sol la trace des trois autres murs, déplacés.

Mais s’ils confirment que ces pierres viennent de Galilée, ces indices ne disent pas comment. Des témoignages iconographiques font état d’un transport par mer.

Les historiens ont en effet retrouvé un document constituant les « notes de frais » d’un transport par bateau au compte de la famille « Angeli ».

Les « saintes pierres extraites de la maison de notre Dame la Vierge Mère de Dieu » sont aussi mentionnées dans un acte notarié concernant un mariage entre la famille « De Angelis » et celle de Philippe d’Anjou, comme un cadeau de noces en quelque sorte.

Philippe Ier d’Anjou (1278-1332), fils de Charles II d’Anjou, roi de Naples, et prince de Tarente et d’Achaïe, était aussi « despote de Romanie » par son premier mariage, célébré en Italie, à l’Aquila en 1294, avec Thamar « Ange » (1277-1311), fille de Nicéphore Ier, despote d’Epire.

De fait, on a retrouvé une pièce de monnaie de la famille d’Anjou dans les murs de la maison.

On comprend mieux qu’on soit passé du transport par mer, grâce à une famille de chrétiens grecs, les « Angelis » (ange), à la légende d’un transport – dans les airs – par les anges.

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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