Nigeria : « Qui commet un crime doit en rendre compte à la justice »

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ROME, Jeudi 23 février 2006 (ZENIT.org) – « Qui commet un crime doit en rendre compte à la justice », rappellent les autorités religieuses catholiques au Nigeria, titre aujourd’hui l’agence vaticane Fides.

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Le couvre-feu a été décrété à Onitsha, la ville de l’Etat d’Anambra au sud du Nigeria, théâtre de graves affrontements hier 21 février. « Le calme semble revenir, la police patrouille dans les rues et l’évêque catholique a invité la population au calme » disent des sources locales.

Les incidents auraient explosé quand les corps de plusieurs représentants de l’ethnie Ibo, originaires de la zone, qui avaient été tués lors d’affrontements dans le nord du Nigeria sont arrivés en ville (voir Fides 20 et 21 février 2006).

Onitsha est une ville à majorité chrétienne et on y a rapporté aujourd’hui quelques-unes des plus des 30 victimes provoquées par les violences qui ont éclaté samedi 18 février dans certaines ville du nord à majorité musulmane.

Le bilan des affrontements d’Onitsha est encore incertain. Des sources de l’Eglise locale confirment qu’il y a eu quelques morts mais elles ne sont pas en mesure d’en préciser le nombre. La foule furieuse a pris d’assaut les propriétés des fidèles musulmans et certaines mosquées.

« Nous ne faisons pas d’affrontements. Qui commet un crime doit en rendre compte à la justice. On ne peut commettre de délits au nom de la religion et croire rester impuni. Cela doit valoir pour tous, chrétiens comme musulmans » affirment les sources de l’Eglise locale. « Nous ne nous fatiguerons jamais de répéter que des éléments criminels profitent de la situation pour piller puis détruire les propriétés. De graves incidents comme ceux d’hier à Onitsha, ne sont malheureusement pas rares. Il y en a eu d’autres, déclenchés pour des causes plus différentes ».

La tension dans le pays est montée aussi à cause du débat sur la réforme constitutionnelle qui pourrait permettre au président Olusegun Obasanjo d’effectuer un troisième mandat présidentiel. Obasanjo, un chrétien méthodiste, représente les intérêts des populations du sud, à majorité chrétienne. Les 12 états du nord à majorité musulmane voudraient élire un nouveau président qui garantisse ses propres intérêts. Mais à l’arrière-plan, plus que la religion, il y a le problème du partage de la manne pétrolifère. Les gisements de pétrole nigériens ne sont pas seulement dans certains états du sud où il y a de profondes tensions causées par les revendications des populations locales qui voudraient obtenir une quote-part plus importante des gains du pétrole brut. En même temps les autres états des Fédérations nigériennes réclament une meilleure distribution de la rente pétrolifère.

Dans la région du Delta, où sont concentrés la majeure partie des gisements nigériens, 8 dépendants, capturés par le Mouvement pour l’émancipation du Delta du Niger, qui réclame la libération de deux représentants de l’ethnie Ijaw et un pourcentage plus important de la rente pétrolifère locale, continuent à être otages d’une compagnie pétrolifère.

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ZENIT Staff

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