Nigeria : nouveaux massacres de chrétiens

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Des dizaines de victimes dont deux hommes politiques

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Traduction d’Anne Kurian

ROME, mercredi 11 juillet 2012 (ZENIT.org) – Deux nouveaux massacres de chrétiens ont eu lieu au Nigeria, dans l’Etat de Plateau, les 7 et 8 juillet 2012: un massacre dénoncé par l’observatoire italien sur la liberté religieuse qui invite l’Europe à réagir (cf. article ci-dessous).

Les attaques sont revendiquées par le groupe islamiste Boko Haram. Les chrétiens, eux, se disent prêts à « mourir pour le Christ », selon les paroles de Mgr Uzoukwu, évêque de Minna.

Des groupes d’hommes armés ont à nouveau attaqué des villages chrétiens dans les environs de Jos, chef-lieu de Plateau, au nord du Nigeria. Les bilans font état de dizaines de victimes.

Le 8 juillet, lors des funérailles des victimes de la veille, le sénateur fédéral chrétien de Nord Plateau, Gyang Dantong, et le chef de la majorité parlementaire, Gyang Fulani, ont également été tués. Le même jour, cinquante cadavres carbonisés ont été retrouvés dans une église du village de Matsai.

Le président du Sénat fédéral du Nigeria, David Mark, a condamné les attaques, les qualifiant d’« assassinats »: « En tant que nation, a-t-il déclaré, nous devons nous élever contre ceux qui veulent nous faire revenir à l’état sauvage, où la vie n’avait pas de valeur ».

Jonah Jang, gouverneur de l’Etat de Plateau, qui a déjà été le théâtre de graves tensions de nature ethnico-religieuses par le passé, a décrété le couvre-feu avec effet immédiat dans quatre zones de l’Etat.

Les autorités nigérianes ont accusé en un premier temps la tribu nomade Fulani, de religion musulmane, qui se dispute la terre et l’eau avec les agriculteurs de l’Etat de Plateau, à majorité chrétienne.

« Ces deux groupes ethniques sont en conflit depuis longtemps », avait expliqué Mgr Ignatius Ayau Kaigama, archevêque de Jos et président de la Conférence épiscopale du Nigeria, à l’agence Fides, y voyant un problème de nature « économique ».

« On ne peut pas exclure non plus des facteurs politiques », avait ajouté Mgr Kaigama, évoquant les uniformes militaires portés par certains agresseurs : « Nous ne savons pas, avait-il précisé, s’il s’agissait de personnes déguisées en militaires ou bien si les assaillants ont été aidés de vrais soldats ».

C’est finalement le groupe islamiste Boko Haram qui a revendiqué les attaques, demandant aux chrétiens de se convertir à l’Islam. Dans le cas contraire, précise leur déclaration, « ils n’auront jamais de paix ».  

Mgr Martin Igwe Uzoukwu, évêque de Minna, avait déclaré à l’Aide à l’Eglise en détresse, en juin dernier : “Si nous devons mourir pour le Christ, nous mourons pour le Christ.”

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ZENIT Staff

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