Niger: La lutte contre la pauvreté implique l´alphabétisation

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M. Amadou Touré, nouvel ambassadeur près le Saint-Siège

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CITE DU VATICAN, Vendredi 17 mai 2002 (ZENIT.org) – Jean-Paul II insiste sur l´importance du droit à l´éducation: la lutte contre la pauvreté implique l´alphabétisation, le pape qui a reçu ce matin en audience M. Amadou Touré, nouvel ambassadeur de la République du Niger près le Saint-Siège qui lui présentait ses lettres de créance. M. Touré est ambassadeur en Allemagne, où il réside.

« La lutte contre la pauvreté sous toutes ses formes passe aussi, vous le savez, par l’éradication du fléau de l’analphabétisme, insistait Jean-Paul II. L’éducation, qui est un droit fondamental de l’homme et de la femme, ne peut que favoriser la croissance humaine et morale d’une nation et son édification sociale, offrant aux jeunes générations la possibilité de s’engager dans la transformation de la société et dans la mise en pratique des valeurs universelles telles que la solidarité, le sens du bien commun, le respect de la vie humaine et l’accueil de l’étranger ».

le pape rappelle le rôle des écoles catholiques: « Dans cet esprit, l’implantation de structures d’enseignement toujours plus adaptées est nécessaire à la formation intellectuelle, humaine, spirituelle, morale et civique des personnes. Par ses œuvres d’éducation, l’Église catholique est toujours disposée à mettre ses institutions et son expérience au service d’un tel projet de promotion intégrale des personnes et de construction sociale, selon l’esprit qui la caractérise et les valeurs dont elle est porteuse. Pour réaliser cette tâche importante, la confiance des Autorités civiles lui est précieuse ».

Pour ce qui est du « développement global », le pape souligne en effet qu´il « ne peut se limiter à un mieux-être matériel »: « il doit conduire à un véritable épanouissement des personnes dans leur dimension humaine et spirituelle, ainsi qu’à des progrès dans la vie sociale ». Et d´ajouter:  » Il revient en premier lieu aux acteurs locaux de la vie politique, sociale et économique de s’engager avec une générosité et une probité toujours plus grandes – car tout engagement public est un service de son peuple – dans la promotion d’initiatives qui permettront à tous les habitants d’être des protagonistes de la construction nationale et de profiter équitablement des bienfaits du développement ».

Le pape évoque le fléau de la faim et des carences alimentaires, sources de souffrances mais aussi de conflits: « Beaucoup d’habitants du pays vivent dans des conditions de pauvreté extrême, causées en particulier par la pénurie alimentaire et le déficit céréalier. Je souhaite vivement que la communauté internationale poursuive et intensifie son soutien pour venir en aide aux populations et pour réduire la dette du pays, afin de donner une espérance nouvelle aux générations de demain. Personne ne peut se désolidariser de ceux qui manquent du nécessaire pour vivre et qui sont, de ce fait, blessés dans leur dignité. On sait aussi qu’une telle situation de détresse ne peut à long terme qu’engendrer des conflits locaux ou régionaux ».

Pour ce qui est de la pacification, le pape insistait sur le rôle de l´Eglise:  » L’Église souhaite prendre sa part à l’affermissement de l’unité et de la fraternité entre les personnes et entre les peuples, dans le respect des richesses humaines, spirituelles et culturelles propres à chacun. En collaboration avec les autres composantes de la nation, elle désire s’engager à tout mettre en œuvre pour que les Nigériens puissent vivre dans la paix, fruit de la justice, de l’équité et du respect des droits de l’homme, parmi lesquels le droit à la liberté religieuse qui en constitue un aspect fondamental inscrit dans la Constitution de votre pays ».

« Désireuse, à la suite du Christ, de se mettre au service de tous dans des domaines aussi divers que la santé, l’éducation, l’action sociale et caritative, l’Église catholique souhaite ardemment apporter, par des moyens qui renforcent et promeuvent la solidarité, une contribution spécifique et déterminante à une véritable culture de la paix (cf. Ecclesia in Africa, n. 138) », ajoutait le pape.

Il évoquait à ce propos la rencontre des religions pour la paix à Assise le 24 janvier dernier: « Dans le contexte actuel où de nombreux conflits continuent à ensanglanter le Continent africain, les religions ont le devoir de participer à l’établissement d’une paix juste et durable. Comme cela a été souligné lors de la rencontre d’Assise le 24 janvier dernier, elles sont appelées à collaborer entre elles, s’attachant à éradiquer les causes sociales et culturelles qui conduisent à la violence, au mépris de l’autre et à la désagrégation des solidarités humaines. En s’unissant pour enseigner la dignité de la personne et en éveillant les consciences au sens de la fraternité humaine, les religions créent des ponts entre les hommes et apportent ainsi un précieux service au développement des peuples. Je souhaite que les relations de connaissance et d’amitié sincère qui existent au Niger entre chrétiens et musulmans entretiennent un esprit de compréhension mutuelle, pour dissiper les peurs et pour favoriser la rencontre sincère entre les personnes ».

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ZENIT Staff

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