« Ne partez pas ! », demande le pape aux chrétiens de Palestine

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Homélie à Bethléem (3)

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ROME, Mercredi 13 mai 2009 (ZENIT.org) – « Ne partez pas ! », demande le pape aux chrétiens de Palestine, dans son homélie de la messe à Bethléem, sur la place de la Mangeoire.

Le pape a célébré la messe sur un podium adossé très symboliquement au « Bethléem Peace center », auprès de la basilique de la Nativité, et en présence des autorités acclésiastiques et civiles, dont le président Mahmoud Abbas, qui est demeuré à la messe et s’est respectueusement éclipsé après l’échange du signe de paix avec le patriarche latin Fouad Twal.

Benoît XVI a demandé aux chrétiens de Palestine de combattre la tentation de partir, soulignant que les Bethléemites ne sont pas seuls : « Comptez sur la solidarité de vos frères et sœurs dans l’Eglise universelle et travaillez, par des initiatives concrètes, à consolider votre présence et à offrir de nouvelles possibilités à ceux qui sont tentés de partir ».

Au contraire, Benoît XVI a souligné combien cette minorité (naguère 75 % des habitants de la ville, les chrétiens sont environ 12 % aujourd’hui) a son rôle à jouer dans la région, un rôle de « pont » : « Soyez un pont de dialogue et de coopération constructive pour la construction d’une culture de paix de façon à remplacer l’impasse actuelle de la peur, de l’agression et de la frustration ».

Benoît XVI a donné des jalons pour construire ces ponts : « Construisez vos Eglises locales en en faisant des ateliers du dialogue, de la tolérance et de l’espérance, ainsi que de la solidarité et de la charité pratique », a exhorté le pape.

Plus encore, Benoît XVI les a invités à être « des témoins de la puissance de la vie, la nouvelle vie apportée par le Christ ressuscité, la vie qui peut éclairer et transformer même les situations humaines les plus sombres et les plus désespérées ».

Mais Benoît XVI diagnostique aussi un besoin vital de renouveau spirituel : « Votre patrie a besoin, a insisté le pape, non seulement de nouvelles structures économiques et communautaires, mais, ce qui est plus important, d’une nouvelle infrastructure spirituelle, si l’on peut dire, qui soit capable de galvaniser les énergies de tous les hommes et de toutes les femmes de bonne volonté au service de l’éducation, du développement, et de la promotion du bien commun ».

Pourtant, le pape a aussi constaté la vitalité de l’Eglise locale : « Vous avez les ressources humaines pour construire la culture de la paix et du respect mutuel qui garantira à vos enfants un avenir meilleur. Cette noble entreprise vous attend. N’ayez pas peur ! », a conclu le pape en rappelant à nouveau le message de Jean-Paul II.

Il en est, a souligné Benoît XVI, de la fidélité au message même de Bethléem : « Ainsi que Bethléem continuera de faire résonner le message confié aux bergers à nous et à toute l’humanité : ‘Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’il aime’. Amen. »

La vitalité de l’Eglise locale s’est perçue dans la beauté de la liturgie. La messe de Bethléem a été scandée de cantiques de Noël et la liturgie a harmonieusement fait alterner le latin et la langue arabe, avec cependant cette note universelle que donne un tel sanctuaire, comme le montraient les intentions de prière en différentes langues et les drapeaux les plus différents virevoltant aux côtés du drapeau palestinien, comme ce damier rouge, croate !

Même harmonie dans les chants, l’Ave Maria a accueilli le pape, le Notre Père en arabe, comme le chant de communion, où l’on reconnaissait le « Venite adoremus » de Noël.

Mais ce que l’on retiendra peut-être de plus saisissant au cours de cette liturgie, c’est le recueillement créé à l’offertoire par le son d’un violon paisible et généreux, d’une grande beauté, qui s’élevait de la place de la mangeoire comme une promesse de paix, de sérénité, de fermeté dans la foi.

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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