Munich : Les religions sont fermement opposées à la culture du conflit

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Inauguration du congrès de Sant’ Egidio

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ROME, Mardi 13 septembre 2011 (ZENIT.org) – L’affirmation, ces dix dernières années, d’une culture généralisée du conflit est l’un des effets les plus saillants de l’attaque contre les Tours Jumelles de New York, le 11 septembre 2001, a déclaré l’historien Andrea Riccardi, fondateur de la communauté de Sant’Egidio, en inaugurant le congrès : « Destinés à vivre ensemble. Religions et cultures en dialogue ». C’est dimanche 11 mars, en présence de 300 leaders religieux du monde entier que s’est ouverte la rencontre.

Cette culture généralisée du conflit, a-t-il dit, qui « semblait protéger », exprimait en fait « les peurs et les angoisses d’un monde globalisé, dépaysé, menacé de tous côtés ». C’est dans ce contexte que le dialogue « s’est révélé d’une naïveté dangereuse », la guerre « un outil pour affirmer le droit, se défendre, lutter contre le terrorisme ».

« Tout comme l’esprit d’Assise, a poursuivi Andrea Riccardi, qui avait caractérisé la rencontre voulue par Jean-Paul II en 1986, pendant la guerre froide, parut une utopie, quand il convoqua les chefs religieux pour prier pour la paix, en insistant sur le lien entre les religions et la construction de la paix ».

Face à cette culture, il faut aujourd’hui un regain de volonté de la part de toutes les religions, un « nouveau souffle » qui, autour du mot « paix », ranime l’espérance et guide les consciences vers un destin commun.

« Parler de paix aujourd’hui, en pleine crise économique, a reconnu le professeur Riccardi, semble un luxe ». Or, cela est une nécessité car à un moment où cette crise « effraie le monde », nous faisant courir le risque de « nous concentrer toujours plus sur nous-mêmes et sur nos sociétés, voire de renforcer nos antagonismes », redoubler d’efforts dans cette voie permet d’aspirer à plus de sécurité face au terrorisme, à « faire grandir la coexistence dans des villes chargées de tensions ».

Pour l’Europe, a-t-il dit, le mot « paix » renvoie à une construction politique. Il signifie « s’unir » dans l’exercice d’une responsabilité commune dans le monde et dans les pays plus pauvres, libérés de la misère ».

« Les religions, a souligné Andrea Riccardi, montrent que tous les hommes accomplissent un unique grand voyage ».

Un processus qui exige « sagesse » et « coopération », a souligné le patriarche de l’Église orthodoxe roumaine, Sa Béatitude Daniel, qui s’est dit lui aussi convaincu que ce moment de crise financière et économique, considéré de manière très responsable, peut devenir un « moment favorable » pour promouvoir « la sagesse d’une cohabitation pacifique ». Pour cela  il faut de « nouvelles formes de communication » et « une collaboration » fondées sur la volonté de « conserver et cultiver le don sacré de la vie humaine de notre planète ».

« Nous qui vivons en Terre Sainte, a dit Shear Yashuv Cohen, ancien grand rabbin d’Haïfa, nous savons bien que  la seule voie pour survivre dans notre pays bien aimé est de combattre la haine et promouvoir la paix, la sécurité et la compréhension ».

Plus encore, a-t-il souligné, « la Terre Sainte, pour les croyants du judaïsme, de l’islam et du christianisme, doit être un motif d’union les uns avec les autres, pour empêcher que le sang, la haine et les oppositions ne se répandent ». « Chers amis, leaders de la foi, enseignons à nos fidèles à arrêter ce terrible crime. Apprenons à vivre ensemble, à nous respecter… ».

De son côté, Seri Anwar Ibrahim, membre du parlement de Malaisie, a rappelé que « l’islam n’est pas une religion de la terreur, de la violence, ni diamétralement opposée à l’égalité, à la justice et à la dignité humaine ». « La jihad, a-t-il expliqué, doit être comprise par un pratiquant musulman uniquement en termes de ‘purification spirituelle’, un rappel à l’âme du fidèle afin qu’il mette en pratique les dogmes de la religion, en faisant le bien et en évitant le mal, en instaurant la justice, en promouvant la charité et en aidant les faibles et les pauvres ».

« C’est sur ce principe, a-t-il conclu, que doit se fonder le rapport entre l’islam et l’Occident ». Et avec l’avènement du « printemps arabe », nous voulons espérer que tomberont les vieux préjugés et les vieilles interprétations : islam et démocratie sont parfaitement compatibles ».

Chiara Santomiero

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ZENIT Staff

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