Moyen Orient: « Modifier les stratégies pour relancer les négociations »

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Appel de L’Osservatore Romano

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ROME, Mercredi 1er février 2006 (ZENIT.org) – L’Osservatore Romano en italien de ce 1er février titre à la une sur les mesures décidées par le « quatuor » pour le Moyen Orient formé par les Etats Unis, l’Union européenne, la Russie et l’ONU et appelle, après « la victoire électorale du Mouvement de résistance islamique » qui « bouleverse les perspectives du processus de paix », à « modifier les stratégies pour relancer les négociations ». Un article paru dans une page 3 totalement consacrée à la question et portant la signature de Marcello Filotei.

Modifier les stratégies, relancer les négociations
La colonne de gauche intitulée « Modifier les stratégies pour relancer les négociations » invite la communauté internationale à inventer « de nouveaux instruments de négociation » et à se donner des « objectifs raisonnables » dans ce contexte nouveau.

« La corruption, un mauvais gouvernement, et les luttes intestines ont conduit le Fatah à une nette défaite aux élections palestiniennes, constate l’auteur. L’affirmation inattendue du Hamas pose maintenant une série de questions auxquelles la communauté internationale n’est pas préparée à répondre ».

« Le mouvement radical qui a obtenu la majorité absolue au Conseil législatif (CLP, Parlement), ne reconnaît pas, rappelle le quotidien de la Cité du Vatican, le droit d’Israël à exister, est inscrit sur la liste des organisations terroristes, et n’a pas l’intention de déposer les armes ».

Il fait observer l’impasse sur laquelle débouchent les élections: « La difficulté est d’assumer comme partenaire politique un groupe qui jusqu’à aujourd’hui a été un ennemi à combattre ».

Relations extérieures
Et de préciser pour ce qui est des relations extérieures: « Israël n’est pas disposé à ouvrir le dialogue avec un mouvement entaché de délits atroces. Le « quatuor » formé par les Etats-Unis, l’Union européenne, l’ONU et la Russie, a suspendu le financement de l’Autorité palestinienne (AP) et a demandé au Hamas de renoncer à la violence comme condition pour la réouverture du flux ».

Relations internes
« Sur le front interne palestinien aussi, poursuit l’analyse de L’Osservatore Romano, le mouvement islamiste ne trouve pas de point d’appui. Les Brigades des martyrs de Al Aqsa, bras armé du Fatah, ont manifesté dans les Territoires contre la corruption de leur parti, en dénonçant en même temps toute tentative de trouver un accord avec le mouvement islamique et en menaçant de mort les dirigeants qui essayeraient de négocier un accord. La base du Fatah, humiliée par la réponse des urnes, exige les démissions d’Abou Mazen de sa fonction de président de l’AP et le renouvellement total de la direction, et menace de violentes rétorsions en cas contraire ».

« Selon certains observateurs, explique le quotidien du Vatican, le risque d’une guerre civile est réel. A côté de la lutte intestine du Fatah, on a déjà constaté les premiers affrontements armés entre la faction perdante et les miliciens du Hamas, bien que le mouvement islamique ait évité de fêter [la victoire] sur les places justement pour conjurer le risque de violences ».

Relations avec le monde arabe
Pour ce qui concerne les relations avec le monde arabe, L’Osservatore Romano note qu’« à peu d’exceptions près », il « voit dans le changement de panorama un nouveau risque d’instabilité ».

« En Egypte et au Liban, les affirmations électorales des mouvements radicaux suscitent aussi la préoccupation de nombreux observateurs, surtout parce que l’on ne voit pas pour le moment d’issue positive des négociations étant donné le blocage des tractations ».

Et de préciser les conséquences du changement survenu quant au processus de paix: « La « Feuille de route », le tracé de paix rédigé par le « quatuor » reste sans application et semble plus difficile à relancer parce qu’elle prévoit la fin des violences comme condition préliminaire ». S’il s’agissait, auparavant, de convaincre le Fatah de désarmer le Hamas – à supposer qu’il ait jamais été en mesure de le faire – maintenant, la communauté internationale se retrouve à demander à un gouvernement de démanteler sa propre milice avant même de s’asseoir à la table des négociations ».

« D’ailleurs, au cas où Hamas décidait de le faire, poursuit le quotidien, il risquerait une révolte interne, celle-là même qui aurait pu renverser le Fatah s’il avait essayé de désarmer le mouvement radical islamiste ».

L’Osservatore Romano conclut son analyse en ces termes: « Il est donc évident qu’il est nécessaire de créer de nouveaux instruments de négociation, qui, après avoir pris acte des changements, établissent des objectifs raisonnables et les modalités pour les atteindre ».

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ZENIT Staff

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