Mouvements et communautés de laïcs: la joie d'être chrétiens

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« La joie de l’Evangile : une joie missionnaire », congrès

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L’Exhortation apostolique Evangelium gaudium « doit éclairer nos travaux », affirme le cardinal Stanislas Rylko, président du Conseil pontifical pour les laïcs qui a présenté, vendredi 14 novembre, au Vatican, le troisième congrès mondial des mouvements ecclésiaux et des communautés nouvelles, qui aura lieu à Rome les 20-22 novembre. Il souligne combien les membres de ces nouvelles réalités ecclésiales « ont découvert la joie et la beauté d’être chrétiens ».

Voici notre traduction intégrale, de l’italien, de l’intervention du cardinal Rylko.

Intervention du cardinal Stanislas Rylko

La floraison de mouvements ecclésiaux et des nouvelles communautés, un des fruits les plus précieux du Concile Vatican II, continue à susciter un grand intérêt et souvent une vive stupeur dans un contexte de culture post-moderne marquée par une sécularisation débordante. Beaucoup se demandent pourquoi, dans un monde qui refuse Dieu d’une manière si radicale, il y a encore tant d’hommes et de femmes jeunes et adultes qui découvrent la joie et la beauté d’être chrétiens et qui avec tant d’enthousiasme choisissent le Christ et son Evangile comme une boussole sûre pour leur existence … La variété et la richesse des nouveaux charismes que l’Esprit Saint étend à l’Eglise de notre temps est vraiment grande, de ceux-ci naissent tant de mouvements ecclésiaux et de nouvelles communautés qui proposent des itinéraires pédagogiques d’initiation chrétienne d’une efficacité stupéfiante, capables de changer la vie des personnes et de réveiller en soi un élan extraordinaire d’évangélisation … Leur imagination missionnaire, leur capacité à trouver des moyens, des voies de témoignages, d’annonce de l’Evangile toujours neufs surprend …

Le Magistère pontifical a vu dans ce phénomène un « courant de grâce » particulier, un don et une réponse bien à propos de l’Esprit Saint aux graves défis que le monde actuel lance à la mission de l’Eglise. Pour saint Jean-Paul II, les mouvements étaient une « raison d’espérer pour l’Eglise et pour les hommes … ». Sur la même voie, le pape Benoît XVI a vu en eux des « irruptions toujours nouvelles de l’Esprit Saint dans la vie de l’Eglise », des « manières fortes de vivre la foi’, c’est même une « provocation salutaire » dont l’Eglise a toujours besoin, mais encore des « minorités créatives », c’est à dire décisives pour le futur de l’humanité.

Et maintenant la pape François s’ajoute, dans une parfaite continuité avec ses prédécesseurs, pour ce qui concerne le rôle de ces nouvelles réalités dans la vie de l’Eglise. Le Saint-Père avait connu les mouvements ecclésiaux quand il était encore archevêque de Buenos Aires, tissant avec beaucoup d’entre eux des liens très forts d’amitié qui durent encore. Peu de mois avant de participer au conclave, il avait été nommé assistant spirituel du Renouveau charismatique de son pays par la Conférence épiscopale d’Argentine. Elu Souverain Pontife, il a continué sur la même voie pastorale de grande ouverture face à la réalité. Au grand rassemblement des mouvements ecclésiaux et des laïcs réunis sur la place Saint-Pierre pour la célébration de l’Année de la Foi il a dit avec une grande émotion : « Dans la variété des charismes, nous avons expérimenté la beauté de l’unité, d’être une seule chose. Ceci opère de l’Esprit Saint, qui crée toujours le renouvellement de l’unité de l’Eglise … Vous êtes un don et une richesse de l’Eglise ! Ainsi êtes vous ! » Au cours de ces mois de pontificat, le pape François a reçu différents mouvements ecclésiaux et des communautés nouvelles et, à chaque occasion, sa paternelle sollicitude n’a pas manqué à l’occasion de leurs rencontres, offrant de précieux conseils pratiques dans l’objectif de promouvoir et de favoriser la croissance de leur esprit missionnaire.

Voilà le vaste contexte ecclésial dans lequel s’insère le Troisième congrès mondial des mouvements ecclésiaux et des nouvelles communautés, que nous voulons présenter brièvement. N’oublions pas que ces congrès ont désormais leur histoire et indiquent – comme des pierres milliaires – les étapes de croissance des mouvements et des nouvelles communautés vers la « maturité ecclésiale », tellement souhaitée par saint Jean-Paul II. Cela vaut la peine de rappeler que le premier congrès s’est tenu à Rome en 1998 et qu’il a vu la participation des représentants d’une cinquantaine de mouvements et de nouvelles communautés; il a eu pour thème : « Les mouvements ecclésiaux : communion et mission au seuil du troisième millénaire ». Le second congrès s’est déroulé à Rocca di Papa en 2006 sur le thème : « La beauté d’être chrétien et la joie de le communiquer ». Le nombre des mouvements présents à cet événement avait doublé : ils étaient une centaine … Entretemps les congrès ont eu leur point culminant lors d’un grand rassemblement place Saint-Pierre, présidé le premier par saint Jean-Paul II et le second par Benoît XVI.

Maintenant nous vivrons le troisième congrès mondial des mouvements et des nouvelles communautés. Lui aussi se tiendra à Rome, au Collège pontifical Maria Mater Ecclesiae du 20 au 22 novembre de cette année. Il s’agit d’un important événement ecclésial, organisé par le Conseil pontifical pour les laïcs – c’est à dire du dicastère auquel le Saint-Père à confié le travail de suivre les nouvelles réalités ecclésiales. Lors de la préparation de ce congrès, nous avons cherché à entraîner ces mêmes mouvements, en les convoquant périodiquement pour des consultations. Tout de suite, ils ont manifesté un grand intérêt pour ce nouvel événement et beaucoup ont exprimé le désir d’être présents. Cependant, les disponibilités de la logistique nous ont imposé des limites … Et ainsi, cette fois, le Congrès verra la participation de près de trois cent personnes – fondateurs, modérateurs généraux et délégués – en représentation d’une centaine de mouvements et de nouvelles communautés, tous de dimension internationale consolidée. Il faut avoir présent à l’esprit que le nombre réel des mouvements, y compris ceux de caractère diocésain et national, est beaucoup plus grand ! De nombreux pasteurs, évêques et prêtres, dont la présence est pour nous particulièrement significative, s’uniront à eux.

La nouveauté de ce congrès tient dans le fait que la grande rencontre avec le pape s’est déjà déroulé à la Pentecôte 2013, à l’occasion de la célébration de l’Année de la Foi, où ont été appelés les mouvements ecclésiaux et les autres organisations laïques. Tout de suite, nous avons vu dans ce rassemblement une partie intégrante de ce Congrès qui se tiendra bientôt, et nous avons fait notre miel des paroles que le saint Père François nous a offert à cette occasion.

Le thème du troisième congrès : « La joie de l’Evangile : une joie missionnaire … » exprime clairement comment l’Exhortation apostolique Evangelium gaudium doit éclairer nos travaux. Les mouvements ecclésiaux et les nouvelles communautés se sentent particulièrement interpellés par l’invitation du Saint Père à être de vrais protagonistes d’une nouvelle étape de la mission évangélisatrice de l’Eglise, marqué par la joie. Voilà le grand défi que le Pape François nous présente : « Nous récupérons et augmentons la ferveur, « la douce et réconfortante joie d’évangéliser, même quand on sème dans les larmes …. ce qui force le monde de notre temps … à recevoir la Bonne Nouvelle non pas d’évangélisateurs tristes et découragés, impatients et anxieux, mais de ministres de l’Evangile dont la vie irradie de ferveur, qui ont d’abord reçus en eux la joie du Christ ». » Le pape Bergoglio veut rallumer dans l’Eglise « la dynamique de l’exode et du don, du s
ortir de soi, du cheminement et de l’ensemencement toujours nouveau, toujours au-delà » et souhaite « une conversion pastorale et missionnaire, qui ne peut laisser les choses comme elles sont ». Il veut une Eglise « en sortie » vers les périphéries géographiques et existentielles de notre monde, une Eglise particulièrement attentive et proche de tous les pauvres, les malades et les exclus – produit amer de la « culture de la mise à l’écart » aujourd’hui dominante. C’est vraiment cela le grand défi fondamental que le peuple des mouvements veut accueillir pendant ce congrès mondial.

(c) Traduction de Zenit, Hugues de Warren

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Stanislas Rylko

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