Migrations: l'hospitalité, marque de fabrique de l'Eglise

Print Friendly, PDF & Email

Conseil pontifical pour les migrants

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

« L’hospitalité est la marque de fabrique de l’Eglise », a déclaré le cardinal Veglio en ouverture de la XXe session plénière du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, ce matin au Vatican.

Le cardinal Antonio Maria Veglio, président du dicastère, Mgr Joseph Kalathiparambil, secrétaire, et le P. Gabriele F. Bentoglio, sous-secrétaire, sont intervenus au cours des premiers travaux de la rencontre, qui a lieu du 22 au 24 mai 2013 sur le thème « La sollicitude pastorale de l’Eglise dans le contexte des migrations forcées » (22-24 mai).

Evoquant le phénomène de l’exil, qui touche au moins 100 millions de personnes dans le monde, le cardinal Veglio a dénoncé le trafic d’êtres humains « présent dans la plupart des pays, sous des formes très diverses ».

Pour l’Eglise, a-t-il souligné, « les causes profondes de ce trafic ne résident pas seulement dans la pauvreté et dans le chômage » : « la demande de main d’œuvre à bas coût, de produits à bas prix ou de “sexe exotique” sont aussi des causes ».

La protection du réfugié

Malgré les « progrès accomplis » sur ce terrain, le cardinal s’est inquiété de la « diminution de la solidarité » des pays industrialisés, qui « rend plus difficile le chemin des demandeurs d’asile », ce qui contribue « à la contrebande », a-t-il dénoncé.

La protection n’est pas une « simple concession » donnée au réfugié, a-t-il poursuivi, car « le réfugié est sujet de droits et de devoirs », droits « civils et politiques », mais aussi « économiques, sociaux, culturels et religieux ». Parmi ces droits, le cardinal a cité : la liberté de mouvement à l’intérieur du pays, la pratique de la religion et l’éducation religieuse, l’emploi et l’accès au logement.

Si ces droits ne sont pas respectés, les conséquences sont « dramatiques », a estimé le cardinal : en outre, les réfugiés deviennent « dépendants de l’assistance humanitaire pour les premières nécessités ».

En tout cela, l’Eglise de tout temps est active, car « l’hospitalité est la marque de fabrique de l’Eglise », a-t-il estimé, hospitalité qui s’est développée au fil du temps à travers les hôpitaux, les maisons d’accueil, les oeuvres de bienfaisance…

Le cardinal a ensuite égrené la liste des besoins selon les secteurs de l’émigration, pour lutter contre le trafic d’êtres humains. En voici quelques-uns : travailler sur la question de l’obligation de sauvetage en mer pour laquelle « les commandants sont parfois dans une situation difficile entre cette obligations et les graves conséquences économiques qu’elle comporte » ; encourager les aumôniers des aéroports à la sollicitude pastorale envers les résidents des centres de détention aéroportuaires ; réfléchir à la situation des Roms, souvent « apatrides, presqu’invisibles, privés de documents d’identité ».

Jésus-Christ dans l’étranger

« Vivre sans domicile est un obstacle à la stabilité et aux liens dans la vie des personnes », a fait observer le cardinal, soulignant que « gouvernants, ONG, tous ont le devoir de se sentir impliqués dans les questions qui touchent les personnes déracinées ».

L’Eglise surtout, a-t-il insisté, doit « mettre en pratique la solidarité » par « de nouvelles façons d’accueillir les immigrés, les demandeurs d’asile, les réfugiés… » afin de demeurer fidèle « à Jésus-Christ, étranger parmi nous ».

Mgr Kalathiparambil a fait quant à lui le point sur les avancées et les actions du dicastère depuis la dernière session plénière (2010).

Enfin, le P. Bentoglio a donné un compte-rendu, continent par continent, sur la situation des migrations et la sollicitude de l’Eglise à cet égard, d’après des rapports envoyés par des Conférences épiscopales du monde entier.

Il a souligné la nécessité d’une continuelle mise à jour à ce sujet : « le visage du monde continue à changer », a-t-il fait observer, rappelant aussi que ceux qui « vivent en condition de mobilité humaine », peuvent aussi être « protagonistes de l’annonce de l’Evangile au monde moderne ».

Share this Entry

Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel