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"Mieux vaut un dollar pour le développement qu'un dollar pour les armes nucléaires"

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Intervention de Mgr Bernardito Auza, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies à New-York, en marge de la 9e conférence de révision du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.

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« Un dollar dépensé pour le développement a beaucoup plus d’impact sur la paix mondiale et la sécurité qu’un dollar consacré aux programmes d’armes nucléaires », affirme Mgr Bernardito Auza, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies à New-York.

Mgr Auza est intervenu lors du congrès « De la dissuasion nucléaire au désarmement : l’évolution des perspectives catholiques », qui a eu lieu le 7 mai 2015, dans le cadre de la 9e conférence (27 avril-22 mai) de révision du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).

Malgré « les réductions substantielles des stocks d’armes nucléaires de la part de certains États », le Saint-Siège souligne « l’absence de progrès » quant au désarmement, qui était un engagement des parties signataires du TNP. Il note plutôt un « potentiel pour la prolifération des armes nucléaires ».

Mgr Auza rappelle que l’Église catholique s’est constamment prononcée pour l’abolition des armes nucléaires : de Pie XII au pape François, « le Saint-Siège a pris une position morale contre les armes nucléaires avant même leur création, a toujours appelé à leur suppression, et continue à travailler pour un monde, non seulement sans armes nucléaires, mais sans guerre ». En outre, « très tôt, l’Église catholique a toujours rejeté la dissuasion nucléaire » comme un outil efficace pour la paix.

L’archevêque développe certains éléments appuyant la nécessité du désarmement, notamment « l’illégitimité de l’utilisation des armes nucléaires vis-à-vis du droit international humanitaire », en raison « des conséquences incalculables » que cela provoquerait.

Il met en perspective « les graves menaces posées » par le terrorisme : « la perspective que des acteurs non étatiques puissent acquérir des armes nucléaires ne peut être contrée par le recours à la dissuasion nucléaire ».

Enfin, il insiste sur « le scandale de la pauvreté extrême » : « les investissements dans les forces militaires, y compris dans les armes nucléaires et les programmes de modernisation, détournent les ressources financières des besoins des pauvres ».

Pour le Saint-Siège, « un dollar dépensé pour le développement a beaucoup plus d’impact sur la paix mondiale et la sécurité qu’un dollar consacré aux programmes d’armes nucléaires ». Il dénonce « les sommes extravagantes dépensées pour les armes », qui « ne peuvent pas remédier aux misères qui affligent le monde d’aujourd’hui ».

« Il serait naïf de chercher à assurer la paix et la sécurité dans le monde par les armes nucléaires plutôt que par l’éradication de l’extrême pauvreté, en rendant les soins de santé et l’éducation accessible à tous, et en promouvant des sociétés pacifiques à travers le dialogue et la solidarité », ajoute Mgr Auza.

L’archevêque conclut en citant le message du pape à la Conférence sur l’impact humanitaire des armes nucléaires, organisée les 8 et 9 décembre 2014, à Vienne, en Autriche : « Je suis convaincu que le désir de paix et de fraternité, profondément enraciné dans le cœur humain, portera ses fruits de manière concrète pour assurer que les armes nucléaires soient interdites une fois pour toutes, au bénéfice de notre ‘maison commune’ ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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