Mgr Mamberti, premier cardinal corse depuis plus d'un siècle

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Au service de l’administration de la justice dans l’Église

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Mgr Mamberti, préfet du Tribunal suprême de la Signature Apostolique, sera le premier cardinal corse depuis plus d’un siècle. Il salue la « véritable proximité spirituelle » entre le peuple corse et le Vatican.

Mgr Dominique Mamberti, 62 ans, sera créé cardinal par le pape François lors du consistoire du 14 février 2015. Seul parmi les vingt nouveaux cardinaux à travailler au Saint-Siège, il évoque sa nomination et ses fonctions, dans un entretien accordé à RCF Corsica et retranscrit sur le site du diocèse d’Ajaccio.

« Ma nomination n’est pas une promotion »

« Ma nomination comme cardinal n’est pas une promotion, une dignité, mais avant tout la nomination dans le collège des cardinaux qui est chargé d’élire le pape et de le conseiller pour les questions d’importance majeure dans le gouvernement de l’Église », souligne-t-il.

Le cardinal désigné a pris ses fonctions de préfet du Tribunal suprême de la Signature Apostolique en janvier. Il explique le rôle de ce tribunal « préposé à l’administration de la justice dans l’Église », avec « des compétences juridictionnelles, un peu comme la Cour de cassation du Saint-Siège ».

Le Tribunal « doit trancher les contentieux administratifs, c’est à dire les recours contre des décrets des congrégations romaines ». Mais il exerce aussi une « vigilance sur les tribunaux ecclésiastiques du monde entier ».

Il s’agit d’assurer « une bonne administration de la justice dans l’Église, partout dans le monde » : « Les tribunaux des diocèses ou régions apostoliques envoient chaque année une relation à la Signature apostolique avec les statistiques de leurs jugements et la description de leurs travaux. »

Trente ans au service de la diplomatie vaticane

Mgr Mamberti évoque également son expérience « de plus de trente ans dans le service diplomatique du Saint-Siège » : avant d’être nommé à la Signature apostolique, il était Secrétaire pour les relations avec les États (2006-2014).

« Je quitte ce domaine avec une certaine nostalgie, surtout pour les personnes que j’ai rencontrées et avec lesquelles j’ai travaillé », confie-t-il en rendant hommage à l’équipe « extraordinaire à la fois par sa compétence et son dévouement » travaillant à la Secrétairerie d’État.

« Cela a été une très grande grâce de pouvoir exercer ce service, c’est à dire de connaître et d’être au service des Églises dans le monde entier. Et de pouvoir ainsi être témoin de la diversité et de la richesse spirituelle de toutes les communautés chrétiennes dans le monde comme de leur unité dans la communion », ajoute-t-il.

Les liens de Mgr Mamberti avec la Corse

Originaire de Vico, Mgr Mamberti se dit « fier d’être le premier cardinal corse depuis plus d’un siècle » : déjà, son titre « d’archevêque titulaire de Sagone » – ancien diocèse corse – recréé pour lui par le pape Jean-Paul était « une façon de maintenir un lien spirituel avec la Corse ».

« Les racines sont fondamentales pour toute personne et cela compte beaucoup pour les Corses », note-t-il : « Le village de Vico est aussi un élément important en raison du nombre de prêtres qui sont issus de la région tout comme de trois évêques récents qui en viennent, Mgr Arrighi, Mgr Zevaco et moi-même. Le supérieur général des oblats de Marie Immaculée m’a récemment envoyé un livre sur le Père Albini et je crois que les fruits spirituels de ce dernier au couvent de Vico se sont aussi manifestés par ces vocations et par la vie chrétienne dans le canton ».

L’archevêque fait état de « liens historiques documentés entre la Corse et le Saint-Siège », qui se sont développés « en raison de la proximité géographique » mais aussi d’une « véritable proximité spirituelle » : « J’ai toujours été frappé de la dévotion des Corses envers le pape. »

Il salue au sein du peuple corse « un riche patrimoine spirituel, surtout de religiosité populaire » : « Mais pour être vraie, la foi doit être intériorisée et vécue. Et cela, chaque génération, chaque personne est appelée à le faire pour son propre compte, puisant dans ce riche héritage et le mettant en pratique jour après jour. Cela nous appelle nous chrétiens à être davantage cohérents », conclut-t-il.

Synthèse de Zenit, Anne Kurian

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ZENIT Staff

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