Mgr Kurt Koch, dialogue et oecuménisme

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L’archevêque suisse prend la direction du dicastère pour l’unité des chrétiens

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ROME, Mardi 20 juillet 2010 (ZENIT.org) – Passionné d’œcuménisme, Mgr Kurt Koch est entré le 1er juillet dans sa nouvelle charge de président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens.

Il quitte ainsi le diocèse suisse de Bâle, dont il a été l’évêque pendant 15 ans, pour succéder à l’Allemand Walter Kasper, qui dirigeait le dicastère depuis 1999. ZENIT l’a interrogé sur son expérience et sur les défis qu’il devra relever.

ZENIT : Comment avez-vous accueilli votre nomination à la tête du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens ?

Mgr Kurt Koch : C’est pour moi un grand honneur. Le Saint-Père m’a confié en février, lors d’une audience privée, son désir de me voir diriger ce dicastère. C’est pour moi une grande joie car, en Suisse, les protestants étant très proches, je porte depuis toujours l’oecuménisme dans mon cœur. Et je m’intéresse également beaucoup aux Eglises orthodoxes.

Quels sont les principaux défis de ce dicastère ?

Dans un premier temps, il est nécessaire d’observer tout ce qui s’y passe. J’étais membre de ce Conseil depuis 2002, impliqué également dans le dialogue avec les orthodoxes. Je tiens tout d’abord à parler avec tous les collaborateurs, et en novembre nous aurons la première assemblée plénière. Le premier défi consiste à bien préparer cette réunion pour avoir une idée générale de l’oecuménisme et voir comment on peut procéder.

Quelle a été votre expérience comme évêque de Bâle, surtout en ce qui concerne l’œcuménisme ?

Les Eglises et les communautés ecclésiales nées de la Réforme en Suisse sont un cas spécial. Le grand défi est le dialogue œcuménique entre catholiques et orthodoxes. Nous avons un même fondement de foi mais une grande diversité de culture, tandis que dans les Eglises de la Réforme, il n’y a pas de fondement de foi aussi commun, mais il y a une culture commune. Avec eux, il y a une autre façon de faire de l’œcuménisme, qui n’est pas toujours facile.

Et votre expérience en tant que président de la conférence épiscopale suisse ?

J’ai été 9 ans vice-président et 3 ans président. C’était un bon travail. En tant que président, j’ai beaucoup tourné mon regard vers l’Eglise en Europe, mais le travail dans le diocèse continuait, si bien qu’il fallait relever les points communs, ce qui n’était pas toujours facile.

Quel est le rôle de la commission pour le dialogue avec le judaïsme ?

Concernant les rapports entre catholiques et juifs dans ce Conseil de relations religieuses, le cardinal Kasper a beaucoup fait pour améliorer et approfondir le dialogue. Dans ces relations, il est très important de se connaître et d’approfondir les dimensions religieuses. Ce ne sont pas les relations politiques qui sont prioritaires mais les relations religieuses. Les visites du Saint-Père à la synagogue de Cologne, New York, Rome, sont des signes très importants.

Comment voyez-vous les efforts accomplis par Benoît XVI dans les rapports avec les chrétiens d’autres confessions ?

Je pense que le Saint-Père a fait beaucoup. Dans sa première homélie, après son élection, il a dit ouvertement que l’œcuménisme est un défi qui vient de Jésus Christ et que le dialogue trouve son fondement dans les documents du Concile Vatican II. Surtout dans ses voyages pastoraux, il y a toujours une partie consacrée à l’œcuménisme. Prenons par exemple son voyage en Angleterre de septembre. Il ne sera pas facile car la situation des anglicans n’est pas simple (…). Le Saint-Père m’a demandé de faire ce travail et a beaucoup insisté sur le fait qu’il veut un évêque qui connaît les Eglises de la réforme non pas à partir des livres seulement, mais sur la base d’une expérience. Ceci montre à quel point les Eglises de la réforme sont importantes pour le Saint-Père. Comme professeur il a beaucoup travaillé en ce sens.

Quels fruits ces dialogues ont-ils apporté ?

Il est toujours difficile de voir les fruits, car l’oecuménisme se fonde sur la spiritualité. Les hommes ne peuvent faire l’unité, qui est un don de l’Esprit Saint. On peut approfondir le dialogue d’amour favorisé par le Saint-Père durant ses rencontres.

Comment faut-il selon vous affronter le défi des sectes religieuses ?

En premier lieu, l’Eglise doit se demander pourquoi les gens se tournent vers les sectes. Pourquoi ne viennent-ils pas chez nous ? Je sais que la Congrégation pour la doctrine de la foi a fait des pas importants avec les évêques dans le traitement de cette question, et je pense que l’on peut continuer et approfondir ce qui a été bien commencé.

Propos recueillis par Carmen Elena Villa

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ZENIT Staff

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