Mgr Hamao évoque le "rêve de Jean-Paul II": L´unité de la famille humaine

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Présentation du Message pour la Journée du Migrant et du Réfugié

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CITE DU VATICAN, Jeudi 18 octobre 2001 (ZENIT.org) – Lors de la présentation du Message de Jean-Paul II pour la Journée mondiale 2002 du Migrant et du Réfugié, Mgr Hamao a évoqué le « rêve de Jean-Paul II »: les Nations du monde réunies en une seule famille humaine. Les migrations en sont une manifestation, explique en substance Mgr Hamao: « Oui, que le voulions ou pas, que nous le sachions ou pas, tous les hommes de la terre sont en marche vers l´unité ». Il conclut: « Il est de notre intérêt de collaborer avec Lui pour être artisans de l´unité de la famille humaine »!

Le message de Jean-Paul II a été présenté aujourd´hui en la salle de presse du Saint-Siège, par Mgr Stephen Fumio Hamao, Japonais, ancien évêque de Yokohama, et actuellement président du conseil pontifical pour la Pastorale des Migrants et Personnes en déplacement. Mgr Hamao cite plusieurs fois (entre guillemets) le discours de Jean-Paul II aux Peuples du Kazakhstan, du 22 Septembre 2001.

Les flux migratoires dans le monde
Mgr Hamao évoquait tout d´abord la place des immigrés et des réfugiés dans les préoccupations du synode des évêques. « Au cours de la session de la Xe assemblée générale ordinaire du synode des évêques, actuellement en cours, les pères du synode n´ont pas manqué de rappeler le drame des migrants et des réfugiés parmi les plus pressantes préoccupations de l´Eglise d´aujourd´hui, affirmait Mgr Hamao. De tels flux entre les Nations et les continents mettent inévitablement ensemble des personnes de cultures et de religions différentes. Parmi les sujets abordés par les pères du synode, figure en effet le dialogue interreligieux considéré comme un facteur important dans la vie de l´Eglise d´aujourd´hui. Voici donc le thème de cette 88e Journée mondiale du Migrant et du Réfugié: « Migrations et dialogue interreligieux ». »

L´actualité
Une préoccupation d´autant plus forte avec l´actualité que Mgr Hamao évoquait en ces termes: « A un peu plus d´un mois des tragiques événements de New York et de Washington, on peut se demander si le thème choisi n´est pas un peu hasardeux. Parler de migrations, justement alors que de nombreuses Nations sont en train de revoir leur loi à ce sujet, peut-être en réévaluant le poids à donner à la religion professée par les immigrés et réfugiés potentiels, et que sont en train de se renforcer les mesures de contrôle aux frontières pour enlever aux terroristes la possibilité de s´introduire sur le territoire national, cela peut sembler mettre le couteau dans la plaie ».

Et de répondre à cette objection: « Et pourtant, il me semble que le thème du Message pontifical pour la Journée 2002 est d´autant plus actuel, justement parce qu´il donne une réponse à la demande de paix qui fleurit aujourd´hui sur les lèvres dans les cœurs de personnes innocentes, qui ne désirent rien d´autre que d´être laissées libres de vivre une vie digne de personnes humaines, de filles d´un unique Père, Dieu, et comme frères et sœurs entre elles ».

Une « grande vision »
C´est ainsi que Mgr Hamao en est venu à mentionner le « rêve » de Jean-Paul II. « Dans son message aux participants de la XVe rencontre internationale de prière pour la Paix, qui a eu lieu à Barcelone, du 2 au 4 septembre dernier, le Saint-Père fait référence à un de ses rêves: « le rêve de l´unité de la famille humaine ». De cette unité, le pape voulait un signe, c´est pourquoi, en octobre 1986, il a invité à Assise les chrétiens des différents Eglises et les responsables des grandes religions mondiales. « J´avais sous les yeux, écrit Jean-Paul II, une grande vision: tous les peuples du monde en route depuis différents points du globe pour se réunir auprès du Dieu unique comme une seule famille ».

Les migrations, aujourd´hui
Mgr Hamao faisait alors le lien avec le thème du message: « Mesdames et Messieurs, cette vision n´est-elle pas l´image des migrations qui sont en train de se faire maintenant dans le monde entier? Il n´y a pas un continent qui puisse se dire exempt du phénomène migratoire. Chaque pays est une terre d´origine ou une terre d´arrivée pour les immigrés et souvent, elle est à la fois l´une et l´autre de façon contemporaine ».

Dieu présent dans l´histoire
« Mais sont-ils en chemin pour se rassembler autour du Dieu unique comme une seule famille? » interroge Mgr Hamao. Il répond: « En dépit de ce que l´on observe, en dépit des événements qui semblent dire le contraire, je dois répondre affirmativement à cette question. Oui, que le voulions ou pas, que nous le sachions ou pas, tous les hommes de la terre sont en marche vers l´unité. Et ceci parce que le dessein de Dieu sur le genre humain est unitaire. Comme l´affirme la Constitution dogmatique Lumen Gentium (LG), Dieu « au commencement a créé la nature humaine une, et a voulu à la fin rassembler ses enfants qui étaient dispersés ». Dieu n´a jamais cessé d´être présent dans l´histoire, en dépit des pages tristes qui y sont écrites. Il est le Seigneur de l´histoire, et tôt ou tard, avec nous ou sans nous, il accomplira son dessein d´amour sur l´humanité. Par conséquent, il est de notre intérêt de collaborer avec Lui pour être artisans de l´unité de la famille humaine ».

Abattre les barrières de la méfiance
Or, des défis attendent l´humanité sur ce chemin de l´unité, continue Mgr Hamao: « Le chemin vers l´unité comporte inévitablement des défis, puisqu´elle conduit les différents peuples « dans un monde à l´intérieur duquel ils sont appelés à vivre ensemble, les uns à côté des autres, hommes et femmes de cultures et de religions diverses ». Dans son Message pour la Journée mondiale du Migrant et du Réfugié de 2002, le Saint-Père offre quelques indications pour que l´on puisse réaliser une telle coexistence dans la paix. Il affirme: « Pour qu´une telle coexistence se développe de façon pacifique, il est indispensable que tombent, entre les personnes appartenant aux différentes religions, les barrières de la méfiance, des préjugés, et des peurs, hélas encore existantes. (…) Le dialogue est la voie maîtresse à emprunter et c´est sur cette route que l´Eglise invite à marcher pour passer de la méfiance au respect, du refus à l´accueil ». En effet, on a besoin de dialogue et de tolérance réciproque à l´intérieur de chaque pays entre ceux qui professent la religion de la majorité et ceux qui appartiennent aux minorités, constituées fréquemment par des immigrés qui suivent des religions différentes. Cela vaut pour les pays à majorité chrétienne comme pour ceux dont la majorité est de religion juive ou musulmane, hindoue ou bouddhiste, ou cherche le Dieu caché ».

L´indispensable liberté religieuse
Mais de quel dialogue s´agit-il? Mgr Hamao précise: « Le vrai dialogue s´instaure entre des personnes qui cherchent la vérité « d´une manière qui répond à la dignité de la personne humaine et à sa nature sociale: et c´est-à-dire avec une recherche conduite librement », avec la possibilité d´exposer aux autres la vérité qu´ils retiennent avoir découverte. Une fois reconnue, la vérité exige l´adhésion personnelle à qui la découvre. Les convictions « conservées dans le sanctuaire le plus intime de la personne » affirme Jean-Paul II, s´expriment dans la liberté religieuse. Le pape invite donc à reconnaître un tel droit. Le document conciliaire Dignitatis Humanae déclare en effet: « On fait injure à la personne humaine et à l´ordre même établi par Dieu pour les êtres humains, si on leur nie le libre exercice de la religion dans la société, une fois respecté l´ordre public informé par la justice ». Une telle affirmation reste valide en quelque lieu que se trouve la personne, qu´elle soit migrante ou autochtone ».

Coexistence pacifique et constructive
Mais quel est le lieu de ce dialogue? Pour Mgr Hamao, « la recherche de la vérit
é et le dialogue qui s´ensuit ne se réalisent pas seulement dans la seule recherche théologique, mais surtout, dans la vie quotidienne, et pas tant à travers des événements qui fascinent les moyens de communications sociales, mais dans les petits gestes d´amitié, de solidarité, et de fraternité. « Lorsqu´à l´intérieur d´une communauté civile, les citoyens savent s´accepter dans leurs convictions religieuses respectives, il est plus facile que s´affirme parmi eux (…) une entente sur les valeurs de fond d´une coexistence pacifique et constructive. On se sent en effet rapprochés par la conscience d´être des frères, parce qu´enfants d´un même Dieu, créateur de l´univers ».

Le Nom du Dieu unique deviendra un Nom de paix
Et lorsque l´on se reconnaît en tant que frères et que l´on s´aime comme les enfants du même Père qui est Amour, naît l´espérance « d´éloigner le spectre des guerres de religion qui ont marqué de sang tant de périodes de l´histoire de l´humanité », souvent cause de douloureuses migrations forcées. Surgit la certitude que le Nom du Dieu unique deviendra « toujours davantage un Nom de paix et un impératif de paix », cette paix que Jésus a dite sienne: « Je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix. Non comme le monde la donne, je vous la donne » (Jn 14, 27).

Les immigrés et les réfugiés qui frappent à nos portes
C´est sur une note d´actualité que terminait Mgr Hamao: « La paix terrestre en effet « est à l´image et un effet de la paix du Christ (…). Par sa Croix, il a réconcilié tous les hommes avec Dieu, et en rétablissant l´unité de tous en un seul peuple, et en un seul corps, il a tué dans sa chair la haine, et dans la gloire de sa résurrection, il a répandu l´Esprit d´amour dans le cœur des hommes ». En ce moment historique, nous sentons plus que jamais le besoin que cet amour règne entre tous les êtres humains, et que ce soit le même amour qui nous anime et qui nous pousse vers le dialogue interreligieux, de façon particulière celui qui nous entamons avec les immigrés et les réfugiés qui frappent à nos portes ».

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ZENIT Staff

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