Mère Théodore Guérin trouvait le calme dans le Cœur de Jésus

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Biographie

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ROME, Dimanche 15 octobre 2006 (ZENIT.org) – « Quelle force l’âme tire de la prière! Quel calme divin elle trouve dans le coeur de Jésus. Mais quel confort peut-il exister pour ceux qui ne prient pas? ». Ces mots, écrits par la Mère Théodore Guérin (1798 – 1856) après avoir survécu un gros orage en mer, représentent peut-être l’un des meilleurs exemples de sa vie et de son ministère, indique cette biographie publiée par le site Internet du Vatican.

Mère Théodore tira littéralement sa force de la prière, de conversations avec Dieu, avec Jésus et avec la Sainte Vierge. Tout au long de sa vie, elle encourageait la prière alors qu’elle cherchait à partager l’amour de Dieu avec tous les gens qu’elle rencontrait.

Mère Théodore, Anne-Thérèse Guérin, naquit le 2 octobre 1798 dans le village d’Étables en France. Sa dévotion envers Dieu et envers l’Église catholique naquit à un très jeune âge. Elle fut autorisée à faire sa première communion à l’âge de dix ans et annonça alors au curé qu’un jour elle entrerait au couvent.

En tant qu’enfant, Anne-Thérèse recherchait souvent la solitude le long du rivage rocheux de son village, où elle consacrait de nombreuses heures à la méditation, la réflexion et la prière. Elle fut instruite par sa mère, Isabelle Guérin, qui concentra ses leçons sur la religion et les Saintes Écritures, renforçant ainsi l’amour de l’enfant envers Dieu. Le père d’Anne-Thérèse, Laurent, qui servait dans l’armée de Napoléon, était loin de chez lui pendant des années à la fois. Lorsqu’Anne-Thérèse avait 15 ans, son père fut assassiné par des bandits sur son voyage de retour pour retrouver sa famille. La perte de son mari détruisit presque Isabelle, et pendant de longues années, Anne-Thérèse pritla responsabilité de s’occuper de sa mère et de sa petite soeur, ainsi que de la maison et du jardin de la famille.

À travers ces longues années de privations et de sacrifices, en fait pendant toute sa vie, la foi de la Mère Théodore en Dieu ne vacilla ou ne déclina jamais. Elle savaitdans les profondeurs de son âme que Dieu était avec elle et serait son compagnon pour l’éternité.

Anne-Thérèse avaitpresque 25 ans lorsqu’elle entra au Couvent des Soeurs de la Providence à Ruillé-sur-Loir, une communauté de religieuses récemment établie servant Dieu en enseignant les enfants eten soignant les pauvres, les malades et les mourants.

Alors qu’elle enseignaitet s’occupaitdes malades en France, on demanda à la Mère Théodore, qu’on n’appelaitalors que Soeur St Théodore, de guider un petit groupe missionnaire de Soeurs de la Providence aux États-Unis, pour établir un couvent, ouvrir des écoles etpart ager l’amour de Dieu avec les pionniers du diocèse de Vincennes dans l’état d’Indiana. De nature humble et se sentant indigne de la tâche, la Mère Théodore ne pouvait pas s’imaginer apte à une telle mission. Elle était de santé fragile. Lors de son noviciat chez les Soeurs de la Providence, elle tomba gravement malade. Les remèdes guérirent le mal mais affectèrent sévèrement son système digestif; pendant le reste de sa vie, elle ne put se nourrir que d’aliments mous et de liquides sans saveur. Son état physique ajoutait à ses doutes sur l’acceptation de cette mission. Néanmoins, après de nombreuses heures de prière et de longues consultations avec ses supérieurs, elle accepta finalement la mission, craignant que sinon, personne ne s’aventurerait dans la nature pour partager l’amour de Dieu.

Munies de pas beaucoup plus que leur désir ardent de se soumettre au service de Dieu, Mère Théodore et les cinq Soeurs de la Providence qui l’accompagnaient arrivèrent au but de leur mission à Saint-Mary-of-the-Woods en Indiana le soir du 22 octobre 1840, et s’empressèrent immédiatement de gravir le chemin étroit et boueux qui menait à la minuscule cabane en rondins servant de chapelle. Elles s’agenouillèrent en prière devant le Saint Sacrement pour remercier Dieu de leur avoir permis d’achever leur voyage et demander sa bénédiction pour leur nouvelle mission.

C’est là, sur cette terre en pente, coupée dans le ravin, entourée de forêt dense que la Mère Théodore allait établir un couvent, une école et un patrimoine d’amour, de compassion et de justice qui continue de nos jours.

À travers des années de chagrin et des années de paix, la Mère Théodore se fia à la providence divine età sa propre ingéniosité et foi pour conseils et direct ion. Elle encouragea les Soeurs de la Providence à « s’en remettre aux mains de la providence ». Dans ses lettres à la France, elle déclarait, «Mais notre espoir se trouve dans la providence de Dieu, qui nous a protégées jusqu’à maintenant et qui fournira à nos besoins futurs d’une façon ou d’une autre ».

En automne 1840, la mission de Saint-Mary-of-the-Woods ne consistait qu’en une minuscule chapelle en rondins qui servait également d’habitation au curé, flanquée d’une petite ferme où vivaientla Mère Théodore, les soeurs de France et plusieurs postulantes. Pendant ce premier hiver, des vents violents venant du nord firent trembler la petite ferme. Les soeurs avaient souvent froid et faim. Mais elles transformèrent un porche en chapelle et étaient réconfortées par la présence du Saint Sacrement dans l’humble couvent. La Mère Théodore disait, «Avec Jésus à nos côtés, que pouvons-nous craindre? ».

Pendant les premières années à Saint-Mary-of-the-Woods, la Mère Théodore dut faire face à de nombreux obstacles: des préjudices anti-catholiques, et particulièrement contre des femmes religieuses catholiques; des trahisons; des malentendus; la séparation de la congrégation d’Indiana de celle de Ruillé; un incendie dévastateur qui détruisit toute une récolte laissant les soeurs pauvres et affamées; etde fréquentes maladies graves. Elle persévéra envers et contre tout, ne désirant qu’une chose, «Qu’en tout et partout, la volonté de Dieu soit accomplie ». Dans sa correspondance à ses amis, la Mère Théodore reconnaissait ses tribulations. Elle écrivit: «Si cette pauvre petite communauté s’établit un jour, ce sera sur la Croix; et c’est ce qui me donne confiance et me fait espérer, souvent contre tout espoir ».

Moins d’un an après son arrivée à Saint-Mary-of-the-Woods, la Mère Théodore ouvrit la première école de la congrégation, et en 1842, établit des écoles à Jasper, Indiana et St Francisville, Illinois. Au moment de sa mort, le 14 mai 1856, la Mère Théodore avait ouvert des écoles dans plusieurs villes d’Indiana, et la congrégation des Soeurs de la Providence était forte, viable et respectée. La Mère Théodore attribuait toujours la croissance et le succès des Soeurs de la Providence à la bonne volonté de Dieu et de Marie, Mère du Seigneur, à qui elle dédia le ministère de Saint-Mary-of-the-Woods.

La sainteté de la Mère Théodore était évidente pour tous ceux qui la connaissaient, dont beaucoup d’entre eux la décrivaient comme une « sainte ». Elle possédait la capacité de tirer le meilleur des êtres, de leur permettre d’atteindre plus qu’ils ne croyaient possible. L’amour de la Mère Théodore était l’une de ses caractéristiques principales. Elle aimait Dieu, les êtres que Dieu avait créé, les Soeurs de la Providence, l’Église catholique et ses supérieurs. Elle n’excluait personne de son ministère ou de ses prières car elle avait dédié sa vie à aider les gens à connaître Dieu et à vivre une meilleure existence.

Mère Théodore savait que seule, elle ne pouvait rien accomplir, mais qu’avec l’aide de Dieu, tout était possible. Elle acceptait les difficultés, les ennuis et les injustices envers elle comme faisant partie de sa vie. Au milieu des persécutio
ns, Mère Théodore demeura entièrement et fidèlement consacrée à Dieu.

La Mère Théodore mourut seize ans après son arrivée à Saint-Mary-of-the-Woods. Durant ces années fugaces, elle toucha d’innombrables vies, et continue à le faire de nos jours.

Le don qu’elle offre aux générations qui se succèdent est sa vie en tant que modèle de sainteté, vertu, amour et foi.

© Vatican.va

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ZENIT Staff

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