CITE DU VATICAN, Jeudi 23 mai 2002 (ZENIT.org) – Les évêques de France invitent l´opinion publique française à « manifester par tous les moyens possible sa solidarité avec Madagascar » et la France à agir dans le cadre de la communauté internationale « pour le dépassement de la crise ».
Les évêques de France lancent ce signal d´alarme devant la gravité de la situation à Madagascar dans une lettre adressée au cardinal Armand Gaëtan Razafindratandra en date du 16 mai. Les évêques français entendent ainsi répondre à l´appel lancé par les Eglises de Madagascar.
« L´histoire a tissé entre nos deux nations des liens que l´on ne peut oublier. Les relations entre nos Eglises sont également fortes », rappellent les évêques.
« Nous souhaitons que la France s´engage, écrivent les évêques, en collaboration avec les instances internationales concernées comme l´Union Européenne, l´OUA et l´ONU, ´et dans le respect des la nation malgache, à favoriser toute mesure visant à un dépassement positif de la crise tant sur le plan politique qu´économique et humanitaire, et cela au nom même de la dignité des personnes ».
A l´opinion publique française, les évêques demandent d´être « attentive à manifester par tous les moyens possible sa solidarité avec Madagascar ».
Aux responsables de Madagascar, les évêques recommandent de s´efforcer « par la négociation et dans la non-violence, de trouver des solutions rapides et justes qui permettront une issue de la crise pour el bien du peuple tout entier, remplissant ainsi ce à quoi ils sont appelés: servir leur pays et tous les habitants.
Les évêques déplorent en effet que l´île « s´enfonce dans une crise particulièrement grave, commencée à la mi-décembre avec le premier tour des élections présidentielles ». « Depuis le début des événements, écrivent les évêques français au cardinal malgache, des dizaines de personnes, civiles ou militaires, ont perdu la vie. La situation de la population devient dramatique dans la capitale soumise à un sévère blocus économique comme dans les provinces, où sévissent aussi en certaines régions l´arbitraire et la chasse aux opposants, laissant penser que des fils de votre terre se seraient pas des Malgaches à part entière ».
Les évêques dénoncent le sort qui frappe les plus pauvres en ces termes: « Ce sont surtout les plus défavorisés d´Antananarivo et de l´ensemble du pays qui subissent le plus durement les restrictions concernant les produits de première nécessité, le renchérissement du coût de la vie, l´absence de transport en commun, le chômage et la pénurie de médicaments dans les hôpitaux. La plupart des 100 000 salariés des entreprises franches sont mis au chômage technique ou licenciés. les barrages sur les routes et la destruction des ponts sont une atteinte grave à la circulation des personnes et des biens ».
« L´économie malgache, qui bénéficiait d´une légère reprise, est atteinte en profondeur et de façon durable », constatent les évêques.
La lettre, dans laquelle les évêques redisent aux chrétiens et à tous les habitants de Madagascar leur « communion » et leur « solidarité » et leur « soutien fraternel » est signée par les membres du conseil permanent de la conférence des évêques de France, Mgr Jean-Pierre RICARD, président de la Conférence des évêques de France (Bordeaux), Mgr Georges PONTIER, vice-président de la Conférence des évêques de France (La Rochelle), le Card. Jean-Marie LUSTIGER (Paris), Mgr Bernard-Nicolas AUBERTIN (Chartres), Mgr Yves PATENOTRE (Saint-Claude), Mgr François-Xavier LOIZEAU (Digne), Mgr Louis DUFAUX (Grenoble), Mgr Michel POLLIEN (auxiliaire, Paris), Mgr Georges SOUBRIER (Nantes), Mgr Bernard HOUSSET (Montauban), Mgr Albert ROUET (Poitiers), Mgr Guy THOMAZEAU (Beauvais).
