"Malades, soignants, familles et société face à la fin de vie. L’euthanasie, oui ou non ?"

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Colloque en France, à Paray le Monial

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CITE DU VATICAN, Jeudi 18 novembre 2004 (ZENIT.org) – Le 3ème colloque international de bioéthique s’est réuni à Paray le Monial du 11 au 14 novembre 2004 sur le thème « Malades, soignants, familles et société face à la fin de vie. L’euthanasie, oui ou non ? ».

Organisé à l’initiative de la Communauté de l’Emmanuel, ce colloque a rassemblé plusieurs centaines de personnes. Il a bénéficié de la présence de compétences dans le domaine médical, paramédical, juridique, philosophique, politique, médiatique, associatif et théologique.

Le contexte législatif français actuel et notamment la discussion prochaine au Parlement de la proposition de loi Leonetti sur la fin de vie ont fait l’objet d’une réflexion particulière qui amène au commentaire suivant de la part des organisateurs du colloque :

– « Si les orientations majeures de cette proposition de loi apparaissent, à première vue, respectueuses de la personne humaine, un point de vigilance s’impose cependant lors des discussions qui auront lieu à l’Assemblée Nationale et au Sénat. En effet, le texte manque de précision notamment, en ce qui concerne le principe de proportion des soins.

– « Si l’acharnement thérapeutique se définit comme la poursuite de traitements disproportionnés par rapport au but espéré, il est bien évident que ce type de soins déraisonnables doit être interrompu si le patient ou ses représentants légaux en font la demande. Le médecin après discussion avec l’équipe soignante peut aussi les stopper quand il considère qu’ils n’ont plus de raison d’être.

– « A l’opposé, en cas de soins proportionnés à la situation, il n’y a aucune légitimité à interrompre la prise en charge. Il existe une seule exception à ce principe éthique : ce serait que le patient lui-même, et lui seul, de manière libre et éclairée, en demande l’interruption, malgré l’insistance de l’équipe soignante. Un tel refus de soins, qui s’oppose au devoir normal de se soigner, nécessite que la personne malade décharge les professionnels de santé de leur responsabilité à son égard ».

Le communiqué final insiste : « La précision de ces nuances semble importante à donner si l’on ne veut pas que des personnes gravement malades ou handicapées se voient injustement privées de soins légitimes (y compris de l’hydratation et de l’alimentation administrées par des voies artificielles, en l’absence de danger pour elles) dans le but de provoquer leur décès par décision arbitraire de l’équipe soignante ou de l’entourage ».

A l’issue de ce colloque, indiquent encore les organisateurs, « le respect de la vie humaine jusqu’à sa fin naturelle apparaît comme la meilleure réponse à offrir compte tenu de la dignité inaliénable de la personne humaine. Ceci suppose un soulagement approprié de la souffrance dans ses multiples composantes : physique, psychique, sociale et spirituelle. A cet égard, la démarche d’accompagnement et de soins palliatifs ne peut qu’être encouragée ».

Le colloque a rassemblé entre 350 et 450 personnes selon les moments, dont une centaine de médecins, plus d’une centaine de soignants paramédicaux, des représentants d’associations, des juristes, des personnalités politiques, des aumôniers d’hôpitaux, des philosophes, des théologiens, des bénévoles d’associations de soins palliatifs, ainsi que des personnes venant à titre personnel ou des familles.

Parmi les intervenants figuraient :
Bernard Sellier, sénateur de l’Aveyron : « Sur la pente de l’euthanasie ? »
Jacques Ricot, professeur agrégé de philosophie : « Euthanasie et dignité humaine »
Jean-Marie Gomas, médecin de soins palliatifs : « Peut-on soulager toutes les souffrances ? »
Chantal Habert, médecin de soins palliatifs : « Comment réagir face aux demandes de mort des malades ? »
Jean Paillot, juriste : « Faut-il légiférer sur la question de l’euthanasie ? »
Xavier Mirabel, médecin cancérologue : « L’Evangile de la vie »
Sœur Marie-Geneviève, Oblate de l’Eucharistie, infirmière en soins palliatifs : « l’accompagnement des mourants dans l’espérance chrétienne ».

Les ateliers ont porté sur la réanimation néo-natale, les personnes âgées dépendantes, les dérives éthiques dans le cadre professionnel, les critères de décision en réanimation adulte, la question de « mourir à domicile », les soins palliatifs, les aumôneries d’hôpitaux et l’accompagnement spirituel en fin de vie, la fin de vie des personnes handicapées, le rôle du psychologue face à la mort de l’enfant.

Pour la première fois cette année, des ateliers par profession ou domaine d’activité ont été organisés : médecins, infirmières, monde politique et médiatique, juristes, psychologues, aumônerie d’hôpitaux, familles, bénévoles de soins palliatifs.

Un 4e colloque est prévu l’an prochain à Paray le Monial durant le mois de novembre 2005.

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ZENIT Staff

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