« Ma disponibilité à placer ma personne au service de la communion des disciples du Christ »

Homélie de Jean-Paul II lors de l’imposition du pallium à 40 archevêques

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CITE DU VATICAN, Dimanche 29 juin 2003 (ZENIT.org) – « En tant qu’évêque de Rome et Successeur de Pierre, je renouvelle aujourd’hui, dans le cadre suggestif de cette fête ma pleine disponibilité à placer ma personne au service de la communion entre tous les disciples du Christ. Aidez-moi, très chers frères et soeurs, avec le soutien incessant de votre prière. Invoquez pour moi la céleste intercession de Marie, Mère de l’Eglise, et des saints apôtres Pierre et Paul. Que Dieu nous accorde d’accomplir la mission qu’il nous a confiée, en toute fidélité jusqu’au dernier jour, pour former, par le lien de la charité, un seul cœur et une seule âme (cf. Oraison après la Comunion). Amen! ».

C’est par ces paroles si fortes et émouvantes que Jean-Paul II concluait son homélie lors de la messe se la solennité de saint Pierre et saint Paul, qu’il a célébrée à 18 heures sur le parvis de la basilique vaticane.

Au cours de la célébration, le pape a en effet salué la délégation du patriarche œcuménique (cf. ci-dessus ZF03062905) et il a imposé le pallium à quarante archevêques métropolites du monde, dont cinq français (cf. ZF03062601), en signe de leur communion avec le Successeur de Pierre.

« »Le Seigneur a été proche et il m’a donné la force » (2 Tm 4,17). C’est ainsi que l’apôtre Paul décrit à Timothée l’expérience vécue durant son emprisonnement à Rome. Pourtant, ces paroles peuvent se référer à toute la mission de l’apôtre des païens, ainsi qu’à celle de Pierre. C’est ce qu’atteste, dans la liturgie d’aujourd’hui, le passage des Actes des Apôtres qui présente la prodigieuse libération de Pierre de la prison d’Hérode et d’une probable condamnation à mort », disait d’emblée Jean-Paul II.

« La première et la seconde lecture, commentait encore le pape, mettent donc en lumière le dessein providentiel de Dieu sur ces deux Apôtres. Ce sera le Seigneur qui portera lui-même leur mission à son accomplissement, ici, à Rome, justement, où ces deux élus donneront leur vie pour Lui, en fécondant l’Eglise par leur sang ».

Et de commenter cette autre parole de la liturgie : « “Et ils sont devenus les amis de Dieu » (Antienne d’ouverture). Amis de Dieu ! le terme « amis » est d’autant plus éloquent si nous pensons qu’il a été prononcé par Jésus lors de la Dernière Cène : « je ne vous appelle plus serviteurs – a-t-il dit – … mais je vous appelle amis parce que tout ce que j’ai entendu de mon Père je vous l’ai fait connaître  » Jn 15,15). »

« Pierre et Paul, continuait le pape, sont « amis de Dieu » à un titre particulier, parce qu’ils ont bu le calice du Seigneur. Jésus leur a changé le nom à tous les deux, au moment où il les a appelés à son service : à Simon, il a donné celui de Képhas, c’est-à-dire « Roc », d’où Pierre ; à Saul celui de Paul qui signifie « petit » (…) ».

« »Béni soit le Seigneur qui libère ses amis  » (Psaume responsorial). Si nous pensons à la vocation et à l’histoire personnelle des deux apôtres Pierre et Paul, nous remarquons comment la charge apostolique et missionnaire a été proportionnelle à la profondeur de leur conversion, Eprouvés par l’expérience amère de la misère humaine, ils ont été libérés par le seigneur . Grâce à l’humiliation du reniement, et aux larmes qui l’ont purifié intérieurement, Simon est devenu Pierre, c’est-à-dire le « rocher » : fortifié par la force de l’Esprit, il a par trois fois déclaré son amour à Jésus, recevant de lui le commandement de paître ses brebis (cf. Jn 21,15-17). L’expérience de Paul fut analogue : ce seigneur qu’il persécutait (cf. Ac 9,5), « l’a appelé par sa grâce » (Ga 1, 15), de façon fulgurante, sur la route de Damas. Il l’a ainsi libéré de ses préjugés, en le transformant radicalement et il a fait de lui « un instrument de choix » pour porter son nom devant tous les peuples (cf. Ac 9, 15. Ils sont ainsi vraiment devenus tous les deux des « amis du Seigneur ». »

Aux archevêques qui allaient recevoir le pallium, le pape disait alors : « Très chers et vénérés confrères, archevêques métropolites, venus ici pour recevoir le pallium, l’histoire personnelle de chacun est différente, mais vous avez tous été accueillis pas le Christ au nombre de ses « amis ». Au moment où je m’apprête à vous imposer ce signe liturgique traditionnel, que vous porterez lors des célébrations solennelles en signe de communion avec le Siège apostolique ; je vous invite à le considérer toujours comme un souvenir de la sublime amitié du Christ que nous avons l’honneur et la joie de partager. Au nom du Seigneur, devenez à votre tour des « amis » de ceux que Dieu vous a confiés ».

« Vos sièges épiscopaux se trouvent dans différents endroits de la terre: en imitant le Bon Pasteur, soyez vigilants et pleins de sollicitude pour chacune de vos communautés. Apportez-leur ma salutation cordiale, ainsi que l’assurance que le pape prie pour tous, et spécialement pour ceux qui sont soumis à de dures épreuves et rencontrent davantage de difficultés ».

« La joie de la fête d’aujourd’hui est rendu plus intense par la présence de la délégation envoyée cette année par Sa Sainteté Bartholomaios Ier, patriarche œcuménique. Elle est présidée par le vénéré frère archevêque d’Amérique, Démétrios. Bienvenus, chers et vénérés frères ! Je vous salue au nom du seigneur et je vous demande de transmettre mon accolade de paix au bien aimé frères dans le Christ le patriarche Bartholomaios. L’échange réciproque de délégations, pour la fête de saint André à Constantinople et pour celle des saints Pierre et Paul à Rome, est devenue, avec le temps, un signe éloquent de notre engagement visant à atteindre la pleine unité. Le Seigneur, qui connaît nos faiblesses et nos hésitations nous promet son aide pour surmonter les obstacles qui empêchent la concélébration de l’unique Eucharistie. C’est pour cela que, vénérés frères, vous accueillir et vous avoir à nos côtés lors de cette solennelle rencontre liturgique rend plus solide l’espérance et donne une forme concrète à cette aspiration qui nous pousse vers la pleine communion ».

Avant d’affirmer solennellement sa « disponibilité », comme nous le disons d’emblée, Jean-Paul II disait encore : « « Par différents dons ils ont édifié l’unique Eglise » (Préface). Cette affirmation, qui se réfère aux apôtres Pierre et Paul, semble mettre en évidence justement l’engagement de faire tous nos efforts pour rechercher l’unité, en répondant à l’invitation répété plusieurs fois par Jésus au Cénacle : « ut unum sint! » ».

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ZENIT Staff

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